C'est un disque assez exceptionnel dont le journaliste musical Diego Fischerman salue la sortie aujourd'hui dans les pages culturelles de Página/12 : un ensemble d'enregistrements réalisés par Astor Piazzolla et son quintette, avec la chanteuse italienne Milva, en public, à Tokyo, en 1988 (En vivo Tokyo-1988). Juste avant que Piazzolla ne subisse un deuxième infarctus qui le contraignit à un repos prolongé et donc à la dissolution de sa formation.
Milva a été l'une des meilleures interprètes de Piazzolla, malgré son accent italien, très sensible pour les Argentins et auquel l'article de Fischerman fait allusion. Le journaliste la situe même à la hauteur de Amelita Baltar pour ce qui est de l'ajustement à l'esthétique du Maître. Ce qui n'est pas peu dire, Amelita Baltar ayant été la créatrice de l'immense majorité des tangos à texte composés par Piazzolla (en général, avec des paroles écrites par Horacio Ferrer).
Diego Fischerman (1) parle d'une édition exemplaire et souligne en conclusion de sa chronique que c'est à marquer d'une pierre blanche dans une production post-mortem de Piazzolla qui brille dans l'ensemble par son manque de soin (Piazzolla, c'est du juteux pour les majors, alors si en plus, il faut faire de la qualité, où serait le sacro-saint bénéfice bien lucratif ?).
Pour aller plus loin :
(1) Diego Fischerman a publié il y a deux ans une biographie de Piazzolla qui fait référence et où il bouscule un peu la statue du commadeur. Voir à ce propos mon article du 15 juillet 2009 à ce propos.