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Pour cette fin d'année
scolaire, qui s'achève quelques jours avant Noël, le gouvernement
de la Ville Autonome de Buenos Aires fait un peu machine arrière sur
sa politique tarifaire démentielle (et incohérente) concernant les transports en
commun : les enfants scolarisés dans le système public ou
privé auront droit à la gratuité dans les bus à concurrence de 50
voyages par mois et uniquement pendant les jours de classe (les
vacances scolaires, les dimanches, les jours fériés sont exclus).
Le Gouvernement municipal
a en effet supprimé au début de l'année toutes les subventions et
fait désormais payer le prix fort à tout usager des transports en
commun inter-urbain, ce qui est totalement contradictoire avec la
nécessité de faire baisser l'utilisation de la voyage particulière
pour désengorger la ville et limiter les effets de la pollution.
Qu'à cela ne tienne, l'idéologie libérale l'emporte sur le bon
sens en la matière. La décision présentée hier par le chef du
gouvernement portègne est donc une marche arrière sur
l'ultra-libéralisation du secteur depuis le début de la mandature,
le 10 décembre dernier.
Au même moment, l'INDEC,
le centre national des études statistiques, entièrement réformé
en début d'année, publie une étude sur le niveau de revenus dont
ont besoin les Argentins pour ne pas tomber en-dessous du seuil de
pauvreté. La gratuité des transports en commun pour les écoliers
va donc participer d'un rééquilibrage des budgets familiaux,
fortement impactés en début d'année par la hausse brutale du prix
de l'énergie (jusqu'alors subventionnée au-delà du raisonnable par
le gouvernement national de Crisitina Kirchner) (1), les pertes
d'emplois publics (particulièrement ressenties à Buenos Aires) et
la hausse des tarifs pour les bus, le métro et même les taxis.
Les deux informations sont
affichées en une par Clarín et La Nación tandis que Página/12
préfère regarder ailleurs, vers les ratés médiatico-diplomatiques de
Mauricio Macri à New-York (2) et le scandale des Bahamas Papers (qui
vient de révéler de nouvelles affaires de fortunes placées
off-shore et non déclarées au fisc par des chefs d'entreprise de
droite tandis que des scandales de corruption de plus en plus
nombreux continuent de mettre en cause l'ex-gouvernement Kirchner,
cerné par des affaires passablement crapuleuses) (3).
Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 sur la gratuité des transports pour les scolaires
lire l'article de La Nación sur le même sujet
lire l'article de Clarín
sur le sujet
lire l'entrefilet de La Prensa sur le sujet
lire l'article de La Nación sur l'enquête rendue publique par l'INDEC sur les niveaux de
ressources dans le pays
lire l'article de Clarín
sur le même sujet
découvrir le nouveau site Internet de l'INDEC et ses indicateurs économiques, désormais régulièrement tenus à jour dans une plus grande clarté. Nettement plus crédible qu'autrefois !
(1) Les factures de gaz ou
d'électricité pouvaient atteindre 50 pesos pour la consommation de
deux mois d'une famille ordinaire, soit environ 3 euros, ce qui a
notablement encouragé le gâchis : laisser la lumière allumée
dans les pièces que l'on quitte, allumer le chauffage ou la
climatisation pour un oui ou pour un non, utiliser le micro-ondes
pour trois fois rien, remettre sur le gaz de la bouilloire au lieu de
conserver l'eau à température dans un thermos pour le mate, etc.
(2) Dans une déclaration
publique, Mauricio Macri a laissé entendre que sa reprise de
dialogue avec Madame May avait permis de mettre à l'agenda des
rencontres bilatérales entre l'Argentine et la Grande-Bretagne des
discussions sur la souveraineté argentine sur les Malouines, ce que
la Première Ministre britannique s'est empressé de démentir
(ç'aurait été trop beau, de la part d'un gouvernement qui s'est
constitué après un référendum aussi démagogique que celui du
Brexit) et il a fallu que Susana Malcorra, la ministre des Affaires
étrangères argentine, monte au filet pour rattraper la bourde avec
délicatesse. Et cela amuse beaucoup Página/12 qui se régale de
toutes les erreurs du gouvernement en place, de la même manière
qu'auparavant La Nación et Clarín et toute l'opposition s'étaient
réjouis de voir la frégate Libertad saisie au Ghana et autres
camouflets internationaux infligés à Cristina Kirchner et donc, à
travers elle, au pays tout entier. C'est lamentable de voir ce
quotidien, qui avait quelque tenue jusqu'en décembre dernier,
s'abaisser à des comportements aussi antipatriotiques...
(3) Il est vrai que la
fuite des capitaux et l'évasion fiscale à haute dose dans ce
secteur de la société argentine constituent de véritables
difficultés pour la stabilité de l'économie nationale mais les
torts sont partagés entre droite et gauche, qui ont autant les uns
que les autres contribué à piller le pays, sous des formes diverses
et variées. Le problème de Página/12 maintenant est de ne vouloir
dénoncer qu'un seul des côtés du problème alors que le reste de
la presse se fait progressivement plus équitable et enquête de plus
en plus des deux côtés.