vendredi 23 septembre 2016

Timide disposition sociale à Buenos Aires [Actu]

Les deux informations sont dans la colonne de droite
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Pour cette fin d'année scolaire, qui s'achève quelques jours avant Noël, le gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires fait un peu machine arrière sur sa politique tarifaire démentielle (et incohérente) concernant les transports en commun : les enfants scolarisés dans le système public ou privé auront droit à la gratuité dans les bus à concurrence de 50 voyages par mois et uniquement pendant les jours de classe (les vacances scolaires, les dimanches, les jours fériés sont exclus).

Le Gouvernement municipal a en effet supprimé au début de l'année toutes les subventions et fait désormais payer le prix fort à tout usager des transports en commun inter-urbain, ce qui est totalement contradictoire avec la nécessité de faire baisser l'utilisation de la voyage particulière pour désengorger la ville et limiter les effets de la pollution. Qu'à cela ne tienne, l'idéologie libérale l'emporte sur le bon sens en la matière. La décision présentée hier par le chef du gouvernement portègne est donc une marche arrière sur l'ultra-libéralisation du secteur depuis le début de la mandature, le 10 décembre dernier.

Fidèle à sa ligne tabloid, Clarín préfère consacrer sa une à un nouveau scandale
de corruption bien crapuleux dans l'entourage de Cristina Kirchner
mais l'étude de l'Indec se retrouve tout de mêm en une
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Au même moment, l'INDEC, le centre national des études statistiques, entièrement réformé en début d'année, publie une étude sur le niveau de revenus dont ont besoin les Argentins pour ne pas tomber en-dessous du seuil de pauvreté. La gratuité des transports en commun pour les écoliers va donc participer d'un rééquilibrage des budgets familiaux, fortement impactés en début d'année par la hausse brutale du prix de l'énergie (jusqu'alors subventionnée au-delà du raisonnable par le gouvernement national de Crisitina Kirchner) (1), les pertes d'emplois publics (particulièrement ressenties à Buenos Aires) et la hausse des tarifs pour les bus, le métro et même les taxis.



Les deux informations sont affichées en une par Clarín et La Nación tandis que Página/12 préfère regarder ailleurs, vers les ratés médiatico-diplomatiques de Mauricio Macri à New-York (2) et le scandale des Bahamas Papers (qui vient de révéler de nouvelles affaires de fortunes placées off-shore et non déclarées au fisc par des chefs d'entreprise de droite tandis que des scandales de corruption de plus en plus nombreux continuent de mettre en cause l'ex-gouvernement Kirchner, cerné par des affaires passablement crapuleuses) (3).

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 sur la gratuité des transports pour les scolaires
lire l'article de La Nación sur le même sujet
lire l'article de Clarín sur le sujet
lire l'entrefilet de La Prensa sur le sujet
lire l'article de La Nación sur l'enquête rendue publique par l'INDEC sur les niveaux de ressources dans le pays
lire l'article de Clarín sur le même sujet
découvrir le nouveau site Internet de l'INDEC et ses indicateurs économiques, désormais régulièrement tenus à jour dans une plus grande clarté. Nettement plus crédible qu'autrefois !



(1) Les factures de gaz ou d'électricité pouvaient atteindre 50 pesos pour la consommation de deux mois d'une famille ordinaire, soit environ 3 euros, ce qui a notablement encouragé le gâchis : laisser la lumière allumée dans les pièces que l'on quitte, allumer le chauffage ou la climatisation pour un oui ou pour un non, utiliser le micro-ondes pour trois fois rien, remettre sur le gaz de la bouilloire au lieu de conserver l'eau à température dans un thermos pour le mate, etc.
(2) Dans une déclaration publique, Mauricio Macri a laissé entendre que sa reprise de dialogue avec Madame May avait permis de mettre à l'agenda des rencontres bilatérales entre l'Argentine et la Grande-Bretagne des discussions sur la souveraineté argentine sur les Malouines, ce que la Première Ministre britannique s'est empressé de démentir (ç'aurait été trop beau, de la part d'un gouvernement qui s'est constitué après un référendum aussi démagogique que celui du Brexit) et il a fallu que Susana Malcorra, la ministre des Affaires étrangères argentine, monte au filet pour rattraper la bourde avec délicatesse. Et cela amuse beaucoup Página/12 qui se régale de toutes les erreurs du gouvernement en place, de la même manière qu'auparavant La Nación et Clarín et toute l'opposition s'étaient réjouis de voir la frégate Libertad saisie au Ghana et autres camouflets internationaux infligés à Cristina Kirchner et donc, à travers elle, au pays tout entier. C'est lamentable de voir ce quotidien, qui avait quelque tenue jusqu'en décembre dernier, s'abaisser à des comportements aussi antipatriotiques...
(3) Il est vrai que la fuite des capitaux et l'évasion fiscale à haute dose dans ce secteur de la société argentine constituent de véritables difficultés pour la stabilité de l'économie nationale mais les torts sont partagés entre droite et gauche, qui ont autant les uns que les autres contribué à piller le pays, sous des formes diverses et variées. Le problème de Página/12 maintenant est de ne vouloir dénoncer qu'un seul des côtés du problème alors que le reste de la presse se fait progressivement plus équitable et enquête de plus en plus des deux côtés.