Demain, jeudi 15 juin
2017, à 18h30, le gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires
préside à la réouverture du Museo Casa Carlos Gardel, qui s'est
passé chez le chirurgien esthétique. Il était fermé depuis
dix-huit derniers mois pour travaux.
Le musée, installé dans
la maison personnelle de l'artiste, dans le quartier de l'Abasto, rue
Jean Jaurés, a été doté de nouveaux moyens interactifs, parmi
lesquels des écouteurs en usage libre pour entendre plus de huit
enregistrements effectués par Carlos Gardel tout au long de sa
courte vie (il est décédé à 45 ans, dans un accident d'aviation,
le 24 juin 1935). Les nouvelles technologies font leur entrée au
musée.
Ce que les médias
montrent aujourd'hui de la nouvelle muséographie indique la
disparition du décor domestique qui caractérisait ce lieu, à juste
titre, puisque Gardel et sa mère y avaient vécu dans l'intimité et
avec les allées et venues des amis. C'est même dans cette maison
que la vieille dame, déchirée par la mort précoce de ce fils
unique adoré, a rendu le dernier soupir... Dans l'ancienne disposition, on sentait vivre les personnalités qui étaient venus là en visite amicale ou pour des séances de travail intense : les poètes Enrique Cadícamo et Celedonio Flores, le comédien Tito Lusiardo, le jockey uruguayen Irineo Leguisamo, qui conduisit à la victoire Lunático, le cheval de Gardel, et enfin, le partenaire des deux dernières années, l'auteur de Volver, Alfredo Le Pera, qui mourut avec lui dans le même avion.
Il faudra aller voir ce qu'il en est quand je serai à Buenos Aires en août. Toutefois la première impression
est triste : le lieu semble avoir été aseptisé, il est tiré
à quatre épingles et comme embourgeoisé, à mille lieues du
caractère populaire et spontané qui est celui du tango net de la maîtresse des lieux, l'âme du Zorzal Criollo...
Vous trouvez ça gai ? Ecouter de la musique debout face à un mur saumon ? |
Pour cette occasion très
festive, une soirée musicale est organisée avec les chanteurs
Sandra Luna et Oscar Lajad, accompagnés par Federico Mizrahi au
piano, et le Quinteto Julián Hermida.
Entrée libre et gratuite,
Jean Jaurés 735.
Deux autres musées
municipaux vont maintenant passer sous le scalpel du chirurgien.
Pourvu que ce soit plus inspiré !
Pour en savoir plus :
lire l'article de La Nación
Ajout du 15 juin 2017 :
le petit reportage photo de Clarín, endeuillé ce matin par la disparition de sa PDG, semblerait confirmer mon impression. Un musée qui a perdu son caractère domestique et intimiste. Un lieu dont l'âme du Gardel faubourien a été chassée au profit d'une muséographie à l'européenne, qui ne convient pas et qui, de ce fait, devient pédante.
Ajout du 15 juin 2017 :
le petit reportage photo de Clarín, endeuillé ce matin par la disparition de sa PDG, semblerait confirmer mon impression. Un musée qui a perdu son caractère domestique et intimiste. Un lieu dont l'âme du Gardel faubourien a été chassée au profit d'une muséographie à l'européenne, qui ne convient pas et qui, de ce fait, devient pédante.