Cette fois-ci, c’est un papa de retour d’exil qui a rejoint les rangs de l’association des Grands-Mères de la Place de Mai (Abuelas de Plaza de Mayo) pour rechercher son fils, ce bébé dont sa compagne était enceinte lorsqu’elle fut arrêtée, le 17 janvier 1977, dans la rue Hipólito Yirigoyen, à Buenos Aires, alors qu’elle se rendait à un rendez-vous avec une amie, à la gare.
Elle en était à son quatrième mois de grossesse et c’est en prison qu’elle a mis au monde un petit garçon.
Elle militait dans la Jeunesse péroniste et exerçait son métier de médecin dans une clinique de Beccar (Province de Buenos Aires), où elle s’occupait de patients carencés.
Elle avait alors 28 ans. Elle s’appelait Silvia Mónica Quintela.
Le mari, secrétaire de presse dans l’organisation des Montoneros (des péronistes révolutionnaires), Abel Madariaga, assista à l’enlèvement et put lui-même échapper aux miliciens lancés à leur poursuite. Il s’est exilé en Suède en 1980 puis au Mexique, est revenu quelque temps en Argentine en 1983 pour prendre des contacts avec des survivants du Campo de Mayo où sa femme avait été détenue mais c’est seulement à son retour définitif dans le pays qu’il a rejoint l’association Abuelas.
Son fils avait été arraché à sa mère dès sa naissance et confié en adoption à un capitaine en retraite, Victor Alejandro Gallo, qui a été arrêté à la fin de la semaine dernière. Il est poursuivi pour falsification d’identité dans ce cas typique d’adoption clandestine par rapt, dont il y aurait eu environ 300 cas pendant la dictature militaire de 1976 à 1983. Le bonhomme a déjà été condamné en 1997 à 10 ans de prison pour des faits criminels crapuleux (vols qualifiés, détention d’armes de guerre, enlèvements).
L’Association Abuelas de Plaza de Mayo doit donner une conférence de presse dans la journée pour présenter l’ensemble du dossier et les détails qui ont permis de confirmer l’identité du jeune homme, une conférence de presse à laquelle participeront le père et le fils.
Pour en savoir plus :
Lire l’article de Página/12
A lire sans doute aussi l’article que le quotidien publiera demain, après la conférence de presse de Abuelas (à lire sur le site du journal, dont vous pouvez trouver le lien dans la rubrique Actu, de la Colonne de droite, en partie inférieure).
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