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Pour la première fois depuis que les partenaires sociaux négocient l'augmentation annuelle du salaire minimum en Argentine, ils ne sont pas parvenus cette fois-ci à tomber d'accord sur un compromis acceptable des deux côtés. C'est donc le ministère du Travail qui a tranché, par décret, en abondant de 3 points la proposition du patronat, qui ne visait une augmentation que de 21% (tandis que l'inflation dépasse maintenant largement les 25%). Dans un an, le salaire minimum atteindra donc le niveau de 10.000 pesos par mois, alors que les syndicats ouvriers exigeaient qu'il s'élève à 15.000 pesos. L'augmentation sera donc de 24%.
Le ministère a
également disposé que cette augmentation s'échelonnerait sur douze
mois, à raison de trois paliers, l'un en juillet, qui fera passer le
salaire minimum à 8.860 $/mois (contre 8.060 aujourd'hui) au 1er
juillet, puis à 9.500 en janvier pour arriver enfin à 10.000 au 1er
juillet de l'année prochaine.
Les syndicats s'estiment
floués par cette mesure trop favorable au patronat et parlent déjà
de mobiliser les travailleurs pour des débrayages et des grèves
dans les jours qui viennent.
De là à imaginer qu'en cette année électorale, les syndicats aient refusé de négocier pour jouer la pression politique et la colère dans l'opinion publique afin de faire remonter les intentions de vote en faveur de Cristina Kirchner et son nouveau mouvement, Unidad Ciudadana, il n'y a qu'un pas. L'avenir proche nous éclairera sans doute sur la réalité du phénomène.
Toute la presse commente
cette décision unilatérale :
lire l'article de Página/12, qui consacre toutefois sa une à un autre thème
économique, un taux d'emprunt officiel argentin que le très libéral Financial
Times a taxé de dément (un engagement que la République argentine
aurait contracté pour 100 ans, ce qui fait beaucoup, en effet)
lire l'article de Clarín