En Amérique du Sud,
l'économie libérale a toujours apporté du malheur aux plus
pauvres, à moins que les gouvernants ne l'aient fortement encadrée dans des régulations
sociales, ce qui n'a pratiquement jamais été le cas, d'autant qu'une fois des régulations établies, encore faut-il avoir les moyens de les faire respecter, d'avoir des inspecteurs et des services de justice en mesure de surveiller et de sanctionner. Ce qui est rarement le cas. Or donc, ou bien le
gouvernement se montre interventionniste et dans ce cas, il y a peu de
liberté économique. Ou bien il est pleinement libéral, et alors la politique sociale disparaît ou est très rapidement réduite à peau de chagrin.
C'est ce que l'on constate
actuellement en Argentine, un peu plus de dix-huit mois après l'alternance à la
Casa Rosada et l'arrêt, brutal il est vrai, des politiques de
redistribution sociale mises en place par les gouvernements Kirchner. Certes d'un côté, on voit monter le pluralisme dans les médias et dans la vie culturelle. De l'autre...
Página/12 dénonce la
dégradation des conditions de vie des Argentins les plus vulnérables
et La Prensa elle-même, quotidien patronal d'origine, annonce que le
nombre des sans-abri dans la ville de Buenos Aires a augmenté de
presque 20% depuis avril 2016. On comptait alors officiellement 866
personnes sans domicile (en situación de calle) sur une population
totale d'environ 3 millions. On en dénombrait cette année, en
avril, 1066.
Le Gouvernement, dont la
politique est largement incriminée par l'opposition de gauche, ne se
déclare pas vaincu pour autant et semble reconnaître qu'il faut
encore lutter pour monter le niveau de vie général de la
population. Le nouveau ministre des Affaires étrangères veut quant
à lui développer la politique économique des ambassades afin de
faire revenir les investisseurs dans le pays pour le développer. Une
politique de l'offre, là où la politique de la demande semblait
faire ses preuves, même si la corruption généralisée l'entachait
et la rendait très impopulaire auprès de l'électorat de droite.
Pour en savoir plus :
lire l'article de La Prensa, sur la vague de froid qui a fait plusieurs morts, notamment
pour cause de manque de logement ou de mauvaise qualité de l'habitat
pauvre
lire l'article de La Nación sur le même phénomène
Ajout du 20 juillet 2017 :
Página/12 revient ce matin sur les chiffres de sans abri à Buenos Aires avec un recensement qui les fait monter à près de 4.500 personnes, dont la plus grande partie vit à San Telmo. L'article du quotidien accuse les pouvoirs publics d'atténuer la gravité de la situation.
Quant à Clarín, il publie aujourd'hui un article dans lequel le journaliste est allé recueillir le vécu des sans-abris dans les rues de Buenos Aires (à un moment de l'hiver où les températures sont particulièrement basses).
Ajout du 20 juillet 2017 :
Página/12 revient ce matin sur les chiffres de sans abri à Buenos Aires avec un recensement qui les fait monter à près de 4.500 personnes, dont la plus grande partie vit à San Telmo. L'article du quotidien accuse les pouvoirs publics d'atténuer la gravité de la situation.
Quant à Clarín, il publie aujourd'hui un article dans lequel le journaliste est allé recueillir le vécu des sans-abris dans les rues de Buenos Aires (à un moment de l'hiver où les températures sont particulièrement basses).