Depuis
environ deux semaines, le musée national du Cabildo a fait fermer le
restaurant qui fonctionnait dans ses murs depuis 2002 et dont les
gérants ne payaient plus les droits d'occupation ni la fourniture
d'énergie depuis 2013. Paradoxalement, c'est un gouvernement
qualifié de néo-libéral qui met fin à une expérience
d'exploitation privée au sein d'une institution culturelle
nationale.
Le
restaurant faisait d'assez grasses affaires en vendant à des prix
exorbitants des menus et des plats de type très classique dans un
lieu hautement symbolique de l'histoire nationale : c'est en
effet dans ces murs que s'est déclenchée la Révolution du 25 mai
1810, qui allait conduire l'Argentine à déclarer, six ans après,
son indépendance irrévocable. Depuis 2013, le ministère de la
Culture cherchait à fermer cet établissement qui ne respectait plus
les termes du contrat et qui a fait jouer toutes les subtilités du
code de procédure judiciaire pour se maintenir le plus longtemps
possible dans ces murs, au détriment du musée qui assumait une
bonne partie des dépenses du commerce.
Aujourd'hui,
les installations du restaurant à l'intérieur du patio du Cabildo
ont été démolies et des fouilles archéologiques ont commencé,
avant que le musée ne redéfinisse complètement l'agencement de
l'espace réduit dont il dispose dans le bâtiment. Le directeur,
l'historien Gabriel Di Meglio, a plusieurs projets pour les réserves,
pour les bureaux et pour de nouveaux espaces publics pour les
activités pédagogiques et les expositions.
La
Nación nous fait faire ce matin une visite des lieux et rend compte de la position du ministre de la Culture, Pablo Avelluto, pas mécontent d'avoir pu obtenu à la fin la libération du Cabildo.