vendredi 17 juin 2011

Un Plenario "marplatense, gardeliano y violero a la vez" (1) [à l'affiche]

Le prochain Plenario de la Academia Nacional del Tango aura lieu le lundi 20 juin 2011 à 19h30, toujours dans le Salón de los Angelitos Horacio Ferrer, au 1er étage, dans l'une des trois salles qui composent le Museo Mundial del Tango.

L'entrée est libre et gratuite dans la limite des places disponibles, comme toujours.

Capture d'écran sur le site de l'auteur

Cette séance académique sera axée sur la présentation de la Enciclopedia Carlos Gardel, su técnica vocal, qui sera faite par son auteur, l'auteur-compositeur interprète et guitariste Fernando Fernández qui est né à Mar del Plata (il est marplatense), en 1954.

La Enciclopedia Carlos Gardel est une énorme somme détaillant l'oeuvre, le style, la technique et le répertoire du grand artiste. Su técnica vocal (650 pages) est le premier volume de ce qui s'annonce comme une collection future. Il aura demandé 19 ans de travail à son auteur. En Argentine, l'offre de lancement est à 220 $ sur le marché domestique (le prix passe à 55 USD pour les ventes à l'étranger). Selon les critères argentins, c'est un ouvrage très onéreux que l'on n'achètera donc pas sur un coup de tête. Etant donné le sujet, qui a donné lieu à publication de beaucoup de livres médiocres et non pas seulement à des travaux de haute volée, c'est sans doute un gage de qualité. En tout cas, l'ouvrage promet d'être un travail de référence pour la suite des études universitaires et musicologiques sur Gardel. Pour ma part, j'attends avec impatience le mois d'août pour voir sur place de quoi il retourne.

Verso de la couverture sur le site argentin de vente en ligne Mercadolibre.

Fernando Fernández sera aussi en charge d'animer l'espace artistique et sera accompagné pour ce faire par un un invité spécial, le Maestro Héctor Cachito Rodríguez, qui est ciudadano ilustre (citoyen d'honneur) de Mar del Plata (2) et qui est considéré comme un guitariste de très haute volée.

Pour découvrir le travail de musicien interprète et créateur de Fernando Fernández, connectez-vous à son site Internet. Ce site est très riche, très intéressant, et il vous donnera déjà une bonne idée du contenu du volume encyclopédique qui aura les honneurs des boiseries académiques lundi soir. Vous pouvez y lire ce qui concerne le livre en écoutant la guitare de l'auteur vous jouer le tango Por una cabeza dans son propre arrangement (et il vaut la peine).

Le tango rituel qu'on écoutera en ouverture de séance sera Mano a mano, de Carlos Gardel et José Razzano pour la musique, de Celedonio Esteban Flores pour les paroles (3), chanté, comme de bien entendu, a la criolla, par Carlos Gardel himself, accompagné de ses guitaristes.

Pour aller plus loin :
voir aussi la présentation du livre sur la librairie en ligne Mercadolibre.com.ar.
Il est probable que dans les jours à venir, des articles paraîtront aussi dans la presse quotidienne. Il ne semble pas que ce soit fait encore, en tout cas dans aucun des grands titres nationaux, vu la difficulté que j'ai rencontrée pour accéder à l'information que je vous livre ici.

(1) Ah non, ne me dites pas que vous n'avez pas compris ! Utilisez les techniques de Sherlock Holmes pour décrypter la langue... Gardeliano, ce n'est pas compliqué à comprendre. Il suffit de regarder les images (et accessoirement de lire le texte de l'article). Marplatense : vous reconnaissez là-dedans le nom de la ville natale de Astor Piazzolla, tout de même ! La plus grande plage argentine (si j'étais argentine, je dirai "du monde"). Le plus grand port argentin ! Vous y êtes ? Mar del Plata, c'est élémentaire... Il nous reste violero. Là, je vous accorde qu'il y a un piège. Linguistique, le piège, donc pas méchant... Si vous parlez français, vous pensez spontanément à une viole ou à une viole de gambe. Perdu. Si vous parlez déjà espagnol, surtout l'espagnol péninsulaire, pour vous, viola, c'est le violon alto et vous avez raison. Mais, ici, en Argentine, c'est du lunfardo et en lunfardo, la viola, c'est la guitare. "La gratte", si vous préférez. Mais en Argentine aussi, ça peut être l'alto, sinon ce ne serait pas drôle (faites attention en lisant le dos des pochettes de disque, tendez l'oreille pour savoir à quel instrument vous avez affaire). Or donc le violero, c'est le guitariste. Autrement dit, lundi, c'est chant, guitare et dévotion au saint Patron local, au menu du 833 Avenida de Mayo, un hôtel particulier alvearien qu'à l'orée du présent millénaire, Horacio Ferrer a baptisé Palacio Carlos Gardel. Et a la vez, ça veut dire "en même temps"...
(2) A ceci près qu'en français, le titre de citoyen d'honneur est attribué à une personne qui justement n'appartient pas au lieu (ville, région ou pays) en question. En Argentine, el ciudadano ilustre est un membre de la communauté locale qui est honoré pour son travail exceptionnel.
(3) Mano a mano fait partie de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié l'année dernière, en mai 2010, aux Editions du Jasmin. Il se trouve à la page 20 de cet ouvrage que vous pouvez commander dans n'importe quelle librairie de la zone francophone européenne et peut-être en dehors, mais sans doute faut-il alors bien choisir le libraire. Sinon, il y a des informations pratiques dans la Colonne de droite de ce blog. Por una cabeza, de Carlos Gardel et Alfredo Le Pera, y figure aussi. A la page 76.