Hier,
les élections de mi-mandat ont confirmé Cambiemos, l'alliance
actuellement au pouvoir. Dans la Province de Buenos Aires, la liste
conduite par Cristina Kirchner décroche un siège (le sien, au
sénat) mais son adversaire, Esteban Bullrich, l'ancien ministre de l'Education nationale, arrivé deuxième aux
primaires (PASO), rapporte les deux autres sièges à pouvoir.
Il
semble que Cristina aura du mal à se relever de cette nouvelle
défaite même si elle a tenu hier soir un discours très
triomphaliste où elle s'est présentée comme la nouvelle tête de
l'opposition au sein du Congrès. Mais on verra ce qu'il en sera
vraiment car ses camarades de militance la contestent de plus en plus
ouvertement et l'un des cadres du kirchnerisme n'a pas hésité hier
à la mettre en cause dans les trois défaites consécutives du
courant, en 2013 (élections de mi-mandat de sa seconde présidence),
en 2015 (élection de Mauricio Macri à la présidence en lieu et
place de Daniel Scioli qu'on disait vainqueur jusqu'à la veille du
premier tour) et à nouveau cette année.
Le
succès de Cambiemos est si clair que dans plusieurs provinces
historiquement péronistes, comme Salta ou Santa Cruz (le fief des
Kirchner), ce sont là aussi les candidats Cambiemos qui siégeront
au Congrès.
Même
des régions très pauvres, des faubourgs populaires, des zones
rurales démunies, habitées par des populations qu'on aurait pu
croire acquises à la politique sociale de Cristina, ont donné la
majorité à Mauricio Macri et ses alliés.
Du
coup, ce matin, à la Casa Rosada, le président a relancé sa
politique d'union nationale en délivrant un discours solennel où il
a appelé tous les courants politiques à composer une unité
nationale plurielle autour de quelques réformes dont le pays a
manifestement besoin. Pourtant, hier, l'un des éditorialistes de La
Nación analysait encore que ce grand projet du mandat avait du plomb
dans l'aile à cause de la fracture creusée par les kirchneristes
qui ont exploité contre le gouvernement en place et autant qu'ils
l'ont pu, l'affaire Maldonado, du nom de ce jeune militant
pro-mapuche disparu le 1er août et dont le corps sans vie
a été repêché la semaine dernière dans le Río Chubut dans des
conditions qui semblent exonérer la gendarmerie de toute
responsabilité pénale (1).
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de Página/12, qui sonne le tocsin en prévoyant des coupes
sévères dans les aides sociales et une politique de rigueur dans
les ministères économiques
lire
l'article de La Prensa sur le discours présidentiel
lire
l'article de La Nación sur le discours de Mauricio Macri
lire
l'article de La Nación sur les résultats du scrutin
lire
l'article de Clarín sur l'appel de la Casa Rosada
lire
l'article de Clarín sur les résultats du scrutin, province par
province.
(1)
Le jeune homme, tombé (pour des raisons qui restent à éclaircir) dans un cours
d'eau glacial en plein hiver (1er août), serait mort par noyade et hypothermie.