mardi 31 octobre 2017

Démission de la procureure générale d'Argentine [Actu]


Depuis presque deux ans que Mauricio Macri s'est installé à la Casa Rosada (10 décembre 2015), la procureure générale de la Nation argentine était dans le collimateur du gouvernement qui cherchait à la pousser à la démission après avoir tenté toutes les autres voies. Alejandra Gils Carbo avait en effet été nommée par le gouvernement précédent et elle passait, à ce titre, pour une fervente tenante de l'idéologie kirchneriste.

Le 22 octobre, le premier tour des élections législatives de mi-mandat ont conforté l'actuelle majorité et le président en a profité pour relancer ses projets les plus radicaux.

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La magistrate a fini par rendre les armes. Depuis le 20 octobre, elle est inquiétée dans une affaire de corruption qui a émergé fort tard (peut-être fort opportunément), qui pourrait la conduire à comparaître devant une cour pénale et qui a éloigné pour longtemps une solution en interne (révocation à la suite d'un jugement par ses pairs). Elle avait menacé de défendre son maintien dans son poste jusque devant des juridictions internationales. Le score électoral de la majorité il y a dix jours aura eu raison de sa résistance.

En même temps que Alejandra Gils Carbo annonce sa démission, afin, dit-elle, de protéger le parquet national contre une réforme en projet qui lui ferait perdre de l'autonomie, on lit aussi que le président a démis de ses fonctions le ministre de la santé pour le remplacer par le second du même ministère.

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La démission de la procureure est vue comme le triomphe d'une collusion entre le gouvernement, la majorité au Congrès et une partie du corps judiciaire (celle qui serait à droite).

Pour aller plus loin :
lire l'article sur les raisons "secrètes" de la démission, analysées par La Nación.

Ajout du 9 novembre 2017 :
la réaction des militants des associations de gauche n'a pas tardé. Lire l'article de Página/12 sur la manifestation qu'ils ont organisée au Congrès de la Nation hier, avec, en tête, Estela de Carlotto et l'ex-juge à la Cour Suprême Raúl Zaffaroni.