Depuis
presque deux ans que Mauricio Macri s'est installé à la Casa Rosada
(10 décembre 2015), la procureure générale de la Nation argentine
était dans le collimateur du gouvernement qui cherchait à la
pousser à la démission après avoir tenté toutes les autres voies.
Alejandra Gils Carbo avait en effet été nommée par le gouvernement
précédent et elle passait, à ce titre, pour une fervente tenante
de l'idéologie kirchneriste.
Le
22 octobre, le premier tour des élections législatives de mi-mandat
ont conforté l'actuelle majorité et le président en a profité
pour relancer ses projets les plus radicaux.
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La
magistrate a fini par rendre les armes. Depuis le 20 octobre, elle
est inquiétée dans une affaire de corruption qui a émergé fort
tard (peut-être fort opportunément), qui pourrait la conduire à
comparaître devant une cour pénale et qui a éloigné pour
longtemps une solution en interne (révocation à la suite d'un
jugement par ses pairs). Elle avait menacé de défendre son maintien
dans son poste jusque devant des juridictions internationales. Le
score électoral de la majorité il y a dix jours aura eu raison de
sa résistance.
En
même temps que Alejandra Gils Carbo annonce sa démission, afin,
dit-elle, de protéger le parquet national contre une réforme en
projet qui lui ferait perdre de l'autonomie, on lit aussi que le
président a démis de ses fonctions le ministre de la santé pour le
remplacer par le second du même ministère.
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La
démission de la procureure est vue comme le triomphe d'une collusion
entre le gouvernement, la majorité au Congrès et une partie du
corps judiciaire (celle qui serait à droite).
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Clarín
lire
l'article sur les raisons "secrètes" de la démission, analysées par La Nación.
Ajout du 9 novembre 2017 :
la réaction des militants des associations de gauche n'a pas tardé. Lire l'article de Página/12 sur la manifestation qu'ils ont organisée au Congrès de la Nation hier, avec, en tête, Estela de Carlotto et l'ex-juge à la Cour Suprême Raúl Zaffaroni.
Ajout du 9 novembre 2017 :
la réaction des militants des associations de gauche n'a pas tardé. Lire l'article de Página/12 sur la manifestation qu'ils ont organisée au Congrès de la Nation hier, avec, en tête, Estela de Carlotto et l'ex-juge à la Cour Suprême Raúl Zaffaroni.