Dans
l'affaire de la disparition du jeune Santiago Maldonado, en
Patagonie, au début du mois d'août, le Bureau régional du Haut
Commissariat aux Droits de l'Homme de l'ONU a fait, hier, injonction
à l'Argentine de respecter ses engagements internationaux en
respectantn dans l'instruction en coursn les standards judiciaires
définis par les accords dont elle est signataire.
Le
chef du Bureau pour l'Amérique du Sud souligne que l'enquête n'a
toujours pas donné de résultats satisfaisants (on n'a toujours
trouvé aucune trace du disparu) et qu'il convient d'examiner si, oui
ou non, la gendarmerie (1) est impliquée dans l'affaire (le communiqué ne se prononce pas sur la question) et s'il
s'avère qu'elle l'est, de prononcer rapidement les sanctions qui
s'imposent contre les auteurs directs des faits (qui constitueraient
alors soit un enlèvement suivi de mort soit un homicide, intentionnel
ou accidentel) et à leurs supérieurs hiérarchiques.
Ce
matin, seuls Página/12 (qui est dans l'opposition) (2) (3) et
l'agence nationale Télam ont rendu compte de ce communiqué. Les
autres quotidiens parlent de l'affaire mais taisent l'existence de
cette déclaration onusienne.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 sur le communiqué de la ACNUDH (sigle
espagnol)
lire
la dépêche de Télam sur le même sujet
lire
l'article de Página/12 sur l'irruption des gendarmes à l'université
de Rosario (Santa Fe)
lire le communiqué (en espagnol) de la ACNUDH
Ajouts du 5 octobre 2017 :
mettant Página/12 au comble de la colère, ne voilà-t-il pas que Alfredo Astiz, le fameux "ange blond de la mort", bourreau au service de la dernière dictature militaire, qui passe une nouvelle fois en jugement pour certains de ses crimes, a utilisé son dernier temps de parole avant le retrait de la cour pour défendre les gendarmes qui, en débarrassant l'Argentine de Maldonado, n'auraient fait que défendre l'intégrité du territoire contre de supposés "dangereux sécessionnistes" (comme autrefois, en torturant, il prétendait défendre la patrie contre la subversion et la sédition). Cette déclaration ignoble, comme d'habitude chez ces criminels qui continuent à distiller leur venin dès qu'ils ont la parole en public comme en privé, a suffi pour que le quotidien en fasse sa une et dénonce dans l'affaire actuelle une répétition des crimes commis sous le régime putschiste de 1976-1983. Lire cet article.
Sur ces mêmes déclarations de l'accusé, lire l'article de La Nación, qui rapporte la même impénitente revendication de ses actes sous prétexte de défendre le pays, le même refus de reconnaître la légitimité du tribunal, etc., sans toutefois y lire les mêmes similitudes avec l'actualité.
Ajouts du 19 octobre 2017 :
le 17 octobre vers midi, dans une rivière très proche du lieu d'intervention de la gendarmerie à la fin juillet, on a trouvé un corps sans vie, habillé comme Santiago Maldonado au moment de sa disparition le 1er août. La justice a décidé de transférer ce corps à la morgue nationale de Buenos Aires où les médecins légistes doivent effectuer l'autopsie et mener les examens d'identification. Le transfert par avion ne s'est réalisé qu'à l'aube, aujourd'hui, soit près de 48h après la découverte du cadavre. Et à quelques jours de premier tour des élections législatives de mi-mandat. C'est dire les lenteurs de la procédure argentine.
La famille du disparu se refuse à faire une déclaration définitive sur l'identité du défunt mais accuse déjà le gouvernement, qu'elle identifie à l'Etat comme cela se passe si souvent en Amérique du Sud.
Toute la presse du pays est suspendue aux résultats des examens. Le gouvernement aussi.
Sur le corps, hier, on a trouvé la carte d'identité de Santiago Maldonado et d'autres éléments lui appartenant.
Hier, les articles étaient les suivants :
Página/12
La Prensa
La Nación
Clarín
Ajouts du 5 octobre 2017 :
mettant Página/12 au comble de la colère, ne voilà-t-il pas que Alfredo Astiz, le fameux "ange blond de la mort", bourreau au service de la dernière dictature militaire, qui passe une nouvelle fois en jugement pour certains de ses crimes, a utilisé son dernier temps de parole avant le retrait de la cour pour défendre les gendarmes qui, en débarrassant l'Argentine de Maldonado, n'auraient fait que défendre l'intégrité du territoire contre de supposés "dangereux sécessionnistes" (comme autrefois, en torturant, il prétendait défendre la patrie contre la subversion et la sédition). Cette déclaration ignoble, comme d'habitude chez ces criminels qui continuent à distiller leur venin dès qu'ils ont la parole en public comme en privé, a suffi pour que le quotidien en fasse sa une et dénonce dans l'affaire actuelle une répétition des crimes commis sous le régime putschiste de 1976-1983. Lire cet article.
Sur ces mêmes déclarations de l'accusé, lire l'article de La Nación, qui rapporte la même impénitente revendication de ses actes sous prétexte de défendre le pays, le même refus de reconnaître la légitimité du tribunal, etc., sans toutefois y lire les mêmes similitudes avec l'actualité.
Ajouts du 19 octobre 2017 :
le 17 octobre vers midi, dans une rivière très proche du lieu d'intervention de la gendarmerie à la fin juillet, on a trouvé un corps sans vie, habillé comme Santiago Maldonado au moment de sa disparition le 1er août. La justice a décidé de transférer ce corps à la morgue nationale de Buenos Aires où les médecins légistes doivent effectuer l'autopsie et mener les examens d'identification. Le transfert par avion ne s'est réalisé qu'à l'aube, aujourd'hui, soit près de 48h après la découverte du cadavre. Et à quelques jours de premier tour des élections législatives de mi-mandat. C'est dire les lenteurs de la procédure argentine.
La famille du disparu se refuse à faire une déclaration définitive sur l'identité du défunt mais accuse déjà le gouvernement, qu'elle identifie à l'Etat comme cela se passe si souvent en Amérique du Sud.
Toute la presse du pays est suspendue aux résultats des examens. Le gouvernement aussi.
Sur le corps, hier, on a trouvé la carte d'identité de Santiago Maldonado et d'autres éléments lui appartenant.
Hier, les articles étaient les suivants :
Página/12
La Prensa
La Nación
Clarín
(1)
De manière très étrange hier, la gendarmerie a violé l'enceinte
de l'université nationale de Rosario pour empêcher une réunion politique de soutien à la famille et de revendication de recherches efficaces. En Argentine, les universités disposent
en effet d'un statut d'autonomie et les forces de l'ordre ne peuvent
pas entrer, à moins d'être sollicitées par le recteur ou envoyées
sur mandat d'un juge. Ceci ne les ont jamais empêché d'intervenir
dans des locaux universitaires, sans mandat ni autorisation, à
plusieurs reprises sous diverses dictatures. Là encore, aujourd'hui,
seul Página/12 dénonce le fait que la rédaction a même mis à la
une.
(2)
Lundi, dans sa conférence donnée à Paris, Estela de Carlotto a
dénoncé la situation économique de Página/12 qui serait en grand
danger de mettre la clé sous la porte et qui ne pourrait déjà plus
payer ses salariés. Estela de Carlotto a également déploré la
prochaine vente de la chaîne de télévision C5N, qui défend
actuellement les mêmes positions que Página/12 et va changer de
ligne éditorial, à moins que l'arrêt de la AFIP (administration
fiscale argentine) mette fin au processus de vente. La AFIP a en effet
interdit l'opération.
(3)
Ceci dit, le même journal qui monte ainsi le ton sur cette affaire
prend fait et cause pour les séparatistes catalans et contre le roi
d'Espagne alors que le référendum d'auto-détermination de dimanche
dernier non seulement ne respectait pas la constitution espagnole
mais était, par la loi locale qui l'a institué, contraignant dans
ses résultats, sans qu'aient été définis ni un quorum ni une
majorité qualifiée et sans qu'il y ait de listes électorales pour
vérifier le droit de voter des électeurs se présentant devant des
urnes opaques (drôle de conception de la démocratie).