Le titre dit : "à la pêche au Astor" |
Le film s'intitule Piazzolla, los años
del tiburón
(les années du requin) et se penche sur la personnalité difficile,
conflictuelle et mégalomane, du grand compositeur et bandonéoniste
de Mar del Plata dans son environnement familial et professionnel.
Des
images et des sons d'archives viennent illustrer le long métrage où
le réalisateur, Daniel Rosenfeld, a pu compter sur la collaboration
de Daniel Piazzolla, le fils, musicien lui aussi et qui ne put jamais
se dégager de l'ombre portée par le génie de son père (qui ne sut
pas non plus lui faire de la place). La fille de Astor Piazzolla, Diana,
écrivaine et militante des droits de l'Homme, en désaccord grave
avec son père (1) et disparue il y a neuf ans, est présente elle
aussi grâce à des enregistrements privés de sa voix.
Le
film s'adresse à un large public argentin et non pas au public
d'amateurs éclairés qui savent déjà tous des enjeux du parcours
piazzollien et de ses relations plus que difficiles avec les autres
musiciens de tango de son temps, tandis que le reste du monde,
notamment l'Europe, lui ouvrait les bras sans réserve.
Le
film sortira jeudi prochain à Buenos Aires. Página/12
profite de ce dimanche pour mettre en une de son supplément Radar
une longue interview du réalisateur, illustrée d'une double photo,
celle d'un Piazzolla déambulant sur les quais de Seine à Paris, clope au bec, un jour d'hiver, dans
les années 70 ,et d'un Astor en bras de chemise en train de pêcher
dans le Río
de la Plata, un loisir qu'il tenait de son grand-père, un ancien
pêcheur de Campanie parti s'installer en Argentine au début du
20ème
siècle.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12
Ajout du 30 août 2018 :
lire cette nouvelle interview du réalisateur dans le supplément culturel de Página/12
Ajout du 31 août 2018 :
lire cet article de Página/12 qui n'en finit décidément pas d'aimer ce film !
Ajout du 4 septembre 2018 :
lire cet entrefilet de La Prensa
Ajout du 30 août 2018 :
lire cette nouvelle interview du réalisateur dans le supplément culturel de Página/12
Ajout du 31 août 2018 :
lire cet article de Página/12 qui n'en finit décidément pas d'aimer ce film !
Ajout du 4 septembre 2018 :
lire cet entrefilet de La Prensa
(1)
Un jour, Piazzolla a accepté une invitation à dîner à la Casa
Rosada et il a partagé la table du dictateur Rafael Videla, non parce qu'il était
d'accord avec le régime mais parce qu'il était assez indifférent à
la politique, tout en se disant de droite (dans un monde du tango
profondément ancré à gauche). Sa culture générale peu développée
lors de sa jeunesse, marquée par son indifférence pour la situation
sociale misérable faite aux musiciens, tant à New York où il avait
grandi qu'à Buenos Aires, ne lui permettait pas d'y comprendre
grand-chose ni même de s'y intéresser vraiment. Et sa grande
ignorance de l'histoire de l'Argentine (largement partagée par ses
compatriotes) ajoutait encore à la confusion...