La photo centrale montre ce qui ressemble à l'avenue Libertador, à Buenos Aires et cette marée bleu ciel (la couleur de la Vierge Marie et du pays tout ensemble) |
Hier, à l’occasion de la journée
internationale de l’enfant à naître, les militants
anti-avortement ont marché dans les grandes avenues du nord de
Buenos Aires. Après les événements graves de cet été qui ont vu
deux Gamines, de 11 et 12 ans, enceintes à la suite de viols
intra-familiaux, obligées par le pouvoir exécutif de leur province à
subir une césarienne pour mettre au monde deux bébés prématurés
morts dans la semaine qui a suivi leur naissance, les manifestants
d’hier étaient très nombreux. Un des organisateurs de la
manifestation a même osé déclarer qu’une petite fille de 10 ans
était en mesure d’avoir des relations sexuelles consenties et
d’être mère. On est en plein délire !
Dans
la foule, beaucoup de visages jeunes et beaucoup de petites filles,
qui agitaient toutes le foulard bleu du mouvement. Ce n’est pas la
première fois que les anti-avortements mettent des enfants en avant.
Cela a déjà été le cas à plusieurs reprises dans des écoles
catholiques dont les élèves ont été obligés par leurs
enseignants à défiler dans des marches politisées.
C’est
un phénomène beaucoup plus difficile à repérer (s’il existe)
dans les marches vertes des partisans de la légalisation de
l’avortement. On y voit surtout des adultes, dont une majorité de
femmes, et pas mal de personnes d’un certain âge.
Curieusement,
La Prensa, le quotidien qui représente le
courant réactionnaire se réclamant
du catholicisme (1),
est très discret sur ces manifestations sur sa une dominicale et on
ne retrouve pas d’article en ligne sur ce sujet. C’est d’autant
plus étonnant que les manifestants n’étaient pas avares de
symboles religieux : croix brandies, chapelets dans les mains,
etc.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de Página/12 (très hostile à ces manifestants)
lire
l’article de La Nación, qui met la marche en bonne place sur sa
une
lire
l’article de Clarín
(1)
Lequel est très partagé puisqu’il existe aussi un puissant
courant de gauche dans l’Église catholique en Argentine et, plus
largement, en Amérique latine.