dimanche 24 mars 2019

Une grande marche anti-avortement a rempli Palermo [Actu]

La photo centrale montre ce qui ressemble à l'avenue Libertador, à Buenos Aires
et cette marée bleu ciel (la couleur de la Vierge Marie et du pays tout ensemble)


Hier, à l’occasion de la journée internationale de l’enfant à naître, les militants anti-avortement ont marché dans les grandes avenues du nord de Buenos Aires. Après les événements graves de cet été qui ont vu deux Gamines, de 11 et 12 ans, enceintes à la suite de viols intra-familiaux, obligées par le pouvoir exécutif de leur province à subir une césarienne pour mettre au monde deux bébés prématurés morts dans la semaine qui a suivi leur naissance, les manifestants d’hier étaient très nombreux. Un des organisateurs de la manifestation a même osé déclarer qu’une petite fille de 10 ans était en mesure d’avoir des relations sexuelles consenties et d’être mère. On est en plein délire !

Dans la foule, beaucoup de visages jeunes et beaucoup de petites filles, qui agitaient toutes le foulard bleu du mouvement. Ce n’est pas la première fois que les anti-avortements mettent des enfants en avant. Cela a déjà été le cas à plusieurs reprises dans des écoles catholiques dont les élèves ont été obligés par leurs enseignants à défiler dans des marches politisées.

C’est un phénomène beaucoup plus difficile à repérer (s’il existe) dans les marches vertes des partisans de la légalisation de l’avortement. On y voit surtout des adultes, dont une majorité de femmes, et pas mal de personnes d’un certain âge.

Sous le titre mineur "Valeurs essentielles"
une photo qui n'identifie pas la lutte anti-avortement
tandis qu'au-dessus, on disserte sur la refondation de l'Argentine
le jour même de l'anniversaire du coup d'Etat de 1976
jour où la gauche célèbre la lutte pour les droits de l'homme

Curieusement, La Prensa, le quotidien qui représente le courant réactionnaire se réclamant du catholicisme (1), est très discret sur ces manifestations sur sa une dominicale et on ne retrouve pas d’article en ligne sur ce sujet. C’est d’autant plus étonnant que les manifestants n’étaient pas avares de symboles religieux : croix brandies, chapelets dans les mains, etc.

Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 (très hostile à ces manifestants)
lire l’article de La Nación, qui met la marche en bonne place sur sa une



(1) Lequel est très partagé puisqu’il existe aussi un puissant courant de gauche dans l’Église catholique en Argentine et, plus largement, en Amérique latine.