Photo Fernando de la Orden |
Le grand danseur avait fait le tour du monde pour montrer le tango de scène dans des spectacles mémorables. Il s’est éteint vendredi soir peu avant minuit, à 89 ans. C’est sa fille, Johana Copes dont il avait fait sa dernière partenaire scénique, qui a annoncé la nouvelle hier dans la matinée. Tout s’est passé assez vite. La maladie, qui s’était gravée sur un état de santé assez fragile depuis plusieurs années, l’a emporté en une quinzaine de jours.
Copes aura marqué la légende avec
Aníbal Troilo puis avec Astor Piazzolla, qu’il fut l’un des très
rares danseurs à interpréter (Piazzolla ne jouait pas pour des
danseurs, qu’il méprisait, mais uniquement pour des auditeurs, ses
partitions sont indansables pour le commun des mortels)1.
C’est à lui que l’on doit la chorégraphie de l’opérette
María de Buenos Aires, de Piazzolla et Horacio Ferrer, en
1968. Et avec sa première partenaire, María Nieves, dont il fut
l’époux avant un retentissant divorce, il a fait la légende à la
tête de sa propre compagnie !
Il s’en va au moment où le
monde de la danse à Buenos Aires se désespère de pouvoir survivre
à la crise sanitaire : les milongas et les cours sont fermés,
les protocoles imaginés par les pouvoirs publics peinent à se
mettre en place. C’est tout un secteur d’activité qui court à
la catastrophe.
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Juan Carlos Copes, qui s’exprimait avec tant d’éloquence dans la danse, était aussi passablement malhabile dès lors qu’il s’agissait de parler. J’ai souvenir d’un plenario de la Academia Nacional del Tango où Gabriel Soria se battait les flancs pour lui faire raconter ne serait-ce que des anecdotes. C’était au moment où le vieil artiste se retirait de la scène, ce qu’il a fait définitivement en 2015.
Il y a quelques années, il avait
été élu à la Academia Porteña del Lunfardo en hommage à sa
longue et prestigieuse carrière mais il avait décliné l’honneur
quelques mois plus tard, en ayant l’humilité de reconnaître que
malgré sa portègnitude des quartiers populaires de l’ouest de la
capitale, il n’avait aucune compétence pour participer aux travaux
linguistiques de ce groupe.
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Ce matin, tous les grands quotidiens lui rendent hommage et les trois journaux de droite l’ont mis à la une, en titre secondaire. Sa mort est aussi saluée par les medias francophones (Le Monde, Le Figaro, France Info)
Pour aller plus loin :
lire l’article
de Página/12
lire l’article
de La Prensa
lire l’article
de Clarín
lire l’article
de La Nación
(1) Parmi les grands artistes qui lui ont publiquement rendu hommage, on trouve Amelita Baltar, ex-femme de Piazzolla et créatrice de Maria de Buenos Aires, dans le rôle-titre, qui témoigne sur Twitter de sa profonde émotion au moment où elle a appris la nouvelle.