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Comme on pouvait le deviner après
le premier tour, il y a un mois, la gauche uruguayenne avait du vent
dans les voiles pour ce scrutin présidentiel qu’elle vient de
remporter.
Orsi salue ses partisans en compagnie de la future vice-présidente Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
C’est donc Yamandú Orsi qui
sera le prochain président de la République orientale de l’Uruguay
le 1er mars 2025. Avec une impressionnante participation
électorale de 90 % des inscrits, le Frente Amplio,
l’organisation qui fédère toute la gauche du pays, a gagné
125 000 voix de plus qu’au premier tour. Un chiffre
impressionnant dans un pays de quatre millions d’habitants.
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La majorité sortante (droite
libérale) a reconnu sa défaite avec élégance et loyauté, tôt
dans la soirée électorale, le président se mettant même « aux
ordres » de son successeur pour organiser dans les meilleures
conditions la phase de transition qui dure un peu plus de trois mois.
Le futur président prend ainsi
la relève du regretté Tabaré Vázquez, le cancérologue distingué
et le catholique pratiquant, et de Pepe Mujica, l’horticulteur
(toujours en activité malgré la maladie et ses près de 90 ans) et
l’ancien guerrillero révolutionnaire. Le parcours de Orsi est très
différent. Son père, d’abord agriculteur dans le secteur
vinicole, était devenu épicier de quartier dans la ville de
Canellones. Le fils a repris l’activité commerciale de la famille
avant de suivre des études pour devenir professeur d’histoire dans
le secondaire, un métier qu’il exerçait encore il n’y a pas si
longtemps. Il a aussi été danseur folklorique, ce qui est un bon
signe pour le monde de la culture. Yamandú Orsi n’a pas promis la
révolution mais le retour, dans le calme et l’écoute de tous les
courants politiques du pays, au chemin de justice sociale ouvert par
ses deux prédécesseurs et dont le président sortant, Lacalle Pou,
s’était notablement écarté.
Là encore, admirez la hiérarchie des photos et des sujets ! Et pourtant La Nación se veut le journal le plus sérieux de toute l'Argentine... Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Sur le plan social et culturel,
l’Uruguay peut espérer une politique plus égalitaire, une
économie mieux régulée, une lutte pour l’émancipation des
femmes et une action climatique. Sur le plan diplomatique, il faudra
voir ce que fera le nouveau chef d’État vis-à-vis des États-Unis
de Trump, du Mercosur, de l’Ukraine (qui était soutenue par
Lacalle Pou) et du conflit au Moyen-Orient où l’on peut s’attendre
à un soutien plus affirmé au peuple palestinien.
Le pire dans ce genre, c'est cette Une qui ne propose même pas la photo de l'élu uruguayen ! |
Dans un premier temps, l’élu a
affirmé sa volonté de maintenir un voisinage fluide avec
l’Argentine, alors même que Mileí fait tout, absolument tout,
pour entretenir les pires relations avec ses voisins lorsqu’ils
sont gouvernés à gauche. Ainsi s’est-il brouillé avec Lula au
Brésil et Gabriel Boric au Chili. Orsi risque de se sentir très seul !
Et pourtant c’est bien lui qui a raison.
De l’autre côté du continent, dans la même journée, les élections régionales ont redonné de l’élan au président de centre-gauche Gabriel Boric, l’un des rares soutiens de l’Ukraine du continent de ce côté-là du spectre politique. Ce qui fait dire à Página/12 que l’Amérique du Sud est en train de retourner à la gauche après un virage à droite qui s’est partout traduit par des atteintes à l’État de droit et au développement social et écologique.
Pour aller plus loin :
lire l’article principal de El Observador
La lecture de El País est réservée aux abonnés
Dans la presse argentine :
lire l’article de Página/12 sur les élections chiliennes
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación