lundi 25 novembre 2024

L’Uruguay passe à gauche. Le Chili y reste [Actu]

Cliquez sur l'image pour une haute résolution


Comme on pouvait le deviner après le premier tour, il y a un mois, la gauche uruguayenne avait du vent dans les voiles pour ce scrutin présidentiel qu’elle vient de remporter.

Orsi salue ses partisans en compagnie de la future vice-présidente
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

C’est donc Yamandú Orsi qui sera le prochain président de la République orientale de l’Uruguay le 1er mars 2025. Avec une impressionnante participation électorale de 90 % des inscrits, le Frente Amplio, l’organisation qui fédère toute la gauche du pays, a gagné 125 000 voix de plus qu’au premier tour. Un chiffre impressionnant dans un pays de quatre millions d’habitants.

Cliquez sur l'image pour une haute résolution

La majorité sortante (droite libérale) a reconnu sa défaite avec élégance et loyauté, tôt dans la soirée électorale, le président se mettant même « aux ordres » de son successeur pour organiser dans les meilleures conditions la phase de transition qui dure un peu plus de trois mois.

La Prensa fait peu de cas de ce qu'il se passe
de l'autre côté du Río de la Plata !
En revanche, les réjouissances footeuses
au cœur de Buenos Aires au lendemain d'une victoire du Racing...
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Le futur président prend ainsi la relève du regretté Tabaré Vázquez, le cancérologue distingué et le catholique pratiquant, et de Pepe Mujica, l’horticulteur (toujours en activité malgré la maladie et ses près de 90 ans) et l’ancien guerrillero révolutionnaire. Le parcours de Orsi est très différent. Son père, d’abord agriculteur dans le secteur vinicole, était devenu épicier de quartier dans la ville de Canellones. Le fils a repris l’activité commerciale de la famille avant de suivre des études pour devenir professeur d’histoire dans le secondaire, un métier qu’il exerçait encore il n’y a pas si longtemps. Il a aussi été danseur folklorique, ce qui est un bon signe pour le monde de la culture. Yamandú Orsi n’a pas promis la révolution mais le retour, dans le calme et l’écoute de tous les courants politiques du pays, au chemin de justice sociale ouvert par ses deux prédécesseurs et dont le président sortant, Lacalle Pou, s’était notablement écarté.

Là encore, admirez la hiérarchie des photos
et des sujets !
Et pourtant La Nación se veut le journal
le plus sérieux de toute l'Argentine...
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Sur le plan social et culturel, l’Uruguay peut espérer une politique plus égalitaire, une économie mieux régulée, une lutte pour l’émancipation des femmes et une action climatique. Sur le plan diplomatique, il faudra voir ce que fera le nouveau chef d’État vis-à-vis des États-Unis de Trump, du Mercosur, de l’Ukraine (qui était soutenue par Lacalle Pou) et du conflit au Moyen-Orient où l’on peut s’attendre à un soutien plus affirmé au peuple palestinien.

Le pire dans ce genre, c'est cette Une
qui ne propose même pas la photo de l'élu uruguayen !

Dans un premier temps, l’élu a affirmé sa volonté de maintenir un voisinage fluide avec l’Argentine, alors même que Mileí fait tout, absolument tout, pour entretenir les pires relations avec ses voisins lorsqu’ils sont gouvernés à gauche. Ainsi s’est-il brouillé avec Lula au Brésil et Gabriel Boric au Chili. Orsi risque de se sentir très seul ! Et pourtant c’est bien lui qui a raison.

Página/12 préfère montrer la foule uruguayenne en liesse
après la publication des résultats
"En face, le front", dit le gros titre
avec un jeu de mot avec le nom de la coalition gagnante
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

De l’autre côté du continent, dans la même journée, les élections régionales ont redonné de l’élan au président de centre-gauche Gabriel Boric, l’un des rares soutiens de l’Ukraine du continent de ce côté-là du spectre politique. Ce qui fait dire à Página/12 que l’Amérique du Sud est en train de retourner à la gauche après un virage à droite qui s’est partout traduit par des atteintes à l’État de droit et au développement social et écologique.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Dans la presse uruguayenne :
lire l’article principal de El Observador
lire l’article principal de La Red 21 (journal en ligne)
lire l’article de Une de Grupo R Multimedio (journal en ligne), ex La República
La lecture de El País est réservée aux abonnés

Dans la presse argentine :