![]() |
Su mejor alumno, traduit littéralement en anglais ici, signifie "Son disciple le plus fidèle" Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Hier, 2 avril, comme tous les ans, l’Argentine commémorait
l’anniversaire de la guerre des Malouines (1982) et honorait les
soldats qui y ont trouvé la mort et les anciens combattants.
Traditionnellement, le chef de l’État choisit cette date pour
rappeler dans son discours d’hommage les revendications nationales
sur l’archipel, dont il faut rappeler qu’il a été pris par la
force et par surprise par un raid de la Royal Navy en 1833, sans
déclaration de guerre, à une époque où il était inconcevable de
lancer sans cet acte juridique des hostilités contre un pays où
l’agresseur disposait d’une représentation diplomatique.
![]() |
"Le mieux serait que les insulaires votent comme les autres Argentins", dit le gros titre en blanc sur fond bleu Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
En somme, l’Argentine n’a jamais cessé de définir ce qu’il s’est passé en 1833 comme nous voyons aujourd’hui ce qu’il s’est passé en Crimée en 2014 ! Certes, les événements de 1833 n’étaient pas une raison en 1982 pour déchaîner des opérations militaires surprises contre ces îles pastorales mais l’Argentine se trouvait alors sous la coupe d’un dictateur qui perdait du terrain et qui a cherché par cette guerre à redorer son blason en récupérant un archipel qui figure sur les cartes de géographie officielles, notamment dans toutes les écoles, comme partie intégrante du territoire national argentin.
Hier, Mileí, entouré de sa garde d’honneur, a donc prononcé un
discours sur Plaza San Martín. Une immense place à laquelle pour la
première fois depuis le retour à la démocratie il y a 39 ans le
public n’avait pas accès. Ni le public général ni même les
anciens combattants. Discours donné donc dans un lieu public, en
petit comité et devant les caméras de télévision. On a vite
compris la raison de cette disposition si inhabituelle : dans
des propos scandaleux au regard de la Constitution et de l’opinion
généralement admise dans le pays, Mileí a délibérément
abandonné la revendication territoriale et appelé de ses vœux le
moment où les habitants des Malouines, citoyens britanniques que le
droit argentin considère comme des occupants, les kelpers, et
que Mileí appelle les Malvinenses, désireraient devenir
argentins puisque le pays serait devenu une grande puissance
attirante, une transformation qui n’est pas prêt de se réaliser
mais que Mileí utilise pour justifier son injustifiable politique de
destruction de l’État argentin.
![]() |
En haut à droite : "Virage politique de Mileí sur les Malouines, avec un clin d'oeil aux insulaires" dit le titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Página/12
en conclut qu’il est le plus fidèle disciple de Thatcher, ce qui
est une insulte en Argentine, surtout le 2 avril, mais on peut ne pas
être d’accord. Il semble que ce que Mileí imite là, ce sont
d’abord et avant tout de manière beaucoup plus contemporaine les
délires mégalomaniaques et l’ignorance crasse de l’histoire et
du droit de son copain, Donald Trump, dont le président argentin est
aller aujourd’hui quémander la bénédiction et des sous, à Mar-a-Lago. Des fois que Trump, en pesant de tout son poids sur le FMI,
pourrait lui en faire verser.
![]() |
"Mileí a lancé une polémique au sujet des insulaires des Malouines" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Le discours n’a pas seulement choqué à gauche. Il a aussi choqué à droite même si le cirque d’hier dans la roseraie de la Maison Blanche a offert un agréable dérivatif à Clarín et à La Nación qui ont donc ainsi pu éviter d’en faire leur gros titre à la Une.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article
principal de Página/12
lire
l’article
de La
Prensa
lire
l’article
principal de Clarín
lire
l’article
principal de La
Nación