Abuelas appelle à manifester pour marquer les 10 ans du dossier Noble Herrera [Actu]

L'ONG Abuelas de Plaza de Mayo (Grands-Mères de la Place de Mai) appellent toute la société à se rassembler aujourd'hui, 17 mai 2011, sur les marches du Palais de Justice de Buenos Aires, pour marquer le 10ème anniversaire de l'ouverture de l'affaire de l'identification des enfants adoptifs de la propriétaire du groupe de presse Clarín, aux positions hégémoniques en Argentine. Ces 10 ans sont autant d'années au cours desquelles la famille Noble Herrera et les deux jeunes gens eux-mêmes ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour échapper aux réquisitions de la justice de leur pays et entraver les procédures qui sont destinées à permettre à leur famille de naissance de savoir ce qu'ils sont devenus, sans les obliger d'ailleurs à entrer en relation avec cette famille ni à renoncer à hériter la fortune de leur mère adoptive.

Felipe et Marcela ont été adoptés à l'âge de quelques mois pendant la Dictature et les deux procédures d'adoption laissent apparaître de graves vices de forme qui permettent de penser que les deux trentenaires sont enfants de disparus, arrêtés arbitrairement par les sbires du régime et mis à mort et qu'ils ont été arrachés, en raison de leur très jeune âge, à leur(s) famille(s) biologique(s) pour être confiés à une autre famille.

Actuellement, un procès des responsables politiques de l'époque tente de mettre à jour, depuis la fin du mois de février, l'existence d'un plan systématique de vol de ces enfants au profit de familles idéologiquement liées au régime, ce qui ferait de Madame Ernestina Herrera à la fois une criminelle de droit commun (pour captation d'enfants) et une complice politique (ou économique) de la Dictature, ce qui n'est pas très reluisant pour un groupe de presse dans un pays redevenu démocratique.

La manifestation de ce soir devant le Palais de Justice se terminera par un concert de musique, tant il est vrai que l'art et la culture sont pour Abuelas le meilleur remède contre les traumatismes de la société argentine, près de 30 ans après la fin de la Dictature.

Hier, dans la Province de Chaco, un tribunal a condamné à la prison à perpétuité huit militaires (ocho condenas) pour l'assassinat de 15 prisonniers politiques en décembre 1976, quinze personnes pour lesquelles on a pu identifier 11 corps mais dont 4 restent disparus... C'est ce verdict qui fait la une du quotidien Página/12 (en illustration de cet article).

Pour aller plus loin :

lire l'entrefilet de Página/12 sur la manifestation organisée par Abuelas

lire l'article de Página/12 sur le procès du Chaco
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