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Sur fond de photo du Congrès, Página/12 présente la victoire parlementaire comme un résultat de football En haut, un nouveau scandale impliquant Mileí Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
La Chambre basse s’était déjà prononcé il y a quelques semaines sur un certain nombre de décrets et de veto de Javier Mileí (voir mon article du 7 août dernier). Pour que les lois invalidées par le président retrouvent leur vigueur et que les décrets exécutifs (ce qu’on appellerait des ordonnances en droit français) soient définitivement écartés, il fallait que le Sénat vote.
Hier, jusque tard dans la nuit,
la Chambre haute a débattu et voté et le groupe LLA, fidèle à
Mileí, s’est retrouvé tout seul, tous les autres votant dans
l’autre sens : les gauches, dont les péronistes toujours
fidèles à la ligne de Cristina Kirchner, le centre, la droite
libérale et les régionalistes.
Résultats des courses : le
budget des universités est remis en selle et la loi qui concernait
le grand hôpital pédiatrique Garrahan est désormais validée. Si
Mileí respecte la constitution, ce qui n’est pas assuré. Et il
faut encore qu’il les signe et qu’elles soient publiées au
Bulletin officiel de la République argentine.
Du côté des décrets, les organismes supprimés devraient ressusciter, si, là encore, le président respecte la constitution. Les principaux organismes régulateurs de l’économie sont remis sur les rails : INTI (industrie), INTA (agriculture), Vialidad (gestion du réseau routier national et sécurité routière) et la Banque de Données génétiques (BNDG), qui permet d’identifier les adultes enlevés à leur famille dans leurs premières années ou à la naissance pendant la dictature militaire des années 1976-1983. Sont aussi remises sur les rails plusieurs institutions culturelles et savantes comme el Instituto Nacional del Teatro (qui soutient les théâtres, les festivals et la création contemporaine), el Instituto Nacional Sanmartiniano, consacré à la mémoire et à la recherche historique sur le général José de San Martín (1778-1850) et dont le siège devait être transformé en un musée inutile et particulièrement mal fichu (vu les dispositions des lieux), ainsi que d’autres instituts d’histoire consacrés à Evita Perón, Juan Manuel de Rosas et Hipólito Yrigoyen. En revanche, le sort de el Instituto Nacional Belgraniano n’a pas fait l’objet d’un débat ni d’un vote et la société savante qu’il abrite continue la construction de son projet alternatif : elle fait les démarches juridiques pour s’instituer en association afin de survivre quelles que soient les décisions que peut prendre l’exécutif national au gré du vent !
Le sort d’autres instituts
reste encore à déterminer, comme celui consacré à un pionnier de
l’aviation.
Tout cela rend Javier Mileí furieux. Il aime Donald Trump et il l’imite très bien ! Un vrai gamin incapable de supporter les frustrations… Qui plus est, il semble de plus en plus seul alors que les élections de mi-mandat s’approchent à grands pas.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín