Image d'une Plaza de Mayo pleine à craquer hier après-midi à la une de Página/12 "Ils réclament du pain, on ne le leur donne pas", dit le gros titre |
Hier, 7 août, l'Argentine
fêtait la San Cayetano, ce saint évêque italien qui est devenu aux
antipodes le saint patron du pain et du travail. C'est lui que
viennent prier tous les catholiques argentins qui recherchent du
travail, qui sont au chômage ou dont le travail est menacé ou se
détériore... C'est dire que l'affluence dans les sanctuaires dédiés
à ce saint est ce jour-là un assez fiable thermomètre pour la
santé socio-économique du pays.
Dans la semaine qui
précèdent les PASO, les primaires à l'argentine, qui se tiendront
dimanche prochain, il était à peu près inévitable que les
organisations militantes politisent la tradition. Cela n'a pas manqué
avec une très grosse manifestation sur Plaza de Mayo, à Buenos Aires, où toute la
gauche péroniste et kirchneriste s'était donné rendez-vous, avec
les calicots d'usage et l'organisation collective qui caractérise cette
tradition politique en Argentine.
Clarín a choisi une photo où les manifestants envahissent l'avenida 9 de Julio, l'avenue la plus large au monde avec ses 140 mètres On voit qu'il y avait du monde ! |
Côté religieux, la fête
a rassemblé beaucoup de fidèles. Le petit sanctuaire du quartier de
Liniers, à Buenos Aires, débordait de monde comme tous les 7 août.
La traditionnelle homélie du primat d'Argentine, l'archevêque de
Buenos Aires, le cardinal Mario Poli, était très attendue par les
observateurs politiques et les journaux la reprennent ce matin.
La Nación ne consacre à la manifestation qu'un petit titre (dans la colonne de droite) |
C'est aussi en ce jour
très symbolique que le ministre de la Production a avoué que le
gouvernement ne parviendrait pas à juguler l'inflation, une des
promesses électorales clé du président Mauricio Macri il y a deux
ans. A quelques jours d'un scrutin de mi-mandat, cette franchise ne
manque pas de cran, même si la nouvelle n'est pas bonne (et pas
surprenante non plus).
Pour en savoir plus :
lire l'article de La Prensa sur les déclarations gouvernementales qui s'offusquent de la
politisation de la fête religieuse (qui a imaginé qu'il est serait
autrement ?)
lire l'article de La Prensa sur la dimension religieuse de la journée et celui sur
l'homélie du cardinal Poli
lire l'article de La Nación sur les propos du cardinal
lire l'article de Clarín
sur la situation
économique
lire l'article de La Nación
(1) Cambalache fait partie de ce corpus de chansons historiques que j'ai publié avec ma traduction en français dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, aux Editions du Jasmin.
(1) Cambalache fait partie de ce corpus de chansons historiques que j'ai publié avec ma traduction en français dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, aux Editions du Jasmin.