Faire
et défaire, c'est toujours travailler, comme dit l'expression
populaire. C'est ce qui arrive aux académies nationales argentines
qui dépendaient depuis plusieurs années du ministère de la
Recherche et de la Technologie, placé lui-même sous l'autorité du
physicien Lino Barañao, après qu'elles avaient longtemps dépendu,
jusqu'à cette décision maintenant lointaine de Cristina Kirchner,
du ministère de l'Education.
Retour
au statu quo ante avec l'une des dernières décisions prises par
l'ancien ministre de l'Education, un politique du PRO (libéral
macriste), Esteban Bullrich, juste avant qu'il ne démissionne, il y
a quelques semaines à peine, pour mieux se consacrer à sa campagne
électorale pour les législatives de mi-mandat, dont la première
phase aura lieu dimanche : le ministre a de nouveau rattaché
les académies à son périmètre, en les piquant à son collègue,
qui lui n'est pas un politique mais ce qu'on a baptisé, en France,
d'un terme imbécile, un représentant de la société civile, un
professionnel du secteur jouissant d'une reconnaissance
internationale dans sa spécialité.
Et
voilà toutes les académies obligées de reconstruire des contacts
opérationnels dans leur nouveau ministère de tutelle, alors que ça
marchait très bien dans l'ancien, et avec un ministre qui se barre
aussitôt après, qui plus est. Cela augure mal des budgets de
fonctionnement pour l'année 2018. Avec les élections par-dessus
tout ça et le fort tangage qu'elles provoquent dans le cours du peso
argentin.
Je
pense bien fort à mes amis qui administrent la Academia Nacional del
Tango et qui avaient enfin trouvé un espace de confort dans leurs
relations de travail avec les fonctionnaires du ministère de la
Recherche !
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de La Nación, qui au passage se prend les pieds dans le tapis iconographique, en choisissant la façade de l'Académie argentine
des Belles Lettres qui n'est pas nationale mais argentine, comme son
nom l'indique.