En Argentine, août est le
mois sanmartinien puisque José de San Martín, el Padre de la
Patria, est décédé, en France, à Boulogne-sur-Mer, le 17 août
1850. Il avait un peu plus de soixante-douze ans.
Pour l'occasion, le Groupe
Octubre, propriétaire du quotidien Página/12, a choisi de consacrer un
dossier à San Martín dans son mensuel, qui reprend le titre d'un grand hebdomadaire historique qui a durablement marqué de son empreinte le monde du magazine dans le pays, Caras y Caretas. Le numéro
d'août joue le pluralisme avec un édito du directeur de la
publication, l'historien très médiatique et revisionista (1) Felipe
Pigna, un article de Rodolfo Terragno (2) et une interview de
Norberto Galasso (3).
Pour aller plus loin :
lire l'amorce de l'édito
le site Internet ne publie
qu'une page et renvoie à l'achat du numéro pour lire la suite.
Pas
bête, la technique marketing !
(1) Revisionismo :
en Argentine, ce terme désigne un courant historiographique qui
conteste le récit imposé à la fin du XIXème
siècle par Bartolome Mitre (1821-1906) et ses suiveurs et imitateurs. Aujourd'hui, le
revisionismo est presque exclusivement péroniste. En l'occurrence,
Felipe Pigna est un sympathisant kirchneriste et Norberto Galasso est
un péroniste historique totalement engagé. Pigna est aussi
historien au CONICET (le centre national de recherche et de
technologie) et à l'UNSAM, l'Université National de San Martín
dans la banlieue ouest de Buenos Aires.
(2) Rodolfo Terragno est
lui un radical (le radicalisme est en opposition historique au
péronisme, depuis l'irruption de Perón dans la vie politique
argentine en 1943). Rodolfo Terragno est aussi depuis un peu plus
d'un an l'ambassadeur argentin auprès de l'UNESCO. Rodolfo Terragno est également académicien à l'Instituto Nacional Sanmartiniano et à l'Academia Argentina de Historia.
(3) Norberto Galasso avait
jeté un pavé dans la mare il y a quelques années en publiant une
biographie du général, aussi documentée que partisane : Seamos libres y lo demás no importa nada (une phrase de San Martín longtemps peu exploitée mais dont les péronistes ont fait grand usage pendant la dernière dictature militaire, qui les persécutait violemment).