Hier, partout en Argentine, à l’appel d’un grand nombre d’universités publiques et même privées, auxquels se sont joints des syndicats, les Argentins sont sortis dans les rues pour soutenir le modèle public et gratuit de l’enseignement supérieur, désormais plus que centenaire et dont la survie est menacée par le gouvernement de Mileí qui est en train de faire disparaître les budgets des établissements qui ont le plus grand mal à organiser leurs activités jusqu’au mois de juin prochain (c’est-à-dire jusqu’au milieu de l’année universitaire).
C’est l’avenir du pays et de sa jeunesse qui est en jeu.
La ministre de la Sécurité,
Patricia Bullrich, a dû se résoudre à lever ses mesures
anti-barrages, qui sont en fait des dispositions anti-manifestations.
Les manifestants n’ont en effet pas le droit d’occuper la
chaussée. Ils doivent marcher uniquement sur les trottoirs. Inutile
de dire qu’en l’occurrence, les participants n’ont fait aucun
cas de ces décisions qui luttent contre la liberté d’expression
et de manifestation.
Une autre vue mais tout aussi impressionnante ! Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Presse de gauche comme de droite sont pour une fois d’accord : tout le monde titre sur le caractère massif des manifestations et sur le chiffre d’environ un million de participants sur l’ensemble du pays. La Casa Rosada évalue le chiffre à dix fois moins ! Et contrairement à l’habitude, le ton de la presse de droite est très critique et presque agressif vis-à-vis du gouvernement et du président.
Le président a répliqué aux
manifestants par une nouvelle salve d’insultes et de propos
injurieux sur les réseaux sociaux, sa vice-présidente en a profité,
de son côté, pour s’en prendre à une morte (Hebe de Bonafini,
l’ancienne présidente de Madres de Plaza de Mayo). Bref, tous les
deux ont une nouvelle fois montré ce visage hideux qui est le leur,
celui de la haine, du mépris et d’une abyssale ignorance.
Les slogans des manifestants faisaient quant à eux appel les uns à la solennité (pour la patrie, il faut plus de patrie), les autres à l’humour (« L’Université avance, p. ! » pour pasticher le slogan présidentiel, La libertad avanza, carajo, et d’autres plus drôles les uns que les autres).
Pour aller plus loin :