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vendredi 20 juin 2025

Ce soir au CAFF, un récital consacré à José María Contursi [à l’affiche]

Cette photo des deux chantuers sert d'affiche au spectacle de ce soir


Ce soir, au Club Atlético Fernandez Fierro (le CAFF, pour les intimes), dans le quartier tanguero de El Abasto, où vécut Carlos Gardel, se tiendra un récital à deux voix et plusieurs instruments intégralement consacré au répertoire écrit par le poète José María Contursi, surnommé Katunga (1911-1981), à qui l’on doit Gricel, Como dos extraños, Toda mi vida, Sombras nada más, Verdemar ou Esta noche de copas, des chefs d’œuvre sur lesquels de nombreux danseurs s’élancent sur la piste par chez nous sans trop savoir de quoi on parle…

Walter Romero et Patricia Malanca seront accompagnés par un ensemble dirigé par le guitariste et pianiste (et compositeur à ses heures) Hernán Reinaudo, qui a orchestré le récital.

Rendez-vous ce soir, vendredi 20 juin 2025, à 20h (ouverture des portes), rue Sánchez de Bustamante n° 772, à Buenos Aires, pour un concert qui devrait commencer à 21h.

Prix des places : 15 000 pesos argentins.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
accéder aux pages consacrées à José María Contursi dans l’encyclopédie en ligne argentine, Todo Tango (en espagnol).

jeudi 24 avril 2025

Demain, ciné avec El Polaco en partenariat entre la ANT et le CETBA [à l’affiche]

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution


Demain, vendredi 25 avril 2025, à 19h30, Gabriel Soria, président de la Academia Nacional del Tango, animera une rencontre cinématographique au CETBA, le Centre de Formation au Tango Argentin, Agrelo 3231, autour du documentaire, Roberto Polaco Goyeneche, Las formas de la noche.

Le film est un long métrage de 103 minutes, réalisé en 2003, avec l’aide de l’INCAA, l’institut national du cinéma, par Marcelo Goyeneche et parrainé par le fils du grand chanteur, Roberto Goyeneche fils. Dans le documentaire, interviennent des grands artistes d’aujourd’hui, comme Litto Nebbia ou Adriana Varela, qui commentent le legs musical de cette voix unique. Le film présente des archives encore inédites, qui lui donne une valeur particulière.

Le film est sorti l’année dernière au Gaumont de Buenos Aires, la salle de l’INCAA, que Mileí a réduit depuis à une coquille pour ainsi dire vide puisqu’il n’a ni produit ni co-produit le moindre film depuis l’arrivée au pouvoir de ce Trump austral.

La soirée est gratuite et s’adresse à tous. Elle s’intègre dans un parcours de formation sur les arts du tango. L’animeront Gabriel Soria, Roberto Goyeneche hijo et Marcelo Goyeneche, le réalisateur.

© Denise Anne Clavilier


Pour en savoir plus sur El Polaco :
visiter les pages que le site encyclopédique argentin Todo Tango consacre au grand chanteur, emporté par une pneumonie en 1994.

lundi 21 octobre 2024

Pour les 120 ans de Tita Merello, Caras y Caretas lui consacre son numéro d’octobre [Troesmas]

Tita Merello, une drôle de fille
dit le titre en citant le titre du tango Muñeca Brava
(ce qui pourrait se traduire par "Drôle de fille")


La chanteuse et actrice Tita Merello, emblématique voix féminine du tango canyengue, celui des faubourgs et des titis portègnes, aurait eu cent vingt ans le 11 octobre dernier.

Excellent prétexte pour la rédaction de Caras y Caretas, du groupe médiatique Octubre (qui possède aussi Página/12), pour sortir un numéro consacré à cette artiste exceptionnelle.

A ce titre, elle dispose bien sûr d’un espace privilégié sur le portail encyclopédique du tango argentin (en espagnol), Todo Tango, où l’on peut écouter quelques uns de ses enregistrements d’anthologie. A découvrir dans Caras y Caretas et sur Todo Tango si ce n’est pas déjà fait !

Pour aller plus loin :

mardi 26 décembre 2023

Virés ou en sursis : le triste Noël des salariés de l’État national [Actu]

Le gros titre est une citation d'un tango célèbre :
La casita de mis viejos (à écouter ici sur Todo Tango)
C'est le premier vers, signé par Enrique Cadícamo
"Me voici vaincu de retour chez mes parents"
(Ce tango fait partie du corpus de
Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins,
Editions du Jasmin, 2010
Voir l'article de une Página/12 sur le drame
des locataires chassés de chez eux par les nouvelles
règles de location de résidence
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Par un nouveau décret, le président vient de mettre fin à tous les contrats de travail publics signés pendant l’année 2023. Environ sept mille personnes perdent leur travail.

"Le gouvernement commence aujourd'hui
la réduction du personnel de l'Etat" dit le gros titre
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Les autres, qui ont signé leur contrat avant le 1er janvier de cette année, se voient accorder un délai de 90 jours pendant lesquels le gouvernement est censé les passer en revue avant de les licencier, de les maintenir à leur poste ou de les muter.

Clarín préfère taper sur l'opposition
au pouvoir dans la province de Buenos Aires
(certains impôts subissent de fortes augmentations)
En revanche, l'info sur l'interruption des contrats de travail
est traitée discrètement en haut de la colonne de droite
"Mileí licencie sept mille salariés publics embauchés en 2023"
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Ajoutez à cette situation tous les locataires qui sont maintenant à la merci de leur propriétaire qui peut exiger d’eux le règlement du loyer en dollar ou ne pas renouveler le bail, à moins qu’il ne le renouvelle que pour deux mois comme un précédent décret leur en donnera le droit lorsqu’il entrera pleinement en vigueur.

"Le gouvernement va licencier 7000 salariés publics
embauchés cette année", dit le gros titre
sur une photo des deux généraux iraniens
tués lors d'opérations ciblées par les Etats-Unis
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Actuellement, le décret n’est pas encore juridiquement opposable aux citoyens mais les propriétaires n’attendent pas qu’il le soit. Quel été se prépare !

Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de La Nación
Clarín en parle aussi mais son article en ligne est réservé aux abonnés.

lundi 4 décembre 2023

Ce soir, un Plenario consacré au 120e anniversaire de la naissance de Piana [à l’affiche]


Ce soir, lundi 4 décembre 2023, à 19h, la Academia Nacional del Tango, Avenida de Mayo 835, ouvre ses portes pour rendre hommage à un grand compositeur de tango et de milonga, Sebastián Piana, avec la participation de son petit-fils.

Entrée libre et gratuite.

Sebastián Piana, moins connu que les musiciens qui ont dirigé des orchestres, est l’inventeur de la milonga ciudadana (milonga urbaine), en 1930, avec le poète Homero Manzi, avec Milonga Sentimental, bien connus de tous les danseurs de tango argentin partout dans le monde et ici chantée par Carlos Gardel, l’un des tout premiers à l’avoir interprétée. Tous deux cherchaient à faire revivre le passé afro-américain de la capitale argentine, dans l’élan donné à la nation par l’élection successive de deux présidents radicaux, Hipólito Yrigoyen et Marcelo de Alvear (1916-1930), dont le mouvement politique et idéologique venait tout droit de l’obédience rosiste qui avait gouverné Buenos Aires à l’époque romantique, pour se terminer tragiquement en 1852.

Quatre-vingts ans plus tard, la démarche des deux partenaires ne manquait pas d’audace et elle a été amplement couronné de succès puisque la milonga ciudadana a immédiatement fait ses racines dans le répertoire du tango.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

consulter les pages consacrées à Sebastián Piana dans l’encyclopédie en ligne (et en espagnol) Todo Tango.

mercredi 22 novembre 2023

L’Argentine dit adieu à Horacio Malvicino [Actu]

La photo qu'a choisie la Academia Nacional del Tango
pour rendre hommage à son académicien d'honneur hier matin

Horacio Malvicino avait 94 ans. Il s’est éteint hier à l’aube. C’est la Academia Nacional del Tango qui a eu le triste honneur d’en informer le public quelques heures plus tard.

Bien entendu, la première étape de la transition
a les honneurs de la une (photo des présidents sortant et élu),
avec la victoire argentine d'hier sur l'équipe brésilienne
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Horacio Malvicino était un grand musicien qui a touché à de nombreux genres en tant que guitariste et en qualité de fondateur et chef de différentes formations musicales. Parti du jazz argentin, il a étendu ses cordes au tango, notamment avec Astor Piazzolla, dont il était le guitariste préféré, et à différents genres étrangers, à commencer par la bossa nova brésilienne.

Ici, c'est encore plus discret : en haut, juste à droite du titre
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Il laisse aussi dernière lui une quarantaine de musiques de film puisqu’il était aussi compositeur et arrangeur. Jusqu’il y a cinq ans, il était encore à la tête de l’association professionnelle AADI, qui rassemble les interprètes de tout le pays.


L’actualité politique brûlante le prive d’une juste place à la une des journaux ce matin. On ne trouve rien sur la première page de Página/12, pas plus sur celle du supplément culturel. Il existe deux petites photos sur les unes de La Prensa (qui ne propose encore aucun article sur son site) et de Clarín. C’est tout. C’est peu pour cette longue carrière.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

consulter la page qui lui est consacrée dans l’encyclopédie en ligne Todo Tango (en espagnol)

mardi 21 novembre 2023

Espèce en voie d’extinction, TV Pública diffuse la série Mordisquito [à l’affiche]

Premier épisode, aujourd'hui à 23h30
Pour une haute résolution, cliquez sur l'image


Hier, le président élu a annoncé qu’il mettrait en œuvre son programme et qu’il le ferait d’un coup, sans mesure intermédiaire destinée à atténuer le choc et à permettre à tout le monde de s’adapter. Si le Congrès lui en laisse la possibilité (ce que sa nouvelle composition rend peu probable, d’autant que l’élu d’avant-hier ne veut pas d’une coalition de gouvernement), il commencera par privatiser YPF, la société publique centenaire qui exploite les gisements de pétrole en Patagonie et commercialise en Argentine les produits raffinés qui en sont issus (ça a déjà été fait dans les années 1990 au grand bonheur du pétrolier Repsol qui rapatriait tous les bénéfices en Espagne, comme au bon vieux temps des colonies). Les seconds sur la liste des condamnés sont les médias nationaux : l’agence de presse Telam et le groupe audiovisuel que forment TV Pública et Radio Nacional.

L'équipe du tournage au grand complet
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Ce que TV Pública va diffuser ce soir est donc l’une des toutes dernières productions que nous pourrons apprécier du service public argentin. Il s’agit d’une série de quatre épisodes d’un peu moins d’une heure chacun qui raconte, sur un mode romancé, les derniers mois de Enrique Santos Discépolo (1900-1951), le poète et compositeur génial de tangos comme Uno, Cafetín de Buenos Aires, Cambalache ou Chorra (1). Anarchiste convaincu toute sa vie, le poète finit, une dizaine d’années avant sa mort, par se laisser convaincre, comme presque tout le secteur tanguero de son époque (2), par le projet souverainiste et social de Juan Domingo Perón dont il servit la campagne électorale pour son deuxième mandat, en 1951. Dans ce cadre, il écrivit une série de conversations imaginaires avec un opposant dont on n’entend jamais les arguments et qu’il surnomme Mordisquito (ce qui sonne un peu comme « Mais c’est qu’il me mordrait ! »). Ces sketches, qui n’ont pas pris une ride, il les interpréta lui-même à la radio à laquelle seuls les partisans de Perón avaient alors accès pendant la campagne (3).

Les quatre interprètes principaux dans le décor
Au mur on reconnaît les portraits du couple présidentiel, Evita et Perón
(Je pense que le bas filé au premier plan a échappé au regard du service de presse)
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Mordisquito, a mí no me la vas a contar (Mordisquito, tu ne vas pas me la faire à moi !) est donc un travail éminemment péroniste, avec une reconstitution très fidèle des décors des années 1940-1950, et on n’est pas prêt d’en revoir de sitôt tant que le dingue occupera la Casa Rosada (4). Ce ne sont pas les médias privés qui iront dans ce sens. Si le groupe Octubre résiste économiquement à la tempête qui s’annonce, il sera bientôt le seul à s’y consacrer.

"Soutiens la sélection sur TV Pública", dit le gros titre
Aujourd'hui, à partir de 19h30
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En première partie de soirée, la chaîne diffusera le match entre la Scaloneta et la Seleçao, qui se jouera au stade de Maracana, au Brésil. Tant qu’elle est encore en vie, TV Pública a en effet les droits de retransmission des matches de l’équipe nationale.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire la présentation sur le site Internet de TV Pública
visiter la section de Todo Tango sur Enrique Santos Discépolo, pour découvrir l’ampleur du personnage.
Sur le sort des médias publics argentins :
lire l’article de La Prensa

Ajout du 29 novembre 2023 :
lire cet article de La Nación




(1) Une dizaine de ses textes, soit autant de classiques du répertoire, sont disponibles en version bilingue dans l’anthologie que j’ai publiée aux Éditions du Jasmin, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins.

(2) On exclura de cette vague Osvaldo Pugliese qui resta toujours fidèle au parti communiste, lequel était hautement suspect aux yeux de Perón puisque suspecté non sans raison de recevoir ses ordres du Kremlin.
(3) Napoléon III faisait la même chose : seuls les candidats dits officiels, les siens, avaient le droit de tenir des réunions politiques. Sous De Gaulle et Pompidou, la France gardait encore bien des traits du Second Empire.
(4) Façon de parler car Mileí a fait savoir hier qu’il vivrait et travaillerait à Olivos, dans la résidence présidentielle de campagne, devenue la résidence habituelle du chef de l’État sous les Kirchner mari et femme, et qu’il ne mettrait pas les pieds à la Casa Rosada. Cela vaut peut-être mieux pour lui : cela lui évitera d’entendre, sur Plaza de Mayo, les cris des manifestants qui ne tarderont pas, avec autant d’insultes qu’il en a dites au cours de ses campagnes électorales, à lui exprimer leur mécontentement, dès la rentrée de mars et même peut-être avant, dès qu’ils auront constaté tout ce qu’ils ont perdu en l’ayant élu !

mercredi 15 novembre 2023

Sortie d’un documentaire sur Roberto El Polaco Goyeneche [à l’affiche]


Roberto Goyeneche, surnommé El Polaco à cause de ses cheveux blonds, est considéré comme le plus grand chanteur de tango après Carlos Gardel. A juste raison.

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Son petit-neveu lui consacre un documentaire long-métrage, qui sort en salle cette semaine.

La première projection aura lieu au Gaumont de Buenos Aires, le siège de l’INCAA, l’institut du cinéma, demain, jeudi 16 novembre 2023, à midi. Deux cinémas du centre de Buenos Aires l’auront à l’affiche dans deux rues parallèles, avenue Rivadavia et plus au nord, l’avenue Corrientes, qui est toujours la grande artère du spectacle et de la culture.


Le lendemain, une première projection aura lieu à Mar del Plata.


Le documentaire fait intervenir tous les témoins de la vie de chanteur et différents artistes contemporains confits en émotion et en admiration bien légitimes. Página/12 interviewe le réalisateur ce matin dans ses pages culturelles. Reste à voir le film pour savoir s’il est à la hauteur de ses promesses ! En la matière, la bonne volonté, l’arbre généalogique, l’affection et l’admiration ne suffisent pas à garantir la qualité...

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
visiter la page Facebook du film
visiter la page de Todo Tango consacrée au chanteur (enregistrements à écouter et articles à lire – tout en espagnol)

mardi 28 mars 2023

A la découverte de Sebastián Piana [Disques & Livres]


Le pianiste et compositeur Sebastián Piana (1903-1994), né et mort à Buenos Aires, est le créateur de la milonga ciudadana, la milonga urbaine, qui est la reprise en ville d’une tradition rurale qui se mourrait au début des années 1930 : la chanson en quatrains de vers octosyllabiques répandue dans toutes les campagnes du bassin du Río de la Plata, de part et d’autre du delta, depuis au moins le milieu du 19e siècle.

Parmi ses œuvres les plus célèbres dans le répertoire tanguero, Milonga Sentimental et Pena Mulata, deux milongas composées sur des vers de Homero Manzi, son grand compère de création. Tous deux ont lié cette renaissance de la milonga à la tradition de la musique afro-argentine alors en grand danger d’extinction totale, à cause de la politique du premier gouvernement putschiste, des militaires qui ne cachaient pas une fascination certaine pour l’idéologie fasciste alors au pouvoir en Italie, qui avait renversé un gouvernement de gauche (Unión Cívica Radical du président Yrigoyen), qui avait commencé, depuis 1916, à assumer l’existence d’un passé esclavagiste à l’époque coloniale et donc celle d’une culture portée par les descendants d’Africains toujours présents dans la population argentine.

Le tango Tinta Roja (encre rouge) est l’un de ses autres grands succès (sur des vers de Cátulo Castillo, cette fois).

L’œuvre de Piana este mal connue du grand public, même amateur de tango, parce que le compositeur n’a jamais fondé son propre orchestre et ne figure donc jamais en vedette sur les jaquettes de disque. Son petit-fils, Nacho Piana, lui-même musicien, s’set associé à son épouse, la pianiste japonaise, Shino Onaga, pour présenter le travail de son grand-père dans un livre qui met cette œuvre à la portée de tout un chacun.

L’ouvrage est publié chez Mil Campanas. Página/12 le présente ce matin dans son supplément culturel quotidien.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

vendredi 14 octobre 2022

Hommage à Tita Merello au Teatro Astral [à l’affiche]


Depuis le 12 octobre dernier, le Teatro Astral, Corrientes 1639, une des grandes salles du centre de Buenos Aires, dans le quartier de Balvanera, propose un spectacle musical consacré à la figure de la chanteuse et actrice Tita Merello intitulé Experencia Tita, llamarada pasional (expérience Tita, appel de la passion).

Dans cette comédie musicale, les différentes facettes intimes et professionnelles de l’artiste sont incarnés par quatre interprètes différentes qui recomposent une figure devenue mythique, celle de la femme du peuple, une sorte de titi faubourienne qui serait à Buenos Aires ce que Piaf est à Paris.

photo Juano Tesone

Clarín offre ce matin sur une page entière de son édition papier une critique du spectacle suivie d’une interview des quatre comédiennes tandis que le Grupo Octubre (Página/12) a préféré interviewé l’une d’entre elles sur les ondes de sa radio, AM 750.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

découvrir les pages consacrées à Tita Merello sur l’encyclopédie en ligne Todo Tango (avec enregistrements à écouter)

mercredi 20 juillet 2022

Une Cour Suprême « Cuesta Abajo » [Actu]

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Avant-hier, Cristina Kirchner a publié une véritable catalinaire dirigée contre la Cour suprême. Elle la critique pour ses inquiétants penchants partisans qui visent, selon elle, à mettre en difficulté toujours les mêmes, les gens de gauche, tandis que l’institution protège les personnalités de droite. Or, au vu de la dernière décision de la Cour, on ne peut pas donner tort à la vice-présidente.

Dans une déclaration publique, le président Alberto Fernández, dont elle ne se lasse pas de savonner la planche depuis plus d’un an, lui a donné raison et a rappelé qu’une réforme radicale de l’institution judiciaire en Argentine restait à faire pour en finir avec les appartenances idéologiques des magistrats et la partialité de leurs décisions. C’était une réforme qu’il avait voulu lancer dès le début de son mandat, intervenu pendant l’été, comme d’habitude. Or dès la rentrée suivante, en mars 2020, l’extrême urgence se déplaça d’un coup sur le terrain sanitaire. La réforme judiciaire n’a jamais vraiment vu le jour malgré plusieurs tentatives de la remettre sur les rails.

Ce matin, tous les quotidiens commentent cette prise de position présidentielle qui fait apparaître le chef d’État comme soumis aux diktats souvent très contestables de sa vice-présidente, que l’on dit prête désormais à présenter sa candidature l’année prochaine pour reprendre la Casa Rosada d’assaut.

Página/12, journal de gauche sympathisant de Cristina même s’il tâche de ne pas couler le président, en fait sa une en forme d’allusion tanguera… Le titre pastiche en effet un célèbre vers d’un des derniers tangos du répertoire de Carlos Gardel, le très émouvant Cuesta abajo (comprenez « sur une mauvaise pente ») (1). Le gros titre parle de « la honte d’avoir été et d’être toujours » tandis que le poète Alfredo Le Pera, dernier partenaire de création de Gardel, qui mourut avec lui lors de cet accident fatal sur la piste de l’ancien aérodrome de Medellín, en Colombie, en juin 1935, a écrit :

Si arrastré por este mundo
la vergüenza de haber sido
y el dolor de ya no ser.

Si dans ce monde j’ai traîné avec moi
la honte d’avoir été
et la douleur de ne plus être
Traduction © Denise Anne Clavilier


Et pan, en pleine figure !

Le ton des autres journaux, acquis à la droite, est très différent. Je vous laisse juger. Tous les quotidiens ont toutefois ce point en commun qu’ils consacrent tous plusieurs pages à cette information.

Si vous voulez écouter Cuesta abajo, le voici sur l’encyclopédie en ligne du tango (en langue espagnole) Todo Tango.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :


Ajout du 27 juillet 2022 :
Diverses associations de droits de l’homme ont porté plainte devant les instances de l’ONU contre la Cour suprême argentine pour ses récentes positions partiales.
Pour aller plus loin :
lire cet article de Página/12

Ajout du 5 août 2022 :
Depuis quelques jours, plusieurs personnalités et associations passent à l’action en demandant la déchéance des juges qui forment la Cour suprême. Des plaintes officielles sont portées devant le Congrès.
Pour aller plus loin :
lire l’article d’hier dans Página/12 sur la démarche d’organisations de juristes et de défenseurs de l’État de droit auprès du Congrès
lire l’article de Página/12 de ce matin sur le présentation de la démarche que vient de faire en conférence de presse le prix Nobel de la Paix argentin Adolfo Pérez Esquivel, ni plus ni moins.
Le reste de la presse quotidienne n’en parle même pas.



(1) Cuesta abajo fait partie du corpus de chansons que je présente dans le texte et en traduction française dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru aux Éditions du Jasmin et toujours disponible chez l’éditeur (boutique en ligne) et en commande auprès de n’importe quel libraire qui aime son métier.

mercredi 15 juin 2022

Néstor Marconi cumple hoy - les 80 bougies de Néstor Marconi – Article n° 7000 [Actu]


Aujourd’hui, le bandonéoniste, compositeur et chef d’orchestre Néstor Marconi, qui a, entre autres, repris il y a plusieurs années une partie de la direction de la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce, souffle ses 80 bougies.

A l’occasion, Página/12 lui consacre l’une de ses pages culturelles et pour ma part, je vous invite à aller le découvrir sur la page qui lui est dédiée dans l’encyclopédie en ligne argentine 100 % tango, Todo Tango, qui propose des enregistrements à foison.

Bon anniversaire, Maestro !
Feliz cumpleanos

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

samedi 29 mai 2021

Chocobar s’en sort libre comme l’air [Actu]

L'information est traitée à travers la photo principale
qui montre le condamné dans la rue du tribunal
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On attendait le verdict dans le procès attenté à Luis Chocobar, ce policier qui, se trouvant en repos et en dehors de sa juridiction, a tué un délinquant qui lui tournait le dos et s’enfuyait et qui, en outre, en récompense de son acte qui brillait par sa lâcheté, avait été reçu en 2017 avec tous les honneurs au palais présidentiel par le président Mauricio Macri, aujourd’hui dans l’opposition.

En première instance, la sentence se révèle très légère eu égard à la gravité des faits. Il est reconnu coupable (c’est déjà ça) mais il n’écope que de deux ans de prison avec sursis assortis de cinq ans d’interdiction d’exercer une fonction publique (il ne pourra plus être employé par l’État pendant ce temps, que ce soit au niveau fédéral, provincial ou municipal).

Photo centrale à la une de La Nación
"Chocobar condamné mais il n'ira pas en prison"
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L’homme est ressorti du tribunal et dehors il a été accueilli par une assez grosse foule de sympathisants qui l’ont chaleureusement acclamé. Il ne regrette rien de l’affaire qui a coûté la vie à un jeune qui n’avait pas encore 18 ans, mort d’une balle dans le dos, après avoir agressé à l’arme blanche un touriste à qui la médecine argentine a rendu toute sa santé.

Jamais en retard d’un propos provocateur alors que la campagne électorale de mi-mandat bat déjà son plein, l’ancien président Mauricio Macri et la présidente de son parti, Patricia Bullrich, se sont précipités pour dire tout le mal qu’ils pensaient de cette décision de justice et regretter qu’un homme « qui a fait son devoir en protégeant les honnêtes gens » ait été condamné par un tribunal argentin. Pourtant, l’ancien policier a bel et bien été reconnu coupable d’avoir précisément fait dans ces circonstances un usage abusif de la notion de devoir professionnel.

Article secondaire à la une de Página/12
"Faites attention parce qu'il est libre"
Une citation de Chorra, un grand classique du tango,
que l'on doit au génie de Enrique Santos Discépolo
(Je l'ai traduit dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins)
L'image montre l'étreinte que Patricia Bullrich est allée donner à l'ex-policier
et oubliez les gestes barrières

Elle aussi mécontente de cette décision, la défense du condamné a déjà fait savoir qu’elle entendait faire appel pour obtenir la relaxe pure et simple et que cette affaire irait, si besoin était, jusqu’à la Cour suprême. Stupéfiante et consternante impudence !

Une de La Prensa, hier.
Le verdict est suggéré en haut à droite
et il est faux : Chocobar a été reconnu coupable
En gros titre, en rouge : "Des chiffres qui font froid dans le dos"
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Les organismes de droits de l’homme sont vent debout contre ce blanc-seing donné à la violence policière dans un État de droit. Les journaux quant à eux sont surpris et même à droite, on ne cautionne pas vraiment ce laxisme, sauf La Prensa, qui avait titré hier, avant que le verdict ne soit connu, que Chocobar était tout à fait innocent (« reinocente »). Et c’est un journal catholique !

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12 (qui en publie une demi-douzaine sur le sujet)
lire l’article de La Prensa aujourd’hui
lire l’article de Clarín qui essaye tant bien que mal de ne fâcher personne
lire l’article de La Nación qui se demande ce qu’il faut faire lorsqu’un malfaiteur armé prend la fuite.

Ajouts du 30 mai 2021 :
lire cet article de Página/12 sur les réactions du secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme
lire cet article de Página/12 sur la version corporatiste des faits réaliser pour défendre l'ancien policier, rejetée par l'instruction et publiée à la veille du verdict pour tâcher de faire pression sur la cour

Ajout du 13 juin 2021 :
lire cet article de Clarín (Chocobar demande la révision de son procès et espère passer devant un jury populaire)