vendredi 16 juin 2023

Inflation de mai : on a connu pire mais il n’y a toujours pas de quoi pavoiser [Actu]

La photo relate une marche en hommage à
une nouvelle victime de féminicide dans la province de Chaco
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Synthèse du rapport sur l'inflation en mai
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Avec une moyenne générale nationale de 7,8 % en mai, l’inflation semble ralentir sa montée folle entamée il y a un an environ. Le mois précédent, l’inflation mensuelle avait atteint un taux de 8,4 %.

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En cumul sur douze mois, l’Argentine souffre donc maintenant d’un taux annuel supérieur à 114 % et ce chiffre ne cesse d’augmenter au fil des mois. Une catastrophe en tout temps mais particulièrement en année électorale où l’on peut craindre que une partie des électeurs perdent leur calme. Or le paysage politique est explosé mille morceaux : la division est dans tous les camps et dans aucune formation, on ne voit surgir de personnalité dont on puisse d’ores et déjà imaginer qu’elle pourrait être à la hauteur de la situation. Bref, il n’y a pas de présidentiable sérieux en vue.

Les variations du taux d'inflation dans le temps et l'espace
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En mai, la répartition des prix sur les différents postes de dépense montre que la nourriture est parmi les postes les plus sages et que tout ce qui touche à la maison (énergie, eau, loyer et prix à l’achat) mêle le bal avec un taux (en entrée d’hiver) de 11,9 % en moyenne nationale. Dans trois régions, ce poste accuse des augmentations dont on peut dire sans exagérer qu’elles sont démentielles : 30,8 à Buenos Aires et sa banlieue, 23,7 dans las pampas centrales et 26,8 dans le semi-désert de Cuyo (provinces de Mendoza, San Juan et San Luis), qui est pourtant le verger du pays.

Synthèse des variations régionales
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Heureusement, le prix de la viande semble ralentir, pour une fois, la monté des prix pour l’ensemble de la nourriture (hors alcool).

L’ensemble de ces niveaux rend difficile toute projection dans l’avenir pour la classe moyenne, sans parler de la quasi-moitié de la population qui vit au niveau du ou sous le seuil de pauvreté.

"Dis-moi avec qui tu es" dit le gros titre
avec ces deux alliances et ces deux logos
à gauche : le nouveau nom du camp péroniste
"Union pour la Patrie"
(en lieu et place de "Front de Tous")
Les péronistes ont choisi un champ lexical
qui renvoie à une tradition qui appartient maintenant au centre-droit
On n'y comprend plus rien
L'inflation fait l'objet d'un petit titre en haut à gauche
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Ces chiffres ont été publiés mercredi et ont fait la une des journaux nationaux hier, malgré l’actualité politique : Cristina Kirchner a fini par faire son choix et a dû laisser deux candidats se disputer l’honneur de représenter la gauche péroniste à l’élection présidentielle. Il s’agit de Wado de Petro, l’actuel ministre de l’Intérieur, dont on dit qu’il est son candidat, et de Daniel Scioli, l’ancien vice-président de Néstor Kirchner, ancien gouverneur de la province de Buenos Aires et actuel ambassadeur au Brésil, dont tout porte à croire qu’il est soutenu par le président Alberto Fernández, qui a renoncé à briguer un second mandat. Les urnes rendront leur verdict entre les deux à la fin du mois d’août, lors des primaires obligatoires pour tous les candidats et tous les partis, les PASO.

© Denise Anne Clavilier


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