Finalement, après la publication officielle des deux candidats de Unión por la Patria (ex-Frente de Todos), le ministre de l’Intérieur, Eduardo "Wado" de Pedro, et un ancien vice-président puis gouverneur de la province de Buenos Aires, Daniel Scioli, c’est finalement le ministre de l’Economie, Sergio Massa, qui portera les couleurs du péronisme de gauche, avec pour candidat au poste de vice-président, l’ancien ministre de la Défense, Agustín Rossi (Rossi occupe aujourd’hui les fonctions de Jefe de Gobierno, qui se situent entre celles de Premier ministre et celles de Secrétaire-Général de la Présidence dans les institutions françaises).
Il n’y aura donc pas besoin de départager les candidats lors des primaires, les PASO de la mi-août. Il lui suffit de faire un bon score et d’arriver si possible avant le premier candidat de la droite libérale.
On est à quelques jours de la clôture des candidatures et du début de la campagne électorale officielle pour ce premier round que représentent les PASO. Sans aucun doute possible, Massa était le meilleur présidentiable de ce camp. C’est lui qui a la plus forte notoriété et la plus belle trajectoire. En revanche, il va être fortement handicapé pur ne pas dire plus par les chiffres de l’inflation et de la pauvreté dont il porte la responsabilité politique depuis deux ans. L’effet de surprise est donc peut-être son meilleur atout dans des circonstances aussi difficiles.
De toute évidence, pendant les dernières heures, pendant que Prigojine lançait son coup de force à la frontière russo-ukrainienne et stupéfiait le monde, cette nomination a été arrachée de haute lutte à Cristina Kirchner qui aura tout fait jusqu’au dernier moment pour pousser son poulain, le ministre de l’Intérieur, qui a depuis renoncé à sa candidature, comme l’a fait son compétiteur, Daniel Scioli. De toute évidence, ce qui vient de se passer correspond à une défaite pour Cristina et comme elle n’est candidate à rien pour les deux années à venir, on peut se demander si sa carrière politique n’est pas en train de prendre vraiment fin. Massa ne manque en effet ni de charisme ni de capacités. Il est encore jeune et de toute évidence, il en veut et il obtient ce qu’il veut. Il s’était imposé à la présidence de la chambre au début du mandat, puis il a arraché à la majorité la constitution de son super-ministère et enfin il se bat toute la journée d’hier et une partie de la nuit pour se faire nommer candidat à la présidence au tout dernier moment… Costaud !
"Cristina a dû céder et le tandem de la majorité sera Massa-Rossi", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Le coup de tonnerre est tel qu’il éclipse complètement dans les journaux argentins les événements en cours à Rostov sur le Don, Voronej et Moscou, même dans les colonnes de Página/12, un quotidien qui est resté poutinien malgré les dix-huit mois de guerre épouvantable sur le sol ukrainien.
A l’heure où je publie cet article, toutes les unes ne sont pas encore disponibles. Je reviendrai donc sur les illustrations dans la suite de la journée s’il y a lieu.
Pour aller plus loin :