mercredi 24 juillet 2024

Trêve olympique sur Barrio de Tango [ABT]

Trocadéro, Seine, Tour Eiffel et Champs de Mars
avec les installations olympiques


Depuis le 13 juillet dernier, l’actualité argentine est tout à fait démoralisante : récession économique que le gouvernement prétend cacher sous des cris de victoire, retour d’institutions qui ont brillé de mille feux sous les régimes dictatoriaux qui ont émaillé le 20e siècle argentin, menaces pesant sur les services publics et les ressources naturelles, prêtes à être livrées au plus offrant à des capitaux étrangers, vaine recherche du gouvernement pour trouver des dollars.…

De manière discontinue mais bien réelle, ce pays cherchait et trouvait parfois un chemin original vers le développement et la démocratie jusqu’à ce que soit élu en novembre dernier cet énergumène mégalomane, grossier, tyrannique, violent et symboliquement incestueux qui s’efforce de détruire tout ce que les Argentins ont pu construire depuis un peu plus d’un siècle.

Mileí se veut l’ennemi de l’État (auquel il a pourtant prêté serment le 10 décembre dernier) et ne cache pas vouloir le détruire. Il paraît en bonne voie pour y parvenir.

Pour la première fois depuis que ce blog existe, depuis juillet 2008, je vais prendre un vrai break pendant cette période particulière où la France accueille les Jeux olympiques d’été pour la première fois depuis un siècle exactement et cette interruption réelle des publications sur Barrio de Tango correspondra aussi à un temps d’étude, comme à chacune des pauses rédactionnelles que j’ai respectées tous les ans en janvier-février et en août-septembre. Cette fois-ci, je regarde vers l’Ukraine, un pays passionnant qui connaît les mêmes enjeux d’histoire, de mémoire et d’indépendance avec un décalage dans le temps puisque sa liberté ne date que de 1991. La langue est magnifique, la littérature abondante comme la culture populaire et l’histoire est plus que riche tout au long d’un peu plus de mille ans.

D’ici la mi-septembre qui verra la reprise de mes articles, je laisse mes fidèles lecteurs avec une abondante ressource sur l’Argentine, sa culture populaire et sa vie quotidienne, grâce aux archives de ce blog, à ses mots clés et à l’organisation chronologique des entrées diverses et variées qu’il contient.

Bon été. Bons jeux. Belles médailles à tous ceux qui en décrocheront une.

© Denise Anne Clavilier

vendredi 12 juillet 2024

Exit le président du festival de cinéma de Mar del Plata [Actu]

Le morse est le symbole de la ville de Mar del Plata
comme celle de son festival de cinéma


Le Festival international de Cinéma de Mar del Plata, le seul festival de catégorie A en Amérique du Sud, vient de perdre son président, alors que sa nouvelle édition doit avoir lieu en novembre comme tous les ans. Fernando Juan Lima était en désaccord sur à peu près tout avec l’actuel gouvernement et ne pouvait plus assumer sa mission.

Le président de l’INCAA, l’institut national du cinéma et des arts audiovisuels, qui produisait naguère le festival et soutenait toute la production cinématographique nationale mais dont toutes les missions lui ont été ôtées au début du mandat de Mileí, a décidé de ne pas renouveler son contrat qui arrivait à échéance au bout de quatre ans.

Fernando Juan Lima, ex-président du festival de Cinéma de Mar del Plata

En fait, le festival est de plus en plus clairement en danger. A travers l’INCAA, l’État fédéral a annoncé, il y a quelques semaines, qu’il ne financerait plus la manifestation, qu’il abandonnait au privé, et ce limogeage soudain sans remplaçant à quatre mois de l’événement finit de confirmer les pires doutes sur sa tenue.

Il semble en effet impossible de réunir à temps les fonds privés nécessaires à la prochaine édition dans le chaos économique et social qui s’est abattu sur l’Argentine en décembre dernier.

La culture et le soft-power n’intéressent décidément pas ce gouvernement de vandales qui ne respecte que l’argent. Même l’amorce de la saison estivale qui permet aux infrastructures touristiques de Mar del Plata de faire le plein et une bonne partie de leur recette annuelle manque de convaincre ces pouvoirs publics de l’utilité de ce festival ! Vous imaginez la tenue du Festival de Cannes menacée à la fin d’un mois de janvier ?

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

La justice protège la CONADI [Actu]

L'info est traitée en haut au centre, avec une photo
de la conférence de presse donnée par Abuelas de Plaza de Mayo
"Un frein au négationnisme", dit le titre
En dessous : un article contre les théories sécuritaires
de la ministre de la Sécurité, la très droitière Patricia Bullrich
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En première instance, la justice argentine a ordonné de préserver toute la documentation constituée par la CONADI, une commission nationale de recherche sur l’identité, c’est-à-dire de recherche des enfants volés sous la dictature militaire des années 1970.

L’existence de la CONADI est menacée par l’actuel gouvernement argentin, dominé par des militants anti-droits de l’homme (branche Mileí, le président), et des négationnistes des crimes contre l’humanité commis par les Juntes militaires successives entre 1976 et 1983 (branche Villaruel, la vice-présidente, fille d’un officier complice de la dictature).

Cet arrêt de la justice interdit aux pouvoirs publics d’innover dans le fonds documentaire de l’organisme. La CONADI doit fonctionner comme elle fonctionnait sous le gouvernement précédent. Aucune innovation ni en procédure ni en tri des documents (car ce tri pourrait conduire à la destruction des archives).

Seul Página/12 se fait écho de cette information ce matin, pour ne pas changer.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lundi 8 juillet 2024

Le renversement électoral français à la une de la presse des antipodes [ici]

Belle photo de la place de la République à Paris
vue depuis le piédestal de la statue centrale
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Le succès électoral de la gauche unie, la défaite relative mais néanmoins incontestable de Macron et la déception du RN font la une des journaux en Argentine comme la forte montée du RN l’avait fait la semaine dernière, après le premier tour.

Un gros titre consacré aux embrassades théâtrales
entre Mileí et Bolsonaro dans un meeting de l'extrême-droite
sud-américaine hier au Brésil
En bas : "La gauche a fait la fête"
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A son habitude, c’est Página/12 qui a fait le plus gros effort d’imagination pour créer une une originale et traductrice de l’événement qui s’est produit hier en France.

Même choix éditorial pour Clarín
La France est traitée en haut à droite
avec une photo de Mélenchon saluant les militants
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Dans l’ensemble, dans la presse, c’est la surprise qui domine (la veille, les journaux donnaient Le Pen gagnante) ainsi que la figure de Jean-Luc Mélenchon, qui cherche certes à s’imposer dans le paysage mais qui est est bel et bien rejeté de tous, à part une poignée de personnes parmi les élus ou les réélus LFI.

La Nación suit une stratégie différente :
Gros titre sur la rencontre des deux apprentis
dictateurs au Brésil en haut, sans photo
et en bas, la France, représentée par cette photo
d'un Mélenchon particulièrement désagréable
La Nación n'est pas vraiment un journal de gauche
et ce choix le montre pleinement
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Dans les colonnes de Página/12, on sent un immense soulagement, comme on le trouve aussi exprimé dans la presse européenne en général.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

vendredi 5 juillet 2024

Les Grands-Mères et les syndicats ont rempli la place de Mai [Actu]

"Tôt ou tard, nous sortirons de la pénombre",
dit le gros titre citant le discours de Estela de Carlotto
(assise et toute de rouge vêtue, à côté de Pérez Esquivel)
En haut : l'explosion du parti libéral de Mauricio Macri
qui préfère le saborder à le fusionner avec celui du président
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Hier, jeudi, c’était le jour traditionnel de la semaine où dans l’après-midi, les Mères (Madres) et les Grands-Mères (Abuelas) de la Place de Mai font leur ronde autour de la Pyramide de Mai, qui symbolise la liberté depuis le 25 mai 1811, au premier anniversaire de la Révolution de Mai qui instaura le principe de l’État de droit.

La présidente de Abuelas de Plaza de Mayo, Estela de Carlotto, avait appelé à les rejoindre dans leur manifestation hebdomadaire pour exiger du gouvernement le maintien en fonctionnement des institutions d’État qui mènent les recherches concernant les disparus de la Dictature : les adultes enlevés et exécutés et les enfants arrachés à leurs parents pour être le plus souvent donnés en adoption illégale à des familles les unes de bonne, les autres de mauvaise foi, sous un faux état-civil. Ce qui constitue un crime contre l’Humanité et est poursuivi comme tel par la justice fédérale.

Le Prix Nobel de la paix Adolfo Pérez Esquivel les a rejointes sur la scène montée à l’extrémité ouest de la place, pour faire face au palais présidentiel.

Par ailleurs, les syndicats avaient appelé à la grève pour protester contre les vagues successives de licenciements d’agents de l’État qui laissent presque paralysés à présent des pans entiers du secteur non-marchand, dont la culture, les médias public, la recherche, l’enseignement supérieur, la santé, le droit des femmes et bien entendu la poursuite de l’activité judiciaire en faveur des victimes de la Dictature et contre les bourreaux encore en vie.

Sans surprise, ce matin, seul Página/12 faisait écho à ce double événement, les autres quotidiens préférant mettre l’accent sur d’autres sujets (abordés pourtant aussi par le journal de gauche).

Ce soir commence un long week avec le pont de lundi. Mardi prochain, l’Argentine célèbrera en effet sa fête de l’Indépendance, la première sous le mandat de ce président qui dit ouvertement qu’il veut détruire l’État que les Argentins se sont efforcés de construire depuis plus de deux cents ans maintenant. Et c’est ce qu’il est en train de faire.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 sur les déclarations des associations des droits de l’homme
lire l’article de Página/12 sur la manifestation des travailleurs sur Plaza de Mayo.

mercredi 3 juillet 2024

L’Argentine a son scandale PPDA [Actu]

Photo de groupe prise hier par Maximiliano Faila
après la conférence de presse au Sénat


Les survivantes sont journalistes (parfois stagiaires au moment des faits), étudiantes, agentes universitaires et même voisine de palier de l’agresseur. Lequel avait même dû quitter l’université où il enseignait au milieu des années 1990 lorsqu’un premier scandale avait éclaté.

Hier, dix-neuf femmes de plusieurs générations, réunies par le collectif féministe professionnel Journalistes Argentines, se sont présentées ensemble, à visage découvert, dans un salon du Sénat à Buenos Aires, pour accuser d’attentats à la pudeur, de harcèlement sexuel et de viols tout au long d’une carrière de trente ans, un très grand nom du journalisme argentin, Pedro Brieger.

A l’université où il enseigne la sociologie, l’homme fait figure de ponte. Il a travaillé comme journaliste dans à peu près tous les titres prestigieux de la presse écrite et il a animé des émissions à la radio et à la télévision, tant dans le privé que le public, à gauche comme à droite.

Les 19 journalistes ont publié un rapport où elles ont consigné tous les éléments selon un schéma similaire à celui que l’on voit se déployer en France contre des célébrités artistiques, médiatiques et universitaires en fin de carrière. Elles publient leur texte au moment où le gouvernement national ne cache pas son hostilité au féminisme et titille même l’idée de revenir en arrière sur les droits acquis par les femmes pendant quarante ans de démocratie continue depuis 1983.

Il y avait une petite place sur la première page
Clarín l'a leur a donnée
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Bien entendu, comme tous ses homologues avant lui partout dans le monde, l’intéressé nie les faits, et jure ses grands dieux qu’il a toujours respecté une femme qui lui disait non. Et bien entendu aussi, le caractère délictueux et criminel de ses comportements était largement connu dans le milieux où il exerçait ses diverses professions.

Cette première série de dénonciations en a immédiatement entraîné d’autres : à l’Université de Buenos Aires, une institution beaucoup plus prestigieuse que celle qui l’avait viré (Universidad Belgrano), où Brieger occupe une chaire de sociologie du Moyen-Orient qu’on n’aurait jamais dû lui confier avec un tel passé, des femmes se sont senties encouragées à révéler elles aussi ce que cet homme leur avait imposé. Il a d’ores et déjà été banni de quelques programmes audiovisuels dont il avait la responsabilité. La profession bouge.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12
lire l’article de Clarín, le seul des quatre grands journaux nationaux à avoir trouvé une petite place à cette information sur la une de ce matin
lire l’article de La Nación

mardi 2 juillet 2024

Les limogeages touchent désormais les soignants d’un grand hôpital de Buenos Aires [Actu]

"La machine à licencier", dit le gros titre d'aujourd'hui
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En plein hiver, le gouvernement de Mileí vient de mettre à la porte 88 agents de l’hôpital Posadas à Buenos Aires dans le cadre du gros « dégraissage » qui touche en ce début juillet 5 000 personnes.

Parmi les travailleurs ainsi remerciés, se trouve l’unique biologiste qui faisait les analyses hémato-ontologiques de l’établissement et une pathologiste (médecin légiste).

Les agents licenciés ont entre cinq mois et vingt d’ans d’ancienneté. Parmi eux, de nombreux soignants : médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, etc.

Jeudi, l’hôpital sera en grève et un autre arrêt de travail d’une journée est prévu au cours de la semaine prochaine, qui sera aussi celle de la seconde fête nationale, le 9 juillet, anniversaire de la déclaration d’indépendance de 1816.

Par ailleurs, le secteur de la mémoire [des crimes contre l’humanité] est lui aussi touché par cette vague de licenciements : des chercheurs travaillant sur les archives des droits de l’homme ou dans l’archéologie des lieux de détention et de torture sous la dictature militaire font partie de la charrette d’hier. Ils appellent eux aussi à une manifestation dans le centre de Buenos Aires jeudi prochain, le jour traditionnel de la ronde des Mères de la Place de Mai autour du monument à la liberté.

© Denise Anne Clavilier
www.barrio-de-tango.blogspot.com


Pour aller plus loin :

Télam devient une simple agence de publicité [Actu]

Le local de Télam dans le quartier de San Telmo
(foto Télam)


L’ancienne agence de presse nationale argentine a cessé d’exister comme cela était annoncé depuis l’été, quand d’un coup, un beau matin de rentrée, les locaux ont été cernés par la police avec interdiction pour les salariés d’y pénétrer sous quelque prétexte que ce soit.

Hier, au petit matin, à l’heure où paraît le journal officiel de la République argentine, Télam est devenue une agence de publicité et de propagande, selon la terminologie complète officielle, qui produira et commercialisera du contenu publicitaire pour des clients privés. Sachant que le terme propaganda en Amérique latine veut dire « publicité » (il n’a pas nécessairement la dimension politique dictatoriale que nous lui donnons en français). Il s’agit d’une société privée qui appartient à l’État et qui va lui rapporter des sous.

Voilà donc l’Argentine privée d’un autre outil de soft-power : une agence de presse comme tous les pays souverains en ont une. Le pays vient de passer tout près de perdre aussi son service public audiovisuel, sauvé in extremis de la privatisation par des concessions qu’il a fallu faire pour obtenir à la Chambre basse le vote de la loi dite Bases qui va permettre de privatiser une bonne partie du reste. Il n’est pas dit d’ailleurs que le service public de l’audiovisuel, comme la compagnie aérienne nationale et la compagnie pétrolière, n’aient pas gagné un simple répit avant bradage un peu plus tard.

Et que vont devenir les archives de l'agence de presse ? Les articles et les photos ? Les innombrables photos qui documentent la vie argentine depuis environ 80 ans ?

Et pendant ce temps, Mileí est en goguette au Brésil, aux frais du contribuable, comme toujours, pour surtout ne pas y rencontrer Lula mais pour tomber dans les bras de son pote, Jair Bolsonaro, sur qui plane un risque d’emprisonnement pour le rôle qu’il a joué dans la tentative de coup d’État d’il y a un an et demi !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lundi 1 juillet 2024

La catastrophe politique française dans la presse argentine [ici]

"Un vote entre la rage et la déception a donné
un triomphe historique à Le Pen en France",
dit le gros titre
Notez le choix anxiogène des photos
qui laisse entendre qu'il y a eu des émeutes
(qui pourtant n'ont pas eu lieu cette nuit)
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L’actualité politique et médiatique est si chargée en Argentine que, sur les unes de la presse nationale, elle a quelque peu atténué le traitement du scrutin français : un fait divers atroce concernant la disparition tragique d’un enfant retient l’attention de tous depuis dix jours, un champion d’échecs argentin de dix ans, le choix hier par l’Uruguay de son candidat unique de la gauche en vue de l’élection présidentielle à venir (il a toutes les chances d’être élu) tandis que Mileí continue à chambouler tout le paysage politique, social, économique, culturel et diplomatique au point que le PRO (le parti libéral de Macri) a de grandes chances de se faire absorber par l’extrême-droite (à moins que ce ne soit le contraire) et que, pour la première fois, l’Argentine ne sera pas représentée par le chef de l’État le 8 juillet prochain à Asunción au sommet du MERCOSUR (parce que Mileí ne veut pas rencontrer Lula qu’il persiste à insulter aussi grossièrement qu’il le peut tout en continuant à fréquenter publiquement Jair Bolsonaro). Et pour couronner le tout, ce 1er juillet est aussi le cinquantième anniversaire de la mort de Perón dont tout le monde reconnaît aujourd’hui qu’il a laissé une empreinte indélibile dans l’histoire et la mémoire du pays.


Dans ce contexte pour le moins dense et bousculé, que le premier tour des législatives anticipées en France figure tout de même sur plusieurs unes nous indique assez bien la gravité de la situation dans laquelle hier notre pays a plongé. Página/12, le journal de gauche, se désole de la venue de « la nuit sur le pays des lumières », reprenant, en le sachant ou sans le savoir, les accents de Churchill alors que la France venait de rendre les armes en 1940 :

En haut, à droite du dessin :
"La nuit vient sur le pays des lumières", dit le titre en bleu
Plus à droite : le cinquantenaire de la disparition de Perón

Faith is given to us, to help and comfort us when we stand in awe before the unfurling scroll of human destiny. And I proclaim my faith that some of us will live to see a fourteenth of July when a liberated France will once again…stand forward as the champion of the freedom and the rights of man. When the day dawns, as dawn it will, the soul of France will turn with comprehension and kindness to those Frenchmen and Frenchwomen, wherever they may be, who in the darkest hour did not despair of the Republic. 14 July 1940, Bastille Day


La foi nous est donnée pour nous aider et nous réconforter lorsque nous sommes épouvantés en voyant s’ouvrir devant nous le livre de la destinée humaine. Je crois fermement, je le proclame, que certains d’entre nous vivront pour voir un [autre] 14 Juillet lorsque la France se tiendra de nouveau debout comme la championne de la liberté et des droits de l’homme. Quand le jour se lèvera, car il finira par se lever, l’âme de la France se tournera avec une généreuse bonté vers ces Français et ces Françaises, où qu’ils pourront se trouver, qui, à l’heure des plus épaisses ténèbres, n’auront pas désespéré de la République. 14 Juillet 1940
Traduction © Denise Anne Clavilier
(Texte extrait du site Internet
de la International Churchill Society).


Clarín consacre trois pages à l’évènement, les pages 3 à 5 de son édition imprimée du jour, et n’hésite pas à poser la question de la relation qui existe désormais en France entre démocratie et république.

"L'extrême-droite progresse",
dit le gros titre en vert
En haut : "pas de nouvelle de Loan"
dit le gros titre au sujet du gamin de trois ans qui a disparu
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Quant à La Nación, elle analyse « l’erreur de calcul » d’Emmanuel Macron et ses effets délétères sur le futur politique de notre pays.

Tous savent de quoi ils parlent après ces sept mois de gouvernement prétendument libertaire qui écarte chaque jour un peu plus l’Argentine de l’État de droit et des relations diplomatiques harmonieuses avec ses voisins et ses partenaires.

L'actualité française est traitée en haut de la colonne de droite
"France : l'extrême-droite se trouve aux portes du pouvoir"
En photo : le jeune maître des échecs
(qu'on ne voit jamais sourire)
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En faisant ma revue de presse puis en écrivant cet article, j’écoutais comme tous les jours la télévision ukrainienne. J’ai déjà entendu trois articles de fond sur cette actualité française : une prise d’antenne en direct de la correspondante permanente à Bruxelles de Radio Sloboda (Radio Liberté), s’exprimant devant le siège de la Commission, une très longue interview d’un politologue invité sur le plateau du journal et un article d’analyse de ce qu’est le RN et son duo de ténors, avec recours aux archives montrant une Marine Le Pen éclatant de fierté et si cordialement reçue au Kremlin par vladimir poutine (les Ukrainiens ne mettent plus de majuscule au nom de leur bourreau)...

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire le billet d’opinion de Clarín (l’article majeur disponible en ligne est repris du New York Times, donc autant lire le NYT dans ce cas)