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"Un vote entre la rage et la déception a donné un triomphe historique à Le Pen en France", dit le gros titre Notez le choix anxiogène des photos qui laisse entendre qu'il y a eu des émeutes (qui pourtant n'ont pas eu lieu cette nuit) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
L’actualité politique et
médiatique est si chargée en Argentine que, sur les unes de la
presse nationale, elle a quelque peu atténué le traitement du
scrutin français : un fait divers atroce concernant la
disparition tragique d’un enfant retient l’attention de tous
depuis dix jours, un champion d’échecs argentin de dix ans, le
choix hier par l’Uruguay de son candidat unique de la gauche en vue
de l’élection présidentielle à venir (il a toutes les chances
d’être élu) tandis que Mileí continue à chambouler tout le
paysage politique, social, économique, culturel et diplomatique au
point que le PRO (le parti libéral de Macri) a de grandes chances de
se faire absorber par l’extrême-droite (à moins que ce ne soit le
contraire) et que, pour la première fois, l’Argentine ne sera pas
représentée par le chef de l’État le 8 juillet prochain à
Asunción au sommet du MERCOSUR (parce que Mileí ne veut pas
rencontrer Lula qu’il persiste à insulter aussi grossièrement
qu’il le peut tout en continuant à fréquenter publiquement Jair
Bolsonaro). Et pour couronner le tout, ce 1er juillet est
aussi le cinquantième anniversaire de la mort de Perón dont tout le
monde reconnaît aujourd’hui qu’il a laissé une empreinte
indélibile dans l’histoire et la mémoire du pays.
Dans
ce contexte pour le moins dense et bousculé, que le premier tour des
législatives anticipées en France figure tout de même sur
plusieurs unes nous indique assez bien la gravité de la situation
dans laquelle hier notre pays a plongé. Página/12, le
journal de gauche, se désole de la venue de « la nuit sur le
pays des lumières », reprenant, en le sachant ou sans le
savoir, les accents de Churchill alors que la France venait de rendre
les armes en 1940 :
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En haut, à droite du dessin : "La nuit vient sur le pays des lumières", dit le titre en bleu Plus à droite : le cinquantenaire de la disparition de Perón |
Faith
is given to us, to help and comfort us when we stand in awe before
the unfurling scroll of human destiny. And I proclaim my faith that
some of us will live to see a fourteenth of July when a liberated
France will once again…stand forward as the champion of the freedom
and the rights of man. When the day dawns, as dawn it will, the soul
of France will turn with comprehension and kindness to those
Frenchmen and Frenchwomen, wherever they may be, who in the darkest
hour did not despair of the Republic. 14
July 1940, Bastille Day
La
foi nous est donnée pour nous aider et nous réconforter lorsque
nous sommes épouvantés en voyant s’ouvrir devant nous le livre de
la destinée humaine. Je crois fermement, je le proclame, que
certains d’entre nous vivront pour voir un [autre] 14 Juillet
lorsque la France se tiendra de nouveau debout comme la championne de
la liberté et des droits de l’homme. Quand le jour se lèvera, car
il finira par se lever, l’âme de la France se tournera avec une
généreuse bonté vers ces Français et ces Françaises, où qu’ils
pourront se trouver, qui, à l’heure des plus épaisses ténèbres,
n’auront pas désespéré de la République. 14 Juillet 1940
Traduction
© Denise Anne Clavilier
(Texte
extrait du site Internet
de la International Churchill Society).
Clarín
consacre trois pages à l’évènement, les pages 3 à 5 de son
édition imprimée du jour, et n’hésite pas à poser la question
de la relation qui existe désormais en France entre démocratie et
république.
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"L'extrême-droite progresse", dit le gros titre en vert En haut : "pas de nouvelle de Loan" dit le gros titre au sujet du gamin de trois ans qui a disparu Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Quant
à La Nación, elle analyse « l’erreur de calcul »
d’Emmanuel Macron et ses effets délétères sur le futur politique
de notre pays.
Tous
savent de quoi ils parlent après ces sept mois de gouvernement
prétendument libertaire qui écarte chaque jour un peu plus
l’Argentine de l’État de droit et des relations diplomatiques
harmonieuses avec ses voisins et ses partenaires.
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L'actualité française est traitée en haut de la colonne de droite "France : l'extrême-droite se trouve aux portes du pouvoir" En photo : le jeune maître des échecs (qu'on ne voit jamais sourire) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
En
faisant ma revue de presse puis en écrivant cet article, j’écoutais
comme tous les jours la télévision ukrainienne. J’ai déjà
entendu trois articles de fond sur cette actualité française :
une prise d’antenne en direct de la correspondante permanente à
Bruxelles de Radio Sloboda (Radio Liberté), s’exprimant devant le
siège de la Commission, une très longue interview d’un
politologue invité sur le plateau du journal et un article d’analyse
de ce qu’est le RN et son duo de ténors, avec recours aux archives
montrant une Marine Le Pen éclatant de fierté et si cordialement
reçue au Kremlin par vladimir poutine (les Ukrainiens ne mettent
plus de majuscule au nom de leur bourreau)...
©
Denise Anne Clavilier
Pour
aller plus loin :