mardi 2 juillet 2024

Télam devient une simple agence de publicité [Actu]

Le local de Télam dans le quartier de San Telmo
(foto Télam)


L’ancienne agence de presse nationale argentine a cessé d’exister comme cela était annoncé depuis l’été, quand d’un coup, un beau matin de rentrée, les locaux ont été cernés par la police avec interdiction pour les salariés d’y pénétrer sous quelque prétexte que ce soit.

Hier, au petit matin, à l’heure où paraît le journal officiel de la République argentine, Télam est devenue une agence de publicité et de propagande, selon la terminologie complète officielle, qui produira et commercialisera du contenu publicitaire pour des clients privés. Sachant que le terme propaganda en Amérique latine veut dire « publicité » (il n’a pas nécessairement la dimension politique dictatoriale que nous lui donnons en français). Il s’agit d’une société privée qui appartient à l’État et qui va lui rapporter des sous.

Voilà donc l’Argentine privée d’un autre outil de soft-power : une agence de presse comme tous les pays souverains en ont une. Le pays vient de passer tout près de perdre aussi son service public audiovisuel, sauvé in extremis de la privatisation par des concessions qu’il a fallu faire pour obtenir à la Chambre basse le vote de la loi dite Bases qui va permettre de privatiser une bonne partie du reste. Il n’est pas dit d’ailleurs que le service public de l’audiovisuel, comme la compagnie aérienne nationale et la compagnie pétrolière, n’aient pas gagné un simple répit avant bradage un peu plus tard.

Et que vont devenir les archives de l'agence de presse ? Les articles et les photos ? Les innombrables photos qui documentent la vie argentine depuis environ 80 ans ?

Et pendant ce temps, Mileí est en goguette au Brésil, aux frais du contribuable, comme toujours, pour surtout ne pas y rencontrer Lula mais pour tomber dans les bras de son pote, Jair Bolsonaro, sur qui plane un risque d’emprisonnement pour le rôle qu’il a joué dans la tentative de coup d’État d’il y a un an et demi !

© Denise Anne Clavilier


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