vendredi 5 juillet 2024

Les Grands-Mères et les syndicats ont rempli la place de Mai [Actu]

"Tôt ou tard, nous sortirons de la pénombre",
dit le gros titre citant le discours de Estela de Carlotto
(assise et toute de rouge vêtue, à côté de Pérez Esquivel)
En haut : l'explosion du parti libéral de Mauricio Macri
qui préfère le saborder à le fusionner avec celui du président
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Hier, jeudi, c’était le jour traditionnel de la semaine où dans l’après-midi, les Mères (Madres) et les Grands-Mères (Abuelas) de la Place de Mai font leur ronde autour de la Pyramide de Mai, qui symbolise la liberté depuis le 25 mai 1811, au premier anniversaire de la Révolution de Mai qui instaura le principe de l’État de droit.

La présidente de Abuelas de Plaza de Mayo, Estela de Carlotto, avait appelé à les rejoindre dans leur manifestation hebdomadaire pour exiger du gouvernement le maintien en fonctionnement des institutions d’État qui mènent les recherches concernant les disparus de la Dictature : les adultes enlevés et exécutés et les enfants arrachés à leurs parents pour être le plus souvent donnés en adoption illégale à des familles les unes de bonne, les autres de mauvaise foi, sous un faux état-civil. Ce qui constitue un crime contre l’Humanité et est poursuivi comme tel par la justice fédérale.

Le Prix Nobel de la paix Adolfo Pérez Esquivel les a rejointes sur la scène montée à l’extrémité ouest de la place, pour faire face au palais présidentiel.

Par ailleurs, les syndicats avaient appelé à la grève pour protester contre les vagues successives de licenciements d’agents de l’État qui laissent presque paralysés à présent des pans entiers du secteur non-marchand, dont la culture, les médias public, la recherche, l’enseignement supérieur, la santé, le droit des femmes et bien entendu la poursuite de l’activité judiciaire en faveur des victimes de la Dictature et contre les bourreaux encore en vie.

Sans surprise, ce matin, seul Página/12 faisait écho à ce double événement, les autres quotidiens préférant mettre l’accent sur d’autres sujets (abordés pourtant aussi par le journal de gauche).

Ce soir commence un long week avec le pont de lundi. Mardi prochain, l’Argentine célèbrera en effet sa fête de l’Indépendance, la première sous le mandat de ce président qui dit ouvertement qu’il veut détruire l’État que les Argentins se sont efforcés de construire depuis plus de deux cents ans maintenant. Et c’est ce qu’il est en train de faire.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 sur les déclarations des associations des droits de l’homme
lire l’article de Página/12 sur la manifestation des travailleurs sur Plaza de Mayo.