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"Il peut faire la pluie et le beau temps" Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Avec la discrétion et la
délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, sans
l’ombre d’un début de commencement de surmoi ou simplement de
prudence (ou de décence) diplomatique, à l’issue de la rencontre
avec un Javier Mileí d’une veulerie obvie, couché pour ne pas
dire vautré comme un toutou aux pieds de son maître, Trump, lancé
dans un accès de vulgarité politique dont il partage le secret avec
son hôte du jour, a annoncé qu’il retirerait ses billes si Mileí
n’obtenait pas la majorité au Congrès argentin dimanche en huit.
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Caricature de Alfredo Sábat pour La Nación Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Contre la volonté manifestée
par une partie importante de leurs citoyens, qui subissent en ce
moment le shut-down organisé par la majorité MAGA au Congrès, les
États-Unis viennent
d’acheter pour des millions de dollars de pesos afin de remettre la
devise argentine à flot et de rendre service à Mileí, à la veille
des élections (comme Trump avait autrefois cru qu’il rendait
service à son pote Mauricio Macri en le soutenant lui aussi à la
veille de sa réélection… ratée). En pure perte donc cette
fois-ci encore puisque toutes les valeurs argentines se sont à
nouveau effondrées aussitôt après les déclarations du locataire
de la Maison Blanche.
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"Le soutien de Trump s'est transformé en boomerang", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Pour l’opposition, cela a tout
l’air d’un cadeau électoral de première grandeur car rares sont
les Argentins, à droite comme à gauche, qui ont envie de faire de
leur pays et de leur propre vie la proie des États-Unis,
comme à la « belle époque » coloniale de l’Empire
espagnol. L’Argentine dispose de gisements de pétrole et de métaux
rares et on sait ce que Trump veut faire dans ces cas-là, lui qui se
fiche complètement de la souveraineté des États.
Encore faudrait-il même qu’il comprenne le concept !
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"Trump : Mileí a mon soutien plein et entier pour ces élections", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Fait remarquable et qui se fait
de plus en plus fréquent depuis l’arrivée au pouvoir de Mileí,
toute la presse, de gauche comme de droite, titre à peu près dans
le même sens. Personne ne se réjouit d’un tel appui à Mileí…
D’autant que ce n’est pas la première fois dans l’histoire de
l’Argentine que les États-Unis
s’immiscent à visage découvert dans la politique intérieure du
pays. L’exemple que tout le monde garde en tête est celui de
l’élection présidentielle de 1946 lorsque l’ambassadeur
étatsunien, un homme d’affaires peu scrupuleux, comme c’est à
nouveau le cas aujourd’hui, a organisé ouvertement l’opposition
à Juan Domingo Perón pour tenter de faire échouer sa candidature. Résultat :
Perón a été élu président au premier tour avec 56 % des
suffrages dans un scrutin sincère et loyal ! Un souvenir marqué
au fer rouge dans la mémoire populaire.
Pour aller plus loin :