mercredi 15 octobre 2025

Trump interfère dans les élections argentines [Actu]

"Il peut faire la pluie et le beau temps"
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Avec la discrétion et la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, sans l’ombre d’un début de commencement de surmoi ou simplement de prudence (ou de décence) diplomatique, à l’issue de la rencontre avec un Javier Mileí d’une veulerie obvie, couché pour ne pas dire vautré comme un toutou aux pieds de son maître, Trump, lancé dans un accès de vulgarité politique dont il partage le secret avec son hôte du jour, a annoncé qu’il retirerait ses billes si Mileí n’obtenait pas la majorité au Congrès argentin dimanche en huit.

Caricature de Alfredo Sábat pour La Nación
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Contre la volonté manifestée par une partie importante de leurs citoyens, qui subissent en ce moment le shut-down organisé par la majorité MAGA au Congrès, les États-Unis viennent d’acheter pour des millions de dollars de pesos afin de remettre la devise argentine à flot et de rendre service à Mileí, à la veille des élections (comme Trump avait autrefois cru qu’il rendait service à son pote Mauricio Macri en le soutenant lui aussi à la veille de sa réélection… ratée). En pure perte donc cette fois-ci encore puisque toutes les valeurs argentines se sont à nouveau effondrées aussitôt après les déclarations du locataire de la Maison Blanche.

"Le soutien de Trump s'est transformé en boomerang",
dit le gros titre
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Pour l’opposition, cela a tout l’air d’un cadeau électoral de première grandeur car rares sont les Argentins, à droite comme à gauche, qui ont envie de faire de leur pays et de leur propre vie la proie des États-Unis, comme à la « belle époque » coloniale de l’Empire espagnol. L’Argentine dispose de gisements de pétrole et de métaux rares et on sait ce que Trump veut faire dans ces cas-là, lui qui se fiche complètement de la souveraineté des États. Encore faudrait-il même qu’il comprenne le concept !

"Trump : Mileí a mon soutien plein et entier
pour ces élections", dit le gros titre
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Fait remarquable et qui se fait de plus en plus fréquent depuis l’arrivée au pouvoir de Mileí, toute la presse, de gauche comme de droite, titre à peu près dans le même sens. Personne ne se réjouit d’un tel appui à Mileí… D’autant que ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’Argentine que les États-Unis s’immiscent à visage découvert dans la politique intérieure du pays. L’exemple que tout le monde garde en tête est celui de l’élection présidentielle de 1946 lorsque l’ambassadeur étatsunien, un homme d’affaires peu scrupuleux, comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui, a organisé ouvertement l’opposition à Juan Domingo Perón pour tenter de faire échouer sa candidature. Résultat : Perón a été élu président au premier tour avec 56 % des suffrages dans un scrutin sincère et loyal ! Un souvenir marqué au fer rouge dans la mémoire populaire.

"Trump conditionne l'aide à un triomphe
électoral et les bons du Trésor s'effondrent",
dit le gros titre sur cette photo ridicule de
ces deux ados mal élevés dans un décor bling-bling
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© Denise Anne Clavilier


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