Trois expositions jusqu’à la fin du mois au Museo Casa Carlos Gardel, installé dans la maison particulière où vécut Carlos Gardel à partir de 1927 jusqu’à son départ de Buenos Aires pour sa dernière tournée mondiale en janvier 1933 et que sa mère habita jusqu’à sa propre mort, survenue en 1943.
Gardel : su trayectoria en Uruguay, une exposition de photos, partitions, disques et coupures de presse et autres documents qui racontent le lien que Carlos Gardel a entretenu durant toute sa carrière avec le petit pays voisin de l’Argentine. Rien bien entendu dans cette exposition à l’appui de la thèse dite uruguayenniste, qui soutient que Gardel serait né, à des dates qui varient, à Tacuarembo, une ville du nord de l’Uruguay (lire mon article au sujet de cette lourde querelle historique et patriotique entre les deux voisins). Le Museo Casa Carlos Gardel abrite et expose, de manière permanente, le document même qui met le plus en difficulté (rationnellement parlant) la thèse uruguayenniste : son testament autographe, que Gardel établit quelques semaines avant de se lancer avec Alfredo Le Pera et ses guitaristes dans cette tournée qui s’acheva si tragiquement le 24 juin 1935 à Medellín (lire mon article sur la place qu'occupe ce testament dans l'élaboration de l’histoire gardélienne).
Seconde exposition : celle consacrée à Enrique Maciel, guitariste et compositeur, qui signa quelques uns des succès de Gardel. Mais en l’occurrence, c’est pour les 80 ans de La pulpería de Santa Lucía que Maciel est honoré. Or ce tango fut composé et écrit pour l’autre grand chanteur de la même époque, absolu contemporain de Gardel, Ignacio Corsini (né en Sicile en 1891 et mort à Buenos Aires en 1967), qui enregistra tout un cycle de morceaux consacrés à l’époque, et même l’épopée, de Juan Manuel de Rosas (1793-1877), qui domina la vie politique de Buenos Aires de 1829 à 1852, et est devenu dans l’imaginaire historique des Portègnes ce qu’un Napoléon 1er est à celui des Français ou des seuls Corses (voir à ce sujet dans la partie médiane de la Colonne de droite mon article intitulé Vade mecum historique, dans la rubrique Petites Chronologies).
Troisième exposition : dans le cadre du cycle consacré aux nombreux compositeurs et paroliers du répertoire de Carlos Gardel, Alfredo Gobbi, né à Paris en 1912 et mort à Buenos Aires en 1965, celui qui reçut le beau surnom de El violín rómantico del tango...
A voir, si vous êtes sur place...
Et puis aujourd'hui, nous sommes le 1er août : alors très bonne fête à tous les lecteurs suisses de Barrio de Tango, quelle que soit leur appartenance linguistique...