L'opération de maintien
des prix des produits de première nécessité Precios Cuidados (prix
soignés, prix surveillés), montée par Cristina Kirchner et que le gouvernement Macri voulait faire
disparaître dès les premiers mois de l'année dernière (mesure anti-libérale), s'est
révélée, en quelques mois, un outil indispensable pour contenir, autant que faire se peut, l'inflation galopante qui continue à
détruire, mois après mois, le pouvoir d'achat des Argentins pauvres et de la
classe moyenne, de plus en plus nombreux dans le pays,
alors que l'interventionnisme d'état des Kirchner, si critiqué par
ailleurs, avait réussi à installer un peu de calme dans l'économie nationale.
Le gouvernement vient donc
de reconduire Precios Cuidados jusqu'à la fin mai en y ajoutant 15
produits nouveaux, parmi lesquels les fournitures scolaires pour la
rentrée de mars mais aussi des couches pour bébé tous âges, des
crèmes solaires, des répulsifs anti-moustique -une nécessité de
santé publique dans le nord du pays- et de la farine de blé, qui
n'y figurait pas encore dans un pays si influencé par l'Italie que
de très nombreuses familles font encore leurs pâtes fraîches à la
maison.
La hausse des prix des
articles portés sur la liste sera limité à un taux moyen de 3%.
Le même jour où le
gouvernement annonce cette décision, l'INDEC, l'institut national de statistiques, publie une nouvelle étude du revenu des Argentins et
les résultats font dresser les cheveux sur la tête : la moitié
des ménages percevant des revenus touchent moins que 8 000 $
ARG par mois en moyenne. Une misère ! A l'autre bout du spectre
social, 31,5% de la population touche entre 22 500 et 274 000
$ ARG, soit un facteur multiplicateur supérieur à 34 entre cette
médiane de 8 000 et le plafond de revenus 274 000...
La deuxième année du
mandat ne tient donc guère les promesses du Président Macri qui
envisage toutefois de se présenter à sa propre succession.
Tous les journaux
commentent aujourd'hui les deux informations.
Pour en savoir plus :
Sur Precios Cuidados
lire l'article de Clarín
Sur l'échelle des revenus
et sa répartition sur la population
lire l'article de Página/12, scandalisé (on le serait à moins)
lire l'article de Clarín