vendredi 5 avril 2013

La Campora et Caritas se retroussent les manches à égalité [Actu]

"[Tout] Recommencer"
Dans la manchette en haut à droite :
l'annonce de l'article du jour sur le Pape François
(voir mon autre article de ce jour)

Alors que l'eau reflue peu à peu et que les sauveteurs entrent dans les maisons inondées à la recherche de victimes potentielles, on dénombrait de façon sûre 51 morts, dont une Abuela de Plaza de Mayo, retrouvée chez elle à La Plata sous 1,70 m d'eau, et 106 personnes portées disparues (chiffres de ce matin, 5 avril 2013, vers 10h, heure de Paris). Le bilan sera différent demain matin, il ne pourra que s'être aggravé. Parmi les morts, comme toujours dans ce genre de désastre, il y a des vieillards et des enfants. Des grandes surfaces ont été pillées par des voyous qui ont profité ainsi des lieux désertés par des clients, des salariés et des forces de l'ordre occupés à parer au plus pressé dans les zones habitées.

Toutes les organisations mettent la main à la pâte pour aider du mieux qu'elles peuvent, en plus des services de secours et de sécurité civile. Les ONG, les partis politiques, les associations de quartier, les groupes religieux assurent les collectes de matériels indispensables (matelas, couvertures, vêtements, matériel de cuisine...) et de vivres (eau potable, produits secs, produits frais). Les habitants de Buenos Aires et d'autres grandes villes se montrent généreux en matériel et en disponibilité.

Página/12 montre la Campora, ce parti de la jeunesse kirchneriste très critiqué pour ses pratiques quelque peu fanatisées (mais pas par Página/12, qui est du même côté), a mis en branle toute son réseau de militants et laissé tomber, dit le quotidien, les tambours (bombos), qui sont aux manifestations argentines ce que l'air des lampions est aux manifestations francophones en encore plus bruyant, pour les bombones d'eau potable.

De l'autre côté, Caritas Argentina (la même organisation que le Secours Catholique en France) a transformé une partie de la cathédrale de Buenos Aires en centre de dons et envoie des camions chargés à ras-bord vers La Plata, la zone la plus affectée par les inondations. Tout cela se fait, rapporte Página/12, avec beaucoup d'enthousiasme et d'élan, quelque soit l'appartenance idéologique ou philosophique. Sans toutefois que les organismes n'aient coordonné leurs efforts, chacun s'activant de son côté (il ne faut pas rêver tout de même, chacun ses bonnes actions !). Cependant l'équité de traitement que l'on observe dans les colonnes du quotidien de gauche mérite d'être saluée puisqu'elle confirme les notables efforts accomplis depuis trois semaines pour comprendre un peu mieux ce qu'il se passe dans cette partie de la Nation que sa rédaction (et son lectorat) ignorait jusque là superbement : les croyants.

Au lieu de parler avec bienveillance des trésors de solidarité dont sont capables les Argentins dans ces gros coups durs, La Nación préfère encore et toujours déverser sa bille contre Cristina, accusée de tous les maux et de tous les vices... C'est lassant.

Je reste toujours sans nouvelle de mes amis de Tolosa (banlieue immédiate de La Plata) dont la ligne de téléphone n'est toujours pas rétablie. Pour Buenos Aires, hier j'ai pu m'entretenir avec Walter Piazza, de la Academia Nacional del Tango, qui m'a rassurée sur le sort du personnel et de tous les académiciens. De ce côté-là, on ne déplore ni disparu ni blessé et aucun dommage matériel grave.

Pour aller plus loin :
lire l'article sur Lucila Ahumada de Inama, victime des inondations : elle était l'une des Grands-Mères de la Place de Mai.