"[Tout] Recommencer" Dans la manchette en haut à droite : l'annonce de l'article du jour sur le Pape François (voir mon autre article de ce jour) |
Alors
que l'eau reflue peu à peu et que les sauveteurs entrent dans
les maisons inondées à la recherche de victimes
potentielles, on dénombrait de façon sûre 51
morts, dont une Abuela de Plaza de Mayo, retrouvée chez elle à
La Plata sous 1,70 m d'eau, et 106 personnes portées disparues
(chiffres de ce matin, 5 avril 2013, vers 10h, heure de Paris). Le
bilan sera différent demain matin, il ne pourra que s'être aggravé. Parmi les
morts, comme toujours dans ce genre de désastre, il y a des
vieillards et des enfants. Des grandes surfaces ont été
pillées par des voyous qui ont profité ainsi des lieux
désertés par des clients, des salariés et des
forces de l'ordre occupés à parer au plus pressé
dans les zones habitées.
Toutes
les organisations mettent la main à la pâte pour aider
du mieux qu'elles peuvent, en plus des services de secours et de
sécurité civile. Les ONG, les partis politiques, les
associations de quartier, les groupes religieux assurent les
collectes de matériels indispensables (matelas, couvertures,
vêtements, matériel de cuisine...) et de vivres (eau
potable, produits secs, produits frais). Les habitants de Buenos
Aires et d'autres grandes villes se montrent généreux
en matériel et en disponibilité.
Página/12
montre la Campora, ce parti de la jeunesse kirchneriste très
critiqué pour ses pratiques quelque peu fanatisées
(mais pas par Página/12, qui est du même côté),
a mis en branle toute son réseau de militants et laissé
tomber, dit le quotidien, les tambours (bombos), qui sont aux
manifestations argentines ce que l'air des lampions est aux
manifestations francophones en encore plus bruyant, pour les
bombones d'eau potable.
De
l'autre côté, Caritas Argentina (la même
organisation que le Secours Catholique en France) a transformé
une partie de la cathédrale de Buenos Aires en centre de dons
et envoie des camions chargés à ras-bord vers La Plata,
la zone la plus affectée par les inondations. Tout cela se
fait, rapporte Página/12, avec beaucoup d'enthousiasme et
d'élan, quelque soit l'appartenance idéologique ou
philosophique. Sans toutefois que les organismes n'aient coordonné leurs efforts, chacun s'activant de son côté (il ne faut
pas rêver tout de même, chacun ses bonnes actions !). Cependant l'équité de
traitement que l'on observe dans les colonnes du quotidien de gauche mérite
d'être saluée puisqu'elle confirme les notables efforts accomplis depuis trois semaines pour comprendre un peu mieux ce
qu'il se passe dans cette partie de la Nation que sa rédaction (et son lectorat) ignorait jusque
là superbement : les croyants.
Au lieu de parler avec bienveillance des trésors de solidarité dont sont capables les Argentins dans ces gros coups durs, La
Nación préfère
encore et toujours déverser sa bille contre Cristina, accusée
de tous les maux et de tous les vices... C'est lassant.
Je
reste toujours sans nouvelle de mes amis de Tolosa (banlieue
immédiate de La Plata) dont la ligne de téléphone
n'est toujours pas rétablie. Pour Buenos Aires, hier j'ai pu
m'entretenir avec Walter Piazza, de la Academia Nacional del Tango,
qui m'a rassurée sur le sort du personnel et de tous les
académiciens. De ce côté-là, on ne déplore
ni disparu ni blessé et aucun dommage matériel grave.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article sur le bilan provisoire de la catastrophe dans Página/12
lire
l'article sur l'activité de La Campora sur La Plata
lire
l'article sur l'activité de Caritas à Buenos Aires
lire
l'article sur Lucila Ahumada de Inama, victime des inondations : elle était l'une
des Grands-Mères de la Place de Mai.