Photo institutionnelle publiée par Federcitrus, la fédération argentine des producteurs d'agrumes |
Il y a un mois, le 23
décembre, le gouvernement argentin, appuyé par le gouverneur de la
province de Tucumán, avait réussi à ouvrir le marché des
Etats-Unis aux citrons argentins, qui sont d'excellente qualité (on
les trouve d'ailleurs sur nos étals en Europe). Aux Etats-Unis, il est possible que le gouvernement sortant, en prenant cette décision, ne pensait pas que la vindicte de Donald Trump irait aussi loin dans le revirement et la remise en cause des engagements internationaux du pays.
Parmi les premières
décisions de Trump, il y aura donc eu hier celle de repousser de soixante jours
l'autorité d'importation des fruits argentins sous prétexte d'un
examen sanitaire, complémentaire à la norme signé par le service
d'inspection de salubrité animale et végétale, le 23 décembre. On voit donc bien qu'il s'agit d'une pirouette pour remettre en cause
un accord commercial avec le sud du continent.
Les producteurs de Tucumán
croyaient avoir trouvé un débouché pour 10 à 15 tonnes de leurs
fruits qui vont leur rester sur les bras, comme nos producteurs de
poires et de pommes qui ont vu il y a quelques temps le marché russe
se fermer brutalement devant eux.
Cela faisait 16 ans que le
marché des Etats-Unis s'était fermé aux produits argentins et le
gouvernement actuel avait profité de l'amélioration des relations
avec l'Oncle Sam, symbolisé par le voyage officiel de Barack Obama
en mars dernier (voir mon article du 25 mars 2016), pour débloquer la situation, ce qui était tout à
son honneur.
Dans les instances gouvernementales argentines, on espère que dans deux mois, la norme sera validée et le marché à nouveau ouvert. L'Ambassade argentine à Washington, que Mauricio Macri a confiée au socialiste Martín Lousteau, qui ne cache pas qu'il veut se présenter aux prochaines élections à l'exécutif de la ville de Buenos Aires, d'ici trois ans, a intérêt à réussir son coup...
L'insolente et horripilante une de Página/12 avec son jeu de mot sur "limonade" transformé en "citron-rien" |
Toute la presse argentine
s'en fait l'écho ce matin et Página/12 use à son tour de la
mauvaise foi qu'il reprochait autrefois à l'opposition, devenue la
majorité. Au lieu de se solidariser avec les producteurs nationaux,
il fait, artificiellement, de ce revirement nord-américain une
défaite du gouvernement actuel.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín
Consulter le site Internet de Fecercitrus la fédération argentine des producteurs d'agrumes, qui dispose
d'une page Facebook.