vendredi 18 décembre 2015

Début de chasse aux sorcières contre le show-biz ? [Actu]

Mercredi dernier, La Nación a publié une liste nominale des artistes et des maisons de production qui auraient bénéficié des largesses du précédent gouvernement qui avait soutenu économiquement la production artistique. Il y a quelque chose de profondément indécent et d'injuste dans le fait de dénoncer comme une malversation la participation d'hommes et de femmes du spectacle à des projets qui bénéficiaient d'une politique culturelle générale. Ils ne faisaient que leur travail et le Gouvernement aussi.

C'est la deuxième fois que La Nación tente ainsi de déborder le gouvernement en se lançant dans une action d'épuration. Certes parmi les personnalités visées, il y a des militants kirchneristes avérés (et alors ? Ils ont le droit de militer comme ils veulent !) et quelques autres, qui se sont transformés en courtisans pour pouvoir travailler en étant payés et en bénéficiant d'une large publicité (et en quoi cela serait-ce un crime ?). Tous ces gens, sincères ou moins sincères, n'ont fait qu'exercer leur métier comme n'importe où dans un monde démocratique. Pas de quoi fouetter un chat ! Le journal avait déjà provoqué la gauche et les modérés avec un éditorial imbécile au lendemain du second tour (lire mon article du 25 novembre 2015 sur les explications que le président élu avait dû faire de toute urgence pour éviter de se faire entraîner là où il ne voulait pas aller et où visiblement il ne va effectivement pas).

Parmi les acteurs dénoncés et dans les premiers rangs, on trouve le nom du beau-frère du Président Macri, le frère de la première dame, Alejandro Awada. En revanche, je n'y ai pas trouvé celui de Rodrigo de La Serna qui a pourtant participé de manière très visible à plusieurs projets, dont le très médiatique (1) film Revolución – El cruce de los Andes, qui raconte l'épopée sanmartinienne, l'un des chantiers officiels du Bicentenaire.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui contre-attaque ce matin.

Ajout du 19 décembre 2015 :
lire le second article de Página/12 sur le même sujet dans l'édition d'aujourd'hui.



(1) Ce n'est pas pour autant un chef d'œuvre du point de vue historique.C'est même plein de contresens et d'erreurs, notamment sur la personnalité du personnage principal, le général José de San Martín. Il en va de même de l'autre film de la série, consacré à Manuel Belgrano, l'autre héros fondateur de la patrie. Rodrigo de La Serna interprète le rôle de San Martín, dans Revolución, que vous pouvez visionner sur le site Internet de Canal Encuentro, l'un des co-producteurs de ces longs-métrages.