Mercredi dernier, La Nación a publié
une liste nominale des artistes et des maisons de production qui
auraient bénéficié des largesses du précédent gouvernement qui
avait soutenu économiquement la production artistique. Il y a
quelque chose de profondément indécent et d'injuste dans le fait de
dénoncer comme une malversation la participation d'hommes et de
femmes du spectacle à des projets qui bénéficiaient d'une
politique culturelle générale. Ils ne faisaient que leur travail et
le Gouvernement aussi.
C'est la deuxième fois que La Nación
tente ainsi de déborder le gouvernement en se lançant dans une
action d'épuration. Certes parmi les personnalités visées, il y a
des militants kirchneristes avérés (et alors ? Ils ont le
droit de militer comme ils veulent !) et quelques autres, qui se
sont transformés en courtisans pour pouvoir travailler en étant
payés et en bénéficiant d'une large publicité (et en quoi cela
serait-ce un crime ?). Tous ces gens, sincères ou moins
sincères, n'ont fait qu'exercer leur métier comme n'importe où
dans un monde démocratique. Pas de quoi fouetter un chat ! Le
journal avait déjà provoqué la gauche et les modérés avec un
éditorial imbécile au lendemain du second tour (lire mon article du 25 novembre 2015 sur les explications que le président élu avait dû
faire de toute urgence pour éviter de se faire entraîner là où il
ne voulait pas aller et où visiblement il ne va effectivement pas).
Parmi les acteurs dénoncés et dans les premiers rangs, on trouve
le nom du beau-frère du Président Macri, le frère de la première
dame, Alejandro Awada. En revanche, je n'y ai pas trouvé celui de
Rodrigo de La Serna qui a pourtant participé de manière très
visible à plusieurs projets, dont le très médiatique (1) film
Revolución – El cruce de los Andes, qui raconte l'épopée
sanmartinienne, l'un des chantiers officiels du Bicentenaire.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui
contre-attaque ce matin.
Ajout du 19 décembre 2015 :
lire le second article de Página/12 sur le même sujet dans l'édition d'aujourd'hui.
Ajout du 19 décembre 2015 :
lire le second article de Página/12 sur le même sujet dans l'édition d'aujourd'hui.
(1) Ce n'est pas pour autant un chef
d'œuvre du point de vue historique.C'est même plein de contresens
et d'erreurs, notamment sur la personnalité du personnage principal,
le général José de San Martín. Il en va de même de l'autre film
de la série, consacré à Manuel Belgrano, l'autre héros fondateur
de la patrie. Rodrigo de La Serna interprète le rôle de San Martín,
dans Revolución, que vous pouvez visionner sur le site Internet de
Canal Encuentro, l'un des co-producteurs de ces longs-métrages.