mercredi 25 janvier 2017

Hier, c'était LE bicentenaire pour Mendoza [Actu]

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Ce qui frappe tout d'abord dans les échos de cette fête qui s'est tenue hier à Las Heras, dans la proche banlieue de Mendoza, c'est le silence de la presse nationale à son propos. Le seul quotidien qui la fait figurer sur sa une, La Prensa, n'a même pas pris la peine de mettre l'article sur son site Internet ! Un peu comme il y a deux cents ans, Buenos Aires se contrefiche de ce qu'il se passe au pied des Andes (1).

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Le quotidien titre étrangement avec de la cuisine
sur photo de décoration de drapeau !

La cérémonie était présidée par le chef de l'Etat entouré des deux gouverneurs des Routes Sanmartiniennes, Cornejo pour Mendoza et Uñac pour San Juan, ainsi que des maires de Mendoza et de Las Heras. La vice-présidente était là aussi. Le Chili et le Pérou étaient représentés, en souvenir de l'objectif de cette grande expédition : libérer l'ensemble du sud du continent du joug absolutiste et colonial. La manifestation a rassemblé 10 000 personnes dans le relativement petit parc public qu'est devenu cette partie du camp d'instruction de l'Armée des Andes qui a échappé à l'urbanisation de la ville de Las Heras. C'est un beau succès dans cette modeste cité de banlieue.

Au sortir d'une tente de reconstitueurs, Mauricio Macri semble apprécier
l'empanada mendocina dans laquelle il a déjà mordu
Photo Casa Rosada

Grand déploiement de troupes en uniforme de parade sur le Camp d'Instruction du Plumerillo, aujourd'hui site-musée Campo Histórico El Plumerillo, suivi d'un verre d'honneur accompagné de l'empanada (2) nationale. Les officiels ont fait le tour des quelques bâtiments spartiates de ce camp que soixante-dix reconstitueurs, hommes, femmes et enfants, faisaient revivre.

La Casa Rosada a publié sur son site Internet une synthèse du discours du Président Mauricio Macri qui a fait, comme d'habitude, un parallèle entre l'événement historique et les défis auxquels l'Argentine doit faire face pour inventer son avenir en développant l'esprit d'équipe et la coopération aux dépends du chacun pour soi encore de mise un peu partout dans le pays.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Diario Uno (Mendoza)
lire l'article de La Nación, le seul quotidien qui évoque la célébration - il n'est sans doute pas inutile de rappeler que le journal a été fondé par Bartolomé Mitre (1821-1906), qui fut le premier historien argentin de la Révolution de Mai 1810 et de l'épopée de San Martín...



(1) En 1814-1817, San Martín a eu un mal fou à impliquer le gouvernement national des Provinces Unies du Sud, qui ne voulait rien savoir de ce plan continental du général alors que Buenos Aires était obsédée par la politique fédéraliste développée par José Gervasio Artigas, le leader uruguayen, contre la tendance centralisatrice de la capitale portègne. Cela n'a pas empêché toutefois la gazette révolutionnaire de Buenos Aires de rendre compte de l'avancée des troupes et de la belle victoire de Chacabuco, une dizaine de jours après la tenue de la bataille le 12 février 1817.
(2) Chausson à la viande. Chaque province a sa recette.