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Ce qui frappe tout d'abord
dans les échos de cette fête qui s'est tenue hier à Las Heras,
dans la proche banlieue de Mendoza, c'est le silence de la presse
nationale à son propos. Le seul quotidien qui la fait figurer sur sa
une, La Prensa, n'a même pas pris la peine de mettre l'article sur
son site Internet ! Un peu comme il y a deux cents ans, Buenos
Aires se contrefiche de ce qu'il se passe au pied des Andes (1).
Cliquez sur l'image pour une haute résolution Le quotidien titre étrangement avec de la cuisine sur photo de décoration de drapeau ! |
La cérémonie était
présidée par le chef de l'Etat entouré des deux gouverneurs des
Routes Sanmartiniennes, Cornejo pour Mendoza et Uñac pour San Juan,
ainsi que des maires de Mendoza et de Las Heras. La vice-présidente
était là aussi. Le Chili et le Pérou étaient représentés, en
souvenir de l'objectif de cette grande expédition : libérer
l'ensemble du sud du continent du joug absolutiste et colonial. La
manifestation a rassemblé 10 000 personnes dans le relativement
petit parc public qu'est devenu cette partie du camp d'instruction de
l'Armée des Andes qui a échappé à l'urbanisation de la ville de
Las Heras. C'est un beau succès dans cette modeste cité de
banlieue.
Au sortir d'une tente de reconstitueurs, Mauricio Macri semble apprécier l'empanada mendocina dans laquelle il a déjà mordu Photo Casa Rosada |
Grand déploiement de
troupes en uniforme de parade sur le Camp d'Instruction du
Plumerillo, aujourd'hui site-musée Campo Histórico El Plumerillo,
suivi d'un verre d'honneur accompagné de l'empanada (2) nationale. Les officiels ont fait le tour des quelques bâtiments spartiates de ce camp que soixante-dix reconstitueurs, hommes, femmes et enfants, faisaient revivre.
La Casa Rosada a publié sur son site Internet une synthèse du discours du Président Mauricio Macri qui a fait,
comme d'habitude, un parallèle entre l'événement historique et les
défis auxquels l'Argentine doit faire face pour inventer son avenir
en développant l'esprit d'équipe et la coopération aux dépends du
chacun pour soi encore de mise un peu partout dans le pays.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Diario Uno (Mendoza)
lire l'article de Diario de Cuyo (San Juan)
lire l'article de La Nación, le seul quotidien qui évoque la célébration - il n'est sans doute pas inutile de rappeler que le journal a été fondé par Bartolomé Mitre (1821-1906), qui fut le premier historien argentin de la Révolution de Mai 1810 et de l'épopée de San Martín...
(1) En 1814-1817, San
Martín a eu un mal fou à impliquer le gouvernement national des
Provinces Unies du Sud, qui ne voulait rien savoir de ce plan
continental du général alors que Buenos Aires était obsédée par
la politique fédéraliste développée par José Gervasio Artigas, le leader
uruguayen, contre la tendance centralisatrice de la capitale
portègne. Cela n'a pas empêché toutefois la gazette
révolutionnaire de Buenos Aires de rendre compte de l'avancée des
troupes et de la belle victoire de Chacabuco, une dizaine de jours
après la tenue de la bataille le 12 février 1817.
(2) Chausson à la viande.
Chaque province a sa recette.