Un des 11 précédents du Cruce de los Andes a lomo de mulas |
Ce soir, San Juan
lance les manifestations de SON bicentenaire de la Traversée des
Andes avec la présentation à la presse des 230 membres de la 12ème
Traversée des Andes à dos de mule, une reconstitution en tout
petit de l'événement historique de l'été 1817, suivie de l'inauguration
de la nouvelle configuration du couvent des dominicains, où José de San
Martín disposait d'une cellule, classée au patrimoine, où il
rencontrait les responsables politiques de la révolution
indépendantiste dans la ville, Francisco Narciso Laprida, José
Ignacio de La Roza et Fray Justo Santa María de Oro (1).
La nouvelle entrée du couvent historique, sur la rue Laprida, à San Juan Photo Diario de Cuyo |
La Traversée des Andes se réalise
depuis douze ans sur le chemin emprunté par la colonne principale de
l'Armée des Andes, menée par San Martín lui-même, dans le sud de
la province. Les expéditionnaires, comme on appelle les
participants, sont traditionnellement des montagnards et des
cavaliers civils (dont de nombreux touristes, argentins, chiliens et d'autres coins du monde) ainsi que des militaires qui se joignent à ce qui
ressemble à une forme de pèlerinage patriotique. Ils sont assistés
par des hélicoptères qui leur apportent alimentation et les
secourent en cas de coup dur. Comme les héros de l'indépendance,
les expéditionnaires subissent l'amplitude thermique entre le jour,
environ 30°, et la nuit, vers – 10° et comme leurs ancêtres monteront à mulet et non à cheval (l'armée des Andes a emporté des chevaux mais ne les a pas fait travailler, car ces animaux, fragiles, n'auraient pas survécu aux rigueurs de l'altitude). Là s'arrêtent toutefois les
ressemblances. La traversée version 2017 ne durera que 5 jours contre les
trois semaines de la traversée historique. Les participants seront
équipés avec la technologie d'aujourd'hui, ils seront habillés et
chaussés comme il convient de nos jours. Ils auront une nourriture
variée et équilibrée et la liste n'est pas finie.
Cette année, pour le bicentenaire, des
reconstitueurs vont se mêler à l'expédition. Ils feront le chemin dans des uniformes copiant ceux de leurs ancêtres et porteront le
paquetage reconstitué de l'Armée des Andes (c'est lourd !). L'équipée à
dos de mule part dimanche, 29 janvier, et arrivera à San Felipe, au
Chili, le 2 février. Un détachement de l'armée de terre chilienne,
d'une trentaine de membres, est arrivé à San Juan pour participer à
l'expédition. Il a été accueilli par le gouverneur Uñac lui-même
hier. Cette traversée rituelle ne suivra pas exactement le chemin
historique, ce qui est de toute manière impossible maintenant, tant
pour des raisons matérielles que des principes de sécurité :
c'est à Chacabuco, beaucoup plus au sud, que l'Armée des Andes a
touché au but, le 11 février.
Cette année, on attend des ministres
nationaux au départ de l'expédition. Le ministre de l'Education
vient de s'excuser (il serait retenu par d'autres obligations). Il
était pourtant prévu qu'il part à dos de mulet avec les
expéditionnaires. La ministre de la Sécurité devrait être là. On
attendait le Président Macri et la Présidente Michelle Bachelet,
mais il est plus que probable, eu égard aux incendies tragiques qui
dévastent le Chili, que la mandataire transandine ne fera pas le
voyage prévu. Partant, Mauricio Macri devrait lui aussi s'abstenir
si tant est qu'il était véritablement attendu.
Le Camino de los Patos historique, avec son départ de Mendoza et son arrivée à Chacabuco |
Après la présentation des
expéditionnaires, les autorités provinciales et municipales iront
inaugurer la nouvelle porte d'entrée du couvent, qui a été percée
dans ce qu'il restait du mur du cloître, plutôt que sur le côté
comme c'était encore le cas en août lorsque j'ai pu faire ma
conférence sur San Martín et Sarmiento, dans ce monument historique
très émouvant. La nouvelle porte permet au public qui passe dans la
rue d'avoir la vue sur la porte des pièces principales où San
Martín résidait et tenait ses réunions de travail lorsqu'il était
en visite à San Juan, l'une des deux sous-capitales de la province
de Cuyo dont il était alors le gouverneur-intendant immensément
populaire.
L'ancienne salle capitulaire qui accueillait les réunions de travail des quatre hommes en août dernier, quelques minutes avant ma conférence à San Juan |
Pour en savoir plus :
lire l'article du Diario de Cuyo sur la
Celda Histórica (cellule historique)
lire l'article du Diario de Cuyo sur la
Traversée à dos de mule
consulter le dossier thématique sur la
Traversée dans le Diario de Cuyo
lire l'article de Tiempo de San Juan
sur la venue de la ministre
lire la dépêche de Télam sur la 12e
Expédition à dos de mule
(1) Laprida et de Oro étaient tous les
deux députés de Cuyo au Congrès de Tucumán. De La Roza était le
sous-gouverneur. Tous les trois ont donné leur nom à des rues, des
avenues et des places dans la capitale provinciale ainsi qu'à des
agglomérations.