La Prensa a choisi, pour ses pages intérieures, cette photo qui exprime très bien le moment que vit l'Argentine : derrière le palais du Congrès, ce ciel qui annonce un violent orage (qui a éclaté) |
Hier, à Buenos Aires, les salariés, les
grévistes, les syndiqués et les militants des mouvements sociaux
étaient à nouveau dans la rue en foule. Toutes les organisations syndicales étaient présentes. Les photos de Buenos Aires
sont assez éloquentes.
"Un autre pays marche/défile", dit le gros titre Au-dessus du titre au centre : "Les inégalités croissent" |
On
constate aussi qu’il pleuvait fort sur la capitale argentine et que
cette pluie n’a démotivé personne.
Différents
cortèges ont convergé vers Plaza de Congreso. Une délégation a
été reçue au Congrès. Elle a fait part aux élus de ses
revendications en faveur de l’industrie nationale, qui subit le
contre-coup à la fois des importations trop importantes pour le
tissu local et de la dramatique crise qui ravage le pays depuis juin
dernier. Ces difficultés grandissantes ont fait monter le chômage
et le travail au noir.
Automne en colère, dit le gros titre, sur ces images typiques des manifestations : tambours, cymbales et autres grosses caisses Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Beaucoup
de monde aussi sur Plaza de Mayo, dont les grilles avaient été
fermées préventivement : ce sont des grilles très contestées
parce qu’elles interdisent l’occupation de la place. Or c’est
sur cette place que la ville a été fondée et que les événements
centraux de la Révolution de Mai 1810 ont eu lieu. C’est aussi là
qu’a eu lieu la manifestation populaire qui a définitivement ancré
dans le paysage politique Perón et son idéologie, le 17 octobre
1945.
Clarín a préféré titrer sur un avatar de la campagne de l'opposition mais la photo du dessus montre le succès de la manifestation Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Contrairement
à l’habitude, les organismes qui avaient appelé à la
manifestation n’avaient pas dressé de podium sur la place du
Congrès. Ce qui a déboussolé beaucoup de gens et beaucoup de
journalistes, habitués à des prises de parole fleuves de la part
des leaders syndicaux. C’est d’autant plus inattendu que nous
sommes à six mois du premier tour de l’élection présidentielle
et que l’actuel chef d’État n’en mène pas large, au moins
dans les sondages (qui peuvent se tromper). Les
syndicats envisagent à présent un appel à la grève générale
pour la semaine prochaine.
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Clarín