vendredi 5 avril 2019

L’Argentine à nouveau dans la rue [Actu]

La Prensa a choisi, pour ses pages intérieures, cette photo
qui exprime très bien le moment que vit l'Argentine :
derrière le palais du Congrès, ce ciel qui annonce un violent orage (qui a éclaté)

Hier, à Buenos Aires, les salariés, les grévistes, les syndiqués et les militants des mouvements sociaux étaient à nouveau dans la rue en foule. Toutes les organisations syndicales étaient présentes. Les photos de Buenos Aires sont assez éloquentes.

"Un autre pays marche/défile", dit le gros titre
Au-dessus du titre au centre : "Les inégalités croissent"

On constate aussi qu’il pleuvait fort sur la capitale argentine et que cette pluie n’a démotivé personne.

Différents cortèges ont convergé vers Plaza de Congreso. Une délégation a été reçue au Congrès. Elle a fait part aux élus de ses revendications en faveur de l’industrie nationale, qui subit le contre-coup à la fois des importations trop importantes pour le tissu local et de la dramatique crise qui ravage le pays depuis juin dernier. Ces difficultés grandissantes ont fait monter le chômage et le travail au noir.

Automne en colère, dit le gros titre, sur ces images typiques des manifestations :
tambours, cymbales et autres grosses caisses
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Beaucoup de monde aussi sur Plaza de Mayo, dont les grilles avaient été fermées préventivement : ce sont des grilles très contestées parce qu’elles interdisent l’occupation de la place. Or c’est sur cette place que la ville a été fondée et que les événements centraux de la Révolution de Mai 1810 ont eu lieu. C’est aussi là qu’a eu lieu la manifestation populaire qui a définitivement ancré dans le paysage politique Perón et son idéologie, le 17 octobre 1945.

Clarín a préféré titrer sur un avatar de la campagne de l'opposition
mais la photo du dessus montre le succès de la manifestation
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Contrairement à l’habitude, les organismes qui avaient appelé à la manifestation n’avaient pas dressé de podium sur la place du Congrès. Ce qui a déboussolé beaucoup de gens et beaucoup de journalistes, habitués à des prises de parole fleuves de la part des leaders syndicaux. C’est d’autant plus inattendu que nous sommes à six mois du premier tour de l’élection présidentielle et que l’actuel chef d’État n’en mène pas large, au moins dans les sondages (qui peuvent se tromper). Les syndicats envisagent à présent un appel à la grève générale pour la semaine prochaine.

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