lundi 23 septembre 2019

Alfredo Arias se paye Isabel Perón [à l’affiche]


Depuis samedi, Alfredo Arias est à l’affiche du Teatro San Martín, sur Avenida Corrientes, avec une pièce de Gonzalo Demaría intitulé Happyland et consacré à une satyre de la figure détestée de Isabel Perón, qui fut la vice-présidente de son mari, à leur retour en 1973, et qui lui succéda à la présidence après son décès et jusqu’au coup d’État de Videla en mars 1976. Avant cela, elle n’était qu’une danseuse de revue dans un théâtre à Panamá, où Perón la rencontra dans les errances de son exil. Elle vit aujourd’hui recluse dans une grande propriété en Espagne. La justice argentine a émis contre elle un mandat d’arrêt international auquel l’Espagne ne défère pas contre une vieille dame, qui de nos jours ssemble inoffensive, mais qui n'en pas pas moins installé un début de dictature à Buenos Aires, avant qu'un régime militaire la renverse elle-même.

Le grand style Arias, comme d'habitude

Le metteur en scène et l’auteur en font un personnage caricatural au milieu d’une évocation fantaisiste, fantasmatique et caustique de l’Argentine des années 1950 à 1970, avec ses acteurs -chanteurs-danseurs fétiches : Alejandra Radano, qui joue le rôle de Isabel, Marcos Montes, María Merlino, Carlos Casella et Adriana Pegueroles.

Isabelita, la vraie, avec son chignon légendaire,
saluant la foule depuis le balcon de la Casa Rosada,
en grand deuil, en 1974 (document Clarín)

Alfredo Arias a donné ces derniers jours plusieurs interviews, à Clarín, à La Nación entre autres. Il est parfaitement conscient du contenu politique de ce retour vers un épisode tragique de l’histoire argentine et qu’en pleine campagne électorale, son propos est encore moins indifférent que d’habitude.

Le spectacle se donne du mercredi au dimanche, de 20h30 à 22h. Les places sont à 140 $ ARG en semaine et à 280 le week-end.

Pour en savoir plus :
consulter la page du spectacle sur le site Internet du théâtre.

Ajout du 6 octobre 2019 :
lire cette nouvelle critique de La Nación

Ajout du 13 octobre 2019 :
lire cette longue interview d'Alfredo Arias dans La Nación