vendredi 25 août 2023

L’Argentine rejoint les BRICS. Dernier succès diplomatique pour la majorité sortante ? [Actu]

Une enthousiaste du quotidien pro-gouvernemental
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L’annonce est tombée hier de Johannesburg et sa précocité (elle n’était pas attendue avant plusieurs semaines) aurait surpris le gouvernement argentin dont ce sera sans doute le dernier exploit diplomatique avant les élections générales d’octobre, lesquelles ne se présentent pas au mieux : l’Argentine intègre les BRICS avec cinq autres pays dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne sont pas majoritairement des démocraties.

"L'Argentine rejoint une alliance contre le dollar", dit le gros titre
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Il semblerait que Lula ait pesé de tout son poids en faveur du pays voisin et (encore) ami pour qu’il rejoigne ce club qui veut offrir une alternative à la domination économique des États-Unis, représentée par le G7, et le règne universel de leur devise.

En pleine campagne électorale, les contradictions de la majorité sortante éclatent en plein jour : on se réjouit de l’entrée dans ce club dominé par des dictatures, dont deux sont même des régimes totalitaires, tout en attaquant dans les programmes de l’opposition les futures atteintes aux droits de l’Homme et les menaces contre les droits sociaux qui ont été si difficiles et si longs à conquérir en Argentine.

Clarín évoque en bas à droite
les soupçons d'assassinat concernant Prygojine
comme si cela n'était pas évident pour ses lecteurs
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La une des journaux témoignent d’ailleurs de la division idéologique et politique du pays à ce sujet. Clarín n’a même pas jugé utile d’en faire mention.

Les deux candidats de droite actuellement en lice pour le premier tour en octobre, Patricia Bullrich (droite officiellement libérale) et Javier Mileí (droite libertaire fascisante), dénoncent cette évolution internationale de leur pays, l’une parce qu’il ne faudrait pas, selon elle, intégrer le club tant que la Russie mène une guerre illégale contre l’Ukraine (elle ne nous avait pas habitués à tant de sollicitude internationale), l’autre parce que les BRICS seraient dominés par des communistes (comme d’ailleurs un nombre considérable d’institutions internationales, selon les analyses fanatiques de Mileí).

"L'Argentine rejoint les Brics mais Bullrich
et Milei refusent l'alliance", dit le gros titre
au-dessus d'une photo de famille de la droite libérale

Quoi qu’il en soit, les discours enthousiastes des responsables politiques de la majorité, qui passent sous silence le médiocre poids des démocraties en son sein, jettent comme un voile sur les préparatifs d’un 10 décembre qu’il était prévu de transformer en grande célébration pour fêter les quarante ans du retour de l’État de droit en Argentine après sept années de la plus cruelle dictature militaire de son histoire.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa (droite catholique réactionnaire)
lire l’article de Clarín (droite populaire), article qu’il faut chercher dans les pages économiques du journal et non ses pages politiques !!!!
lire l’article de La Nación (droite libérale grand-bourgeoise), qui ne correspond pas à son titre de une
lire le communiqué de la Casa Rosada et le discours du président Alberto Fernández hier lorsque la nouvelle a été confirmée officiellement