vendredi 11 juillet 2025

Alberto Fernández sera aussi jugé pour prévarication [Actu]

Alberto Fernández, debout, lors de la présentation publique
d'une assurance réservée aux pompiers bénévoles


L’ex-président Alberto Fernández, prédécesseur immédiat de Javier Mileí, vient d’être formellement inculpé de « négociations incompatibles » avec sa fonction présidentielle. Página/12, qui réserve son article sur le sujet à ses abonnés, évoque déjà un acharnement judiciaire de type lawfare, comme celui subi par Cristina Kirchner ou Lula au Brésil. Cependant, la situation est différente.

Ce qui est reproché à Alberto Fernández est documenté de manière difficile à contester. Tout est parti d’une constatation : le régime d’assurance protégeant les organismes d’État ont été confié à un courtier qui n’était autre que le mari de la secrétaire particulière du président. Il y avait là une incompatibilité qui n’a pas pu échapper à l’analyse du professeur de droit pénal qu’est Alberto Fernández. Au mieux, on peut parler d’une imprudence, en étant très très généreux avec lui !

Qui plus est, il s’agissait d’un ami personnel du président, une amitié qui est largement prouvée par des photos, des vidéos, des échanges écrits entre les deux hommes, dont des SMS et des messages Whatsapp.

Dernier élément, on a pu constater que la fortune du courtier a augmenté de manière considérable pendant les quatre ans de la présidence de son ami.

Alberto Fernández devra donc expliquer pourquoi et comment il a autorisé ces manœuvres et fera sans doute face à des accusations d’enrichissement personnel, même si pour le moment rien ne le confirme. Les journalistes remarquent que les magistrats l’ont laissé libre, semblant penser qu’il aurait pu partir en détention provisoire. La justice a de toute manière place une partie de son patrimoine sous embargo pour s’assurer qu’il n’échappera pas à son procès. D’autant qu’il va falloir lui accorder le droit de sortir du pays pour aller rendre visite à son fils, mineur, qui vit avec sa mère en Espagne, or l’ex-Première dame, qui a porté plainte contre lui pour violences conjugales, refuse de rentrer en Argentine parce qu’elle ne peut plus supporter l’idée qu’il vit à proximité d’elle. Et ce sera donc là un autre procès, d’une nature bien différente, mais cette affaire qui relève de la vie sentimentale, sans rapport avec l’exercice du mandat, éclaire déjà d’une lumière accusatrice les autres soupçons qui pèsent sur lui, même si les uns et les autres n’ont pas de lien judiciaire.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :