mercredi 21 août 2013

Une salle San Martín au Museo Histórico Nacional de Buenos Aires [à l'affiche]


Vendredi 23 août 2013, en fin de matinée, le Museo Histórico Nacional, situé dans le Parque Lezama de San Telmo, face au Centro Cultural Torquato Tasso, inaugurera une nouvelle salle consacrée au Général San Martín, dont les souvenirs étaient jusqu'à présent éparpillés dans tout l'établissement.

Ce très beau musée, difficile à décrypter et à comprendre pour un Européen sans un guide bien au fait de l'histoire argentine autant que de la méconnaissance que nous en avons, est destiné depuis sa fondation à un public très strictement national (mais il n'en reste pas moins passionnant pour qui vit hors des frontières du Cono Azul). Il a été fondé à la veille du premier centenaire du pays pour rassembler la population, largement composée d'immigrants arrivés de fraîche date, dans une même communion patriotique autour d'une lecture idéalisée de l'histoire nationale, dans la perspective mitriste (1) chère à l'époque.

Aujourd'hui, ce musée a beaucoup évolué du point de vue idéologique. Il est devenu celui de l'analyse de la mise en scène, voire de la manipulation de l'histoire par les classes dirigeantes, dans un pays en pleine construction de soi et des personnages, bannis en 1900, y sont à présent bien représentés, comme c'est le cas de Juan Manuel de Rosas (1793-1877), qui dispose d'une salle à lui tout seul. Il était donc normal que le héros de San Lorenzo et le vainqueur des Andes y ait aussi sa place. D'autant plus que le musée du Parque Lezama a longtemps été le reliquaire de son sabre, qui est aujourd'hui confié à la garde des Grenadiers à Cheval, qui le conservent dans le vestibule d'honneur de leur caserne située à Palermo, et qu'il a été l'éditeur d'une anthologie de référence sur San Martín, un ouvrage désormais épuisé mais largement disponible partout dans le monde occidental dans les bibliothèques universitaires, Su Correspondencia, un petit livre admirablement fait (surtout pour son époque, les années 1900) et qui reprend, parfois avec quelques censures, les courriers échangés avec des personnalités aussi diverses que le Chilien Bernardo O'Higgins, l'Anglais William (Guillermo) Miller, l'Argentin Tomás Guido, le Français Gabriel Lafond de Lurcy et beaucoup d'autres.

Pour en savoir plus :
visitez le site Internet du Musée (il y a des sites de musées mieux faits que celui-là mais bon ! il existe)
relisez les articles de ce blog consacrés à San Martín en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.


(1) du nom de Bartolomé Mitre (1821-1906) qui publia la première histoire de la Révolution de Mai dans les années 1860 en même temps qu'il fondait le journal La Nación et qu'il se mettait en tête de devenir le chef de l'Etat.