mercredi 7 août 2013

La première San Cayetano du pontificat d'un Argentin [Actu]

Photo Paroisse San Cayetano
de Liniers
Cette année, c'est le centenaire de l'élévation au statut de paroisse de la chapelle de San Cayetano (saint Gaëtan en français) (1), lieu de dévotion construit pour une congrégation féminine et inauguré en septembre 1875 avec une maison d'exercices spirituels dans ce qui allait devenir le quartier de Liniers, dans l'ouest de Buenos Aires. En ce premier centenaire de cette paroisse emblématique de la vie spirituelle de la capitale argentine, le premier Pape sud-américain, qui est aussi l'ancien archevêque du lieu, a envoyé aux catholiques portègnes un message vidéo, retransmis par Canal 21, la chaîne de l'archidiocèse, pour s'associer à la célébration de la fête paroissiale et au grand pèlerinage de rassemblement qui lui est lié depuis la Grande Dépression de 1929 qui frappa l'Argentine de plein fouet.

Chaque 7 août en effet, on converge de tout Buenos Aires vers l'église de Liniers (2) car San Cayetano est le patron du pain et du travail et attire à lui tous les croyants qui connaissent des difficultés professionnelles, depuis le chômage jusqu'à la maltraitance sur le lieu de travail, car ce mal existe aussi en Argentine. Les messes se succèdent les unes aux autres de l'aube à la nuit. Une file d'attente interminable, qui fait souvent le tour du pâté de maisons (manzana), soit 400 mètres bien tassés, quand elle n'est pas plus longue, se forme avant le lever du soleil (on est au creux de l'hiver) pour toucher la vitre qui protège la statue du saint ou le vénérer sous une autre forme. Sans parler des confessions non-stop et des intentions de prière qui couvrent les registres mis à la disposition des fidèles (on peut aussi, bien sûr, déposer des intentions en ligne, comme, dans tous les grands sanctuaires qui se sont tous mis maintenant à l'heure d'Internet !). Bref, une grande fête religieuse populaire que beaucoup de chrétiens argentins ne manqueraient pour rien au monde. Car des chapelles et des paroisses dédiées à San Cayetano, il y en a dans tout le pays.

Manchette en première page de L'Osservatore Romano daté de demain
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Si vous allez un jour à Buenos Aires, San Cayetano, vous ne pourrez pas le manquer. L'image pieuse est partout, en particulier dans les boutiques d'artisan, derrière la caisse des bouchers, des boulangers, des traiteurs, sur le tableau de bord du chauffeur de taxi, dans la cabine, ultra-personnalisée, du chauffeur de bus (el colectivero), chez le cordonnier, dans les stands des marchés, au café, à la pizzeria, à la parilla, chez certains libraires (pas tous), et bien sûr dans les églises. Les marchands ambulants du métro peuvent vous la vendre, au milieu d'autres pieuseries (pas toujours catholiques d'ailleurs). En général, San Cayetano est en bonne compagnie : ouvrez les yeux, la Vierge de Luján ne doit pas être bien loin !

Le thème du pèlerinage 2013 (photo Paroisse San Cayetano de Liniers)

Le Pape François a donc envoyé un message de cinq minutes, comme il le fait presque systématiquement pour les grands rendez-vous pieux un peu partout dans le monde (il a déjà enregistré une bonne demi-douzaine de vidéos pour des sanctuaires et des pèlerinages). Celui d'aujourd'hui commence ainsi :

Como todos los años, después de recorrer la fila, hablo con ustedes. Esta vez la fila la recorrí con el corazón. Estoy un poquito lejos y no puedo compartir con ustedes este momento tan lindo. Este momento en que ustedes están caminando hacia la imagen de San Cayetano. ¿Para qué? Para encontrarse con él, para encontrarse con Jesús.
Pape François (source Radio Vatican)

Comme tous les ans, après avoir remonté la file d'attente (3), je vous parle. Cette fois-ci, la file, je l'ai remontée avec le cœur. Je suis un peu loin et je ne peux pas partager avec vous ce si beau moment. Ce moment où vous êtes en marche vers la statue de San Cayetano. Pour quoi faire ? Pour le rencontrer, pour rencontrer Jésus.
(Traduction Denise Anne Clavilier)



Pour aller plus loin :
lire le résumé du message en français (sur le site de Radio Vatican)
lire le texte complet en espagnol sur Radio Vatican (avec l'enregistrement audio intégral)
visiter le site Internet de Canal 21 (dont le sigle, chapeau au graphiste !, dit désormais CanSI, avec une référence mêlée au Yes we can de qui vous savez et au Oui de la Vierge Marie, qui n'a rien à voir avec le précédent mais il fallait le faire !)
vous connecter à la page Facebook de Canal 21.
Vous pouvez accéder au message vidéo par le site Internet ou par la Page Facebook de la chaîne de télévision.

L'Osservatore Romano de ce soir (daté 8.08.13)
demi-page gauche de la page 8
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En haut, le texte du message traduit en italien
En bas, un article de fond sur le pèlerinage


(1) Saint Gaëtan est un prêtre italien qui a longtemps travaillé à la Curie romaine au XVIème siècle, avant de fonder un congrégation pour aller au-devant des problèmes sociaux de son temps.
(2) Le quartier doit très certainement son nom à l'avant-dernier vice-roi, Jacques de Liniers, que les Argentins appellent Santiago de Liniers, qui est le héros de la lutte contre l'envahisseur britannique lors des deux tentatives de prise de possession de Buenos Aires en 1806 et 1807, qui marquèrent sur les bords du Río de la Plata les prémices de la Révolution de Mai (1810). Voir le Vade-mecum historique en lien permanent dans la partie médiane de la Colonne de droite.
(3) A la sortie de la messe de 11h, il avait l'habitude d'aller à la rencontre des fidèles (comme il le fait maintenant à Rome) et de parler avec eux (voir la photo publiée par L'Osservatore Romano).