Página/12 utilise une image figée de la vidéo de surveillance des faits incriminés |
Malgré
l'appui constant du gouvernement pour légitimer l'acte de violence
homicide commis par le policier Luis Chocobar, la justice argentine a
décidé de confirmer l'inculpation de ce dernier. Une bonne nouvelle
pour la démocratie dans ce pays et la séparation de pouvoirs.
La
chambre d'accusation (Cámara del Crimen) a alourdi le chef
d'inculpation, qui passe d'excès de légitime défense, choisi par
le juge d'instruction, à homicide aggravé et abus de
l'accomplissement du devoir.
Le
gouvernement et tout particulièrement son chef, Mauricio Macri, a
renouvelé son appui à l'inculpé. De la part de l'exécutif, cela
constitue incontestablement un manque de respect pour la magistrature
et la justice et une conception plus que douteuse de la séparation
des pouvoirs, pourtant rappelée solennellement par le chef de l'Etat
lors de sa prestation de serment le 10 décembre 2015.
Rappelons
que la victime, un jeune délinquant armé d'un couteau dont il
s'était servi contre un passant pour lui dérober ses biens, avait
dix-sept ans et que le Président Macri avait osé recevoir le
policier mis en cause au lendemain de son inculpation par un juge des
mineurs (la justice des mineurs étant compétente parce que la
victime n'avait pas 18 ans).
Le gouvernement est donc pour la peine de mort, sans limite d'âge, et surtout sans procès ! Même si le coupable n'a pas lui-même donné la mort.
Le gouvernement est donc pour la peine de mort, sans limite d'âge, et surtout sans procès ! Même si le coupable n'a pas lui-même donné la mort.
Clarín a préféré traiter l'affaire dans un tout petit titre en bas à droite Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 sur le verdict de la chambre d'accusation
lire
l'article de Página/12 sur les commentaires du président et de sa
ministre de la Sécurité
lire
l'article de La Prensa sur le verdict
lire
l'article de La Prensa sur les commentaires de la ministre
lire
l'analyse parue dans La Prensa pour justifier le comportement du
policier à base de mensonge sur les procédures respectées entre
autres en France et en Angleterre, où selon l'auteur, ces faits ne
seraient pas poursuivis par la Justice (quel mensonge et quelle
volonté de tromper le citoyen argentin pour justifier
l'injustifiable... Ignoble !)
lire
l'article de La Nación sur les commentaires du président
lire
l'article de La Nación sur les commentaires de la ministre
lire
l'article de Clarín sur le verdict
lire
l'article de Clarín sur les commentaires du gouverneur de Salta,
Juan Manuel Urtubey, un péroniste ligne historique (dans
l'opposition) qui cultive le dialogue avec le gouvernement : il
dénonce le fait que l'exécutif commente des décisions de justice
Ajouts du 18 février 2018 :
lire l'article de Página/12 qui analyse les désaccords qui se développent entre les membres du gouvernement, les alliés de Cambiemos et entre les deux pouvoirs, exécutif et judiciaire, après le soutien présidentiel renouvelé au policier inculpé, thème traité en manchette sur la une de ce dimanche
lire l'article de Página/12 sur l'analyse du verdict par deux associations de droits de l'homme qui approuvent la nouvelle qualification
lire l'article de Clarín sur la nouvelle stratégie de Mauricio Macri contre le juge argentin Raúl Eugenio Zaffaroni, qu'il ne peut démettre de la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme (quelque envie qu'il en ait), et contre les "garantistas", les partisans du respect des droits de tous, y compris des hors-la-loi, à une justice démocratique et équitable, comme les appelle avec mépris la droite sécuritaire, vers laquelle penche clairement le président.
Ajout du 20 février 2018 :
lire l'article de Página/12 sur les commentaires de l'Association des Magistrats, une organisation professionnelle proche de Cambiemos (alliance de gouvernement au pouvoir), qui critique la prise de position partisane hostile à la Justice de la part du président
Ajouts du 18 février 2018 :
lire l'article de Página/12 qui analyse les désaccords qui se développent entre les membres du gouvernement, les alliés de Cambiemos et entre les deux pouvoirs, exécutif et judiciaire, après le soutien présidentiel renouvelé au policier inculpé, thème traité en manchette sur la une de ce dimanche
lire l'article de Página/12 sur l'analyse du verdict par deux associations de droits de l'homme qui approuvent la nouvelle qualification
lire l'article de Clarín sur la nouvelle stratégie de Mauricio Macri contre le juge argentin Raúl Eugenio Zaffaroni, qu'il ne peut démettre de la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme (quelque envie qu'il en ait), et contre les "garantistas", les partisans du respect des droits de tous, y compris des hors-la-loi, à une justice démocratique et équitable, comme les appelle avec mépris la droite sécuritaire, vers laquelle penche clairement le président.
Ajout du 20 février 2018 :
lire l'article de Página/12 sur les commentaires de l'Association des Magistrats, une organisation professionnelle proche de Cambiemos (alliance de gouvernement au pouvoir), qui critique la prise de position partisane hostile à la Justice de la part du président