mercredi 28 février 2018

Mort d'un des derniers criminels de la dictature militaire argentine [Actu]

"L'assassin parfait", titre le journal de gauche

L'ex-général Luciano Benjamín Menendéz vient de mourir d'un cancer à l'hôpital militaire de Córdoba, à l'âge de 90 ans. Il faisait partie de ces criminels qui avaient bénéficié d'une détention à domicile, en l'occurrence chez lui à Córdoba, alors que sa dernière comparution devant un tribunal pénal datait de l'année dernière, à Mendoza, pour des crimes commis entre 1976 et 1978, à San Rafael (vingt-trois victimes reconnues par la cour).

Cet officier dégradé avait été condamné à perpétuité à treize reprises pour des crimes imprescriptibles commis sous la dictature militaire de 1976-1983. Tous les journaux reviennent aujourd'hui sur ce décès qu'on a appris hier, certains d'une manière assez ambiguë, comme Clarín qui met en ligne une galerie de photos comme il le ferait pour une vedette du cinéma ou de la chanson. Página/12 en fait sa une, avec un article intitulé "Puisse-t-il ne pas reposer en paix".

C'est une page sinistre d'histoire qui se tourne mais l'épisode tragique n'est toujours pas dépassé dans l'opinion publique, qui continue de se diviser profondément sur ce qu'il s'est passé au cours des années de plomb. Il y a, hélas, encore des gens pour approuver le coup d'Etat et la dictature sanglante qui s'en est suivie.

Clarín est plus sobre
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Ce condamné était particulièrement provocateur. Il affirmait que Videla s'y était pris d'une manière trop douce avec les opposants ! Lui-même a été reconnu coupable de la disparition de 2 200 personnes et d'avoir fait incarcérer illégalement 8 000 opposants. 800 dossiers judiciaires avaient été ouverts contre lui. Il détenait le record judiciaire pour les criminels de cette triste époque en nombre d'affaires et de condamnations. Autre record : son âge à son accession au généralat. Il n'avait que 45 ans lorsqu'un gouvernement anticonstitutionnel l'avait promu général en 1972, peu avant le retour de Perón au pouvoir puis le renversement de sa veuve, en mars 1976, par la Junte conduite par Rafael Videla, disparu il y a déjà plusieurs années (en prison).

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