samedi 26 janvier 2019

Le FMI redoute les prochaines élections en Argentine [Actu]

"Le FMI n'aime pas les urnes.
ALLERGIE ELECTORALE",
dit le gros titre du premier quotidien de gauche

S’il fallait une preuve qu’en recourant au FMI, l’Argentine a abandonné une bonne partie de sa souveraineté nationale, il suffit de découvrir les déclarations que les autorités du Fonds ont faites hier pour mettre en garde les Argentins et le monde entier contre un éventuel changement de majorité à la suite des élections qui doivent renouveler en octobre les exécutifs et les assemblées législatives tant au niveau national qu’à celui des provinces.

"Pour le Fonds monétaire, l'incertitude électorale peut freiner les investissements"
dit le gros titre...
De toute manière, des investissements, il n'y en a pas !
Et c'est bien la source du problème...
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En effet, une défaite de Cambiemos et un retour de la gauche, surtout si elle est péroniste, pourraient mettre en question les suites du prêt milliardaire que l’Argentine a reçu en juin dernier : le mode et le calendrier des remboursements.

Si le retour au pouvoir de la gauche affole le FMI, il ne s’est pourtant jamais alarmé devant l’inflation à 50 % l’an qui affecte l’économie du pays depuis juin, les nombreuses faillites dans le secteur des PME, la montée du chômage, la destruction du secteur non-marchand (recherche, système de santé, école, culture), l’augmentation des taux de pauvreté et d’indigence ou la fuite des capitaux. Tout au contraire, Christine Lagarde, qui semble pourtant avoir compris que la démocratie est en danger dans le monde, avait déclaré, avec cynisme, que l’Argentine était sur la bonne voie !

La nouvelle est traitée en bas au centre, en assez petits caractères
"Le Fonds met en garde contre le risque électoral"
En plus gros, en haut à gauche, un gros titre
sur un arrêt de la Cour Suprême contraire aux intérêts du gouvernement
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Cette déclaration pourrait bien aider à mobiliser la gauche et l’inviter à s’unir enfin. En revanche, il n’est pas certain qu’elle puisse unifier la droite dont une partie est très hostile à cet abandon de souveraineté ou à ses conséquences (le patronat industriel des PME, une partie du patronat agraire, l’épiscopat et les catholiques engagés dans l’action sociale).

Les quotidiens ont commenté différemment ces déclarations en fonction de leur prisme idéologique.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12, qui estime que la politique de Macri a échoué en Argentine (et ce n'est pas faux) mais qui ne voit toutefois aucun échec du gouvernement en place au Venezuela