"Le FMI n'aime pas les urnes. ALLERGIE ELECTORALE", dit le gros titre du premier quotidien de gauche |
S’il fallait une preuve qu’en recourant au
FMI, l’Argentine a abandonné une bonne partie de sa souveraineté
nationale, il suffit de découvrir les déclarations que les
autorités du Fonds ont faites hier pour mettre en garde les
Argentins et le monde entier contre un éventuel changement de
majorité à la suite des élections qui doivent renouveler en
octobre les exécutifs et les assemblées législatives tant au
niveau national qu’à celui des provinces.
En
effet, une défaite de Cambiemos et un retour de la gauche, surtout
si elle est péroniste, pourraient mettre en question les suites du
prêt milliardaire que l’Argentine a reçu en juin dernier :
le mode et le calendrier des remboursements.
Si
le retour au pouvoir de la gauche affole le FMI, il ne s’est
pourtant jamais alarmé devant l’inflation à 50 % l’an qui
affecte l’économie du pays depuis juin, les nombreuses faillites
dans le secteur des PME, la montée du chômage, la destruction du
secteur non-marchand (recherche, système de santé, école,
culture), l’augmentation des taux de pauvreté et d’indigence ou
la fuite des capitaux. Tout au contraire, Christine Lagarde, qui
semble pourtant avoir compris que la démocratie est en danger dans
le monde, avait déclaré, avec cynisme, que l’Argentine était sur
la bonne voie !
Cette
déclaration pourrait bien aider à mobiliser la gauche et l’inviter
à s’unir enfin. En revanche, il n’est pas certain qu’elle
puisse unifier la droite dont une partie est très hostile à cet
abandon de souveraineté ou à ses conséquences (le patronat
industriel des PME, une partie du patronat agraire, l’épiscopat et
les catholiques engagés dans l’action sociale).
Les
quotidiens ont commenté différemment ces déclarations en fonction
de leur prisme idéologique.
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Página/12, qui estime que la politique de Macri a échoué en Argentine (et ce n'est pas faux) mais qui ne voit toutefois aucun échec du gouvernement en place au Venezuela
lire
l’article de Clarín