Le très ambigu gouverneur Cambiemos de Jujuy, Gerardo Morales, a fini par donner
raison aux riverains du Cerro de los Siete Colores contre le chanteur
Memo Vilte, qui tentait de s’approprier le site, inscrit au
patrimoine naturel de l’UNESCO, en avançant des motifs assez
fumeux : il prétendait vouloir y faire un amphithéâtre qui
aurait été mis à la disposition de la collectivité locale mais il
avait entouré le mont d’une clôture en grillage, avec une
pancarte interdisant l’entrée à toute personne et indiquant qu’il
s’agissait d’une propriété privée, comme je vous l’avais
raconté dans ce blog. Le gouverneur vient de décider d’exproprier
la famille Vilte et de classer monument naturel historique les 150
hectares qui inclut le mont et ses environs, à Purmamarca.
La décision a été prise sous forme d'un décret et non pas d'une loi, qui aurait permis un débat public à la chambre provinciale.
Le
Mont des Sept Couleurs est l’un des atouts touristiques les plus
connus de la région (1).
Il
semble que la lenteur de la réaction politique pourrait être due au
fait que Memo Vilte a exercé des fonctions politiques autrefois sous
l’étiquette de l’UCR, qui fait partie de la coalition de
gouvernement, tant au niveau de la province qu’au niveau fédéral,
à Buenos Aires. Or les radicaux (membres du parti UCR) sont fort
tentés ces derniers temps de rompre avec Cambiemos car ils ont
depuis trois ans de très nombreux sujets de désaccord avec le PRO,
parti majoritaire dans la coalition. De
plus, Memo Vilte est très introduit dans un certain nombre de
cercles et il sait très bien s’y vendre.
Pour
aller plus loin :
lire
l’entrefilet de Página/12, qui avait donné l’alerte au niveau
national au début de l’année
lire
l’article de Lea (entendez "lis"), un autre quotidien de Jujuy.
(1)
Il fait partie de notre programme en novembre prochain, avec l’agence
de voyage Odeia (voir mon article du 19 janvier 2019).