La CGT vient d’envoyer au Vatican une demande de
canonisation de Eva Perón, née il y a cent ans, sous prétexte
qu’elle s’est toujours occupée des pauvres, y compris sur son
lit d’hôpital à l’article de la mort. Ce qui est vrai, mais ça
n’en fait nullement une sainte catholique puisque la sainteté, au
sens canonique du concept, dépend avant tout de la relation
spirituelle que la personne a entretenu avec Dieu et donc de sa
pratique religieuse, qui se traduit dans la vie quotidienne en
préoccupation active pour les pauvres, entre autres fruits du Saint
Esprit dans une vie humaine.
Un
procès en canonisation est l’affaire d’un diocèse, avec à sa
tête un évêque. Ceux (le diocèse et l’évêque) du lieu où le
fidèle en question est mort, c’est-à-dire où il a rejoint Dieu
dans la Vie qui ne connaît pas de fin. En l’occurrence, pour
Evita, il s’agit de Buenos Aires et il ne semble pas que la CGT
argentine soit une seule et même chose avec l’archidiocèse de
Buenos Aires. Ensuite, il y a l’examen de la vie et de la pratique
religieuse de l’intéressé(e) et sur ce point, en ce qui concerne
Evita, c’est « circulez, il n’y a rien à voir ».
Evita se moquait comme d’une guigne de la messe et des sacrements.
Elle s’est mariée à l’église parce que ça se faisait et que
son mari y était contraint par la constitution qui exigeait encore
que le président soit catholique. Et comme il se présentait à
l’élection et qu’il risquait de provoquer la colère du
magistère catholique s’il ne passait pas avec sa dulcinée devant
monsieur le Curé, ils sont passés devant Monsieur le Curé mais
cela faisait déjà longtemps qu’ils étaient amants...
En gros titre, la colère du président contre la Cour suprême Sur la droite, avec la photo, l'affaire de Santa Evita Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Les
chroniqueurs religieux de Clarín et de La Prensa (plutôt compétents
dans leur domaine) remettent les pendules à l’heure sur le sujet
mais il n’est pas sûr que les dirigeants de la CGT les lisent. Ces
deux titres, très droitiers, ne sont pas à proprement parler leur
tasse de thé ! D’ailleurs, ils ne boivent guère de thé. Ils
préfèrent le maté et le café !
Mais
si vous voulez vous amuser :
lire
l’article de Clarín
lire
l’article de La Prensa.