Même pas la peine de traduire ! |
A cinq mois des élections où lui-même a bien
l’intention de se représenter pour un second mandat, Mauricio
Macri cherche (1) à créer un consensus sur une dizaine de points
concernant l’avenir du pays. Il veut faire asseoir autour de la
même table les 24 gouverneurs, les représentant de l’Église,
divers syndicats, le patronat et les leaders de l’opposition. Il a
envoyé une lettre à une liste de personnalités choisies, y compris
à Cristina Kirchner. Il essuie des refus et reçoit quelques
réponses plus que mesurées, voire conditionnées. Peu de candidats
envisagent sereinement d’être associés de près ou de loin à la
politique économique du gouvernement (dont tout le monde s’accorde
désormais à penser que c’est un échec sévère) et à l’énorme
dette contractée une nouvelle fois auprès du FMI.
"Macri a invité par courrier Cristina et d'autres présidentiables", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
A
peu près tout le monde porte le dialogue aux nues mais de là à
collaborer en s’asseyant à la même table, il y a plus qu’un
fossé, à un moment où les sondages montrent un effondrement de la
cote du président et une montée forte de l’image de Cristina
Kirchner, malgré l’ouverture prochaine d’un procès pour
corruption où elle doit comparaître comme inculpée à partir de la
fin du mois.
La
Casa Rosada a publié le texte de la lettre d’invitation, ce qui
fait bien rire la rédaction de Página/12, et il faut bien avouer
que la manœuvre n’est pas très habile à ce niveau du mandat, de
la part d’un homme politique qui n’a cessé de faire porter ses
échecs à la situation héritée du gouvernement précédent, dont
il a enveloppé dans des soupçons de corruption et même de crimes
de sang (2) les principaux dirigeants.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de Clarín
lire
l’article de La Nación.
(1)
Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage. A ceci près qu’une
campagne électorale n’est pas une époque propice à la création
du consensus. Surtout en Amérique du Sud où le paysage politique et
idéologique est beaucoup plus clivé qu’en Europe, où la gauche
et la droite ne sont d’accord sur rien.
(2)
Mauricio Macri a soutenu la thèse qui incriminait Cristina Kirchner
dans la mort du procureur Alberto Nisman dont la famille s’est renoncé à
se porter partie civile, devant la difficulté à prouver qu’il y
avait eu meurtre et non pas suicide.