lundi 26 août 2019

Après les PASO, presse Pinochio [Actu]

Oh, c'est pas beau de mentir !!!! La vilaine presse dite hégémonique qui ment pour tenter l'impossible et faire gagner son candidat, le président sortant, qui vient de se prendre un très sérieux coup de semonce il y a quinze jours lorsque l'électorat a mis en tête devant lui le candidat péroniste, avec 15 bons points d'avance.

"Un 24 août incontestable", clame La Prensa,
sur une photo qui dit l'inverse : elle montre le président au balcon
au lieu de montrer la supposée énorme foule en bas
La photo est prise en pleine nuit et semble être prise de jour !!!

Samedi dernier, un acteur et un réalisateur de droite s'étaient ligués pour appeler à des manifestations de soutien au président avec des arguments ahurissants : sauver la République, sauver la démocratie et bien sûr empêcher Cristina [Kirchner] de revenir au pouvoir. Hier donc quelques milliers de personnes (moins de 10.000 à coup sûr) se sont rassemblés à l'Obélisque de Buenos Aires pour marcher vers la Plaza de Mayo. Ce fut du même ordre dans les capitales provinciales, en proportion de leur population. Pendant ce temps-là, les ministres compétents s'entretenaient, à la Casa Rosada, avec la commission du FMI en visite d'inspection sur le plan de remboursement des prêts accordés tandis que le président se reposait, comme presque chaque week-end, dans l'une de ses résidences privées (c'est un homme qui consacre beaucoup de temps aux loisirs et aux vacances). Ces chiffres sont ridicules. Une manifestation à Buenos Aires se sont plusieurs centaines de personnes dans la rue. La Plaza de Mayo est pleine et déborde dans les rues et avenues adjacentes à commencer par la Avenida de Mayo. Cette démonstration de soutien est donc un échec, même s'il a rassemblé plus de personnes qu'il était prévisible, car on pouvait s'attendre à ne compter que quelques centaines de personnes.

Et dimanche matin, les trois journaux de droite d'envergure nationale, comme les chaînes de télévision (toutes de droite), la veille au soir, prétendaient que le soutien avait été massif. Les photos montrent le contraire mais comme la plupart des vues ont été faites de nuit, il est moins aisé de détecter la manipulation. Tous les Argentins qui n'ont jamais mis les pieds sur Plaza de Mayo peuvent se faire avoir.

Clarin est peut-être le plus honnête des trois :
il montre la foule en contrebas. Si on connaît bien Plaza de Mayo,
la faiblesse du public est manifeste.
Au-delà de l'obélisque blanc, au milieu de la place, il n'y a plus personne
Au premier plan, de dos, le président, encore en tenue de week-end, et Madame

Et pour couronner le tout, le président Mauricio Macri a fait de l'événement un meeting électoral : il est rentré avec sa femme à Buenos Aires, en hélicoptère (c'est un coût, tout ça), il a fait ouvrir les grilles qu'il a fait mettre sur Plaza de Mayo pour empêcher les manifestants d'offenser ses augustes oreilles en criant jusque sous ses fenêtres et il est venu saluer cette maigre foule comme une reine d'Angleterre au balcon de Buckingham Palace, avec Madame qui sautillait de joie à ses côtés... Pendant une demi-heure, en direct, sur la chaîne d'information en continu, la seule qui parle d'actualité le week-end. TN (chaîne de Clarin) n'a parlé de rien d'autre ce samedi soir. Même l'incendie de la forêt amazonienne, même le scandale d'une candidate surprise à voler dans un supermarché Coto du beau quartier de Palermo, ni la remise en cause par Macron et l'Europe de l'accord commercial avec le Mercosur n'ont retenu l'attention de la rédaction.

Gros mensonge en gros titre :
"Mobilisations massives pour soutenir le gouvernement"
et une photo qui ne permet pas de constater le mensonge

Pour aller plus loin :
lire l'article de Pagina/12 (où le journaliste raconte les scènes vécues tout au long du cortège et souvent assez peu supportables)