"Un déménagement avec témoins compris" |
Avant de quitter le pouvoir le 10 décembre prochain, Mauricio Macri
vient de créer, par décret, une agence spéciale de protection des
témoins et inculpés, pour gérer les dossiers et le statut des
repentis de la corruption, un statut juridique qu’il a mis en place
en début de son mandat pour faire poursuivre en justice les hauts
responsables politiques de l’opposition.
Cette création tardive
soulève bien entendu le soupçon : elle servirait à empêcher
les juges d’examiner les dossiers et les interrogatoires qui
contiendraient de nombreuses irrégularités, affirme Página/12. Et
il faut bien dire que la manœuvre est tellement acrobatique qu’elle
ne peut que relever d’un coup tordu.
Plusieurs juges de la
cour de Cassation ont déjà réagi pour souligner
l’inconstitutionnalité de la mesure ou en tout cas son manque de
transparence et de sens démocratique. On peut imaginer que le décret
sera abrogé prochainement lorsque la nouvelle majorité aura pris
ses fonctions à la tête du pays.
Dans le même ordre
d’idées, les ministres multiplient les nominations et placent
leurs amis ou leurs affidés à des postes clés en comptant sur le
manque d’argent dans les caisses pour empêcher le prochain
gouvernement de modifier cette distribution des cartes. C’est aussi
le cas du ministre des Affaires étrangères qui nomme ses
collaborateurs sur des postes très lointains, Madrid et Amsterdam,
ce qui entraînera des coûts conséquents pour payer les
déménagements de ces diplomates si on les déplace prochainement !
Le pouvoir corrompt, il n’y a pas de doute là-dessus.
Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12 sur les commentaires des membres de la cour de Cassation
lire l’article de Clarín
La Nación n’a pas
rendu compte de cette information.